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Cinéma et Seconde Guerre mondiale – La résistance dans tous ses états
Du rire et des armes

ceuxDes centaines de films ont été réalisés avec pour contexte une des pages les plus sombres de notre Histoire. Voici une sélection de quatre films évoquant des périodes différentes de la Seconde Guerre mondiale, avec même une pointe d’humour en guise de final !

 

L’armée du crime (2009) de Robert Guédiguian

 

Paris en 1943. Le poète communiste Missak Manouchian (Simon Abkarian) prend la tête d’un groupe de jeunes juifs de toutes origines (hongroise, polonaise, roumaine, espagnole, italienne, arménienne) déterminés à se battre pour défendre la France qu’ils aiment et les droits de l’Homme. Face à l’ampleur de ce mouvement, l’armée allemande et la police française utilisent les grands moyens pour traquer ces résistants.

C’est la dernière lettre de Missak Manouchian, adressée à sa femme Mélinée, qui est à l’origine de ce film coup de poing de Robert Guédiguian. L’armée du crime raconte la révolte de jeunes étrangers pour conserver leur droit d’exister. Confrontés à l’envie de continuer à vivre, malgré les dangers de l’occupation allemande, et aux décisions à prendre sur la question d’organiser des actions violentes envers les officiers ennemis, ces résistants conduits par Manouchian nous interrogent sur la place de l’étranger dans la société d’aujourd’hui.

Le choix de tourner intégralement en décors naturels et de choisir des figures historiques de la Résistance comme personnages principaux (Henri Krasucki , Missak Manouchian , Marcel Rayman,…) donne une dimension pédagogique et importante au film.
Cette « Armée du crime », comme l’appelait la propagande allemande, n’est pas un groupe de meurtriers mais simplement de jeunes résistants prenant les armes pour garder le droit de vivre et d’exister, et cela, le film de Robert Guédiguian nous le démontre admirablement.

L’armée du crime n’oublie pas non plus de parler de la période peu glorieuse du régime de Vichy en montrant les méthodes de traque des juifs et des résistants par la police française ou encore l’organisation de la rafle du Vel d’hiv.

Un film historique et essentiel, qui frappe par la justesse de la mise en scène et le jeu des comédiens et qui permet de comprendre la naissance de ce groupe de combattants immigrés défendant la liberté. Notre liberté.

L’armée du crime de Robert Guédiguian. Avec Simon Abkarian, Ariane Ascaride, Robinson Stevenin, Jean-Pierre Daroussin, Lucas Belvaux, Gérard Meylan….

 

Indigènes (2006) de Rachid Bouchareb

 

« C’est nous les Africains qui revenons de loin, nous venons des colonies pour sauver la Patrie, nous avons tout quitté et nous avons au cœur une invincible ardeur…. »
Ce sont les premiers vers de l’Hymne des bataillons de l’Armée d’Afrique chanté par plus de 130 000 Indigènes qui, à partir de 1943, sont partis d’Afrique pour s’engager dans l’armée française.
Nous suivons quatre d’entre eux, Saïd, Abdelkader, Messaoud et Yassir, venus libérer « la mère patrie » dans des combats en France et en Italie.

Indigènes mélange les codes des grands films de guerre avec la maîtrise des films d’auteurs. Les combats avec les nombreux figurants viennent s’entremêler aux séquences plus intimistes des quatre combattants. On découvre des soldats parfois maladroits ou peureux mais avant tout des hommes courageux voulant libérer la France des nazis.

Indigènes est un film essentiel qui nous démontre avec brio la bravoure des tirailleurs africains et les mauvaises conditions dans lesquels ils affrontaient l’ennemi. Rachid Bouchareb montre plusieurs aspects de la violence de la guerre : la violence des combats avec les grandes manœuvres militaires ; les explosions spectaculaires et leurs nombreuses pertes ; ou encore la violence morale, celle de l’humiliation de ces combattants africains devant les inégalités liées à leurs origines.

Rachid Bouchareb nous prend aux tripes en choisissant de parler de ces héros que l’histoire a oublié. Indigènes a permis aux quatre tirailleurs magnifiquement interprétés par Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem et Samy Nacéri de recevoir le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 2006.

Indigènes de Rachid Bouchareb. Avec Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem , Samy Nacéri, Bernard Blancan,…

 

L’armée des ombres (1969) de Jean-Pierre Melville

 

Philippe Gerbier (Lino Ventura dans l’un de ses plus beaux rôles) s’évade du siège de la Gestapo à Paris où il devait subir un interrogatoire sur ses activités de résistant. Il rejoint son réseau à Marseille et exécute le traître qui l’a dénoncé. Mais la Gestapo veille et bientôt Gerbier est à nouveau arrêté.
L’armée des ombres, adapté du roman du même nom de Joseph Kessel (1943), est réalisé par Jean-Pierre Melville qui signe là un film très personnel en choisissant de raconter la résistance française dont il a fait partie.
Le film s’ouvre sur la place de l’Étoile vide, des soldats allemands remontent les champs Élysées, les pas allemands sont de plus en plus forts et les soldats de plus en plus nombreux. Ce plan audacieux très compliqué à tourner plonge le spectateur dans la noirceur de la France occupée.
Avec L’armée des ombres, Jean-Pierre Melville montre une vision sombre et sous tension permanente de la Résistance Française. Un casting impressionnant (Lino Ventura, Jean-Pierre Cassel, Simone Signoret, Paul Meurisse…) incarne ces combattants condamnés à vivre comme des fantômes, dans l’anonymat, devant faire face à leurs peurs, à leurs doutes, et apprenant à ne pas faire confiance trop vite…
Presque cinquante ans après la sortie dans les salles, L’armée des ombres marque toujours autant les esprits grâce à la véracité des scènes qui témoignent de la valeur humaine des résistants.
L’armée des ombres de Jean-Pierre Melville. Avec Lino Ventura, Jean-Pierre Cassel, Simone Signoret, Paul Meurisse…

 

Top secret (1984) de David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker 

 

Une jeune star du rock, Nick Rivers (joué par Val Kilmer), est invité en Allemagne de l’Est pour participer à un festival, organisé dans le but de masquer les activités secrètes d’un groupe de nazis nostalgiques. Nick Rivers participe, à sa façon, à la résistance qui s’organise.

Réalisé par le trio déjanté David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker alias les « ZAZ » (Y a-t-il un pilote dans l’avion, Hot shots 1 &2, ce sont eux), Top secret parodie les films d’espionnages (James bond en première ligne) et films de guerres américains en mêlant l’autodérision avec le grand n’importe quoi.
Le film enchaîne les séquences hilarantes et les gags foireux avec talent et de manière totalement assumée. On y voit des surfeurs faire du Ball-trap sur une musique rock des Beach Boys, un soldat allemand qui explose en tombant d’une tour ou encore une vache avec des bottes !

Il s’agit également du premier rôle au cinéma pour Val Kilmer, qui nous montre avec son personnage d’espion raté un talent certain pour la comédie.

Top secret de David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker. Avec Val Kilmer, Omar Sharif, Peter Cushing…

 


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