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Comics en Vrac : Mes Héros ont toujours été des Junkies, Extremity (Delcourt)



Deux comics cette semaine. Un polar signé Brubaker-Phillips et une histoire de vengeance dans un monde imaginaire.

Mes Héros ont toujours été des Junkies

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Voici un couple que j’adore. Brubaker et Phillips nous livrent depuis des années des polars de qualité. Ces ouvrages ne manquent jamais de noirceur, normal pour un polar me direz-vous, certes, mais surtout ils marquent les esprits par leur construction habile et leurs personnages toujours fignolés à l’extrême. Ici, nos duettistes nous proposent un spin-off à la série Criminal. Cette série qui nous met dans la peau de bandits en tout genre. Et la donne change un peu. Ellie est dans un établissement destiné aux accros à la drogue, elle est là pour se débarrasser de son addiction. Sur place, elle fait la connaissance de Skip dont la dépendance à la drogue n’est pas franchement insurmontable. Les deux commencent à s’amouracher et cela pourrait leur apporter quelques ennuis. 

Jolie BD. A contrario de Criminal, le sang ne coule pas à flots et il n’y a pas de fusillade non plus. Non, simplement deux êtres qui se rencontrent et qui vivent une aventure à la frontière de la légalité. Mais nos artistes en ont sous le pied, ils ne se contentent pas de livrer une amourette. Ils arrivent, encore une fois, à nous surprendre à la fin de l’album. C’est donc bien un polar ! La lecture est très agréable, on apprécie les dialogues et l’ambiance générale, soutenue par un dessin plus doux que d’habitude. Laissez-vous tenter. 

Scénario : Ed Brubaker – Dessins : Sean Phillips – Mes Héros ont toujours été des Junkies – Delcourt – Contrebande – 80 pages – mars 2019 – prix 12 €

 

 

Extremity

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Dans un monde un peu hors du temps, Thea, jeune fille du clan des Roto, dessine tranquillement. C’est sa passion d’illustrer ce qui l’entoure. Mais le fracas des armes vient perturber cette douce quiétude. Le clan ennemi, les Paznina, vient chercher une vengeance dont on ne comprend pas grand chose à ce stade de l’album. L’assaut est violent et sans pitié, Thea se retrouve capturée. Sous les yeux de son père, chef de clan, l’ennemi lui arrache la main avec laquelle elle créait de si jolis croquis. Sa mère est exécutée. Vient alors le temps de la guérison et de la préparation des représailles. Le monde va basculer dans la folie. 

J’ai beaucoup aimé cette BD. C’est un tout nouvel univers qui nous est proposé là. Les machines modernes côtoient des armes d’un autre temps. Ce n’est pas sans me rappeler l’ambiance de Nausicaä de la vallée du vent. L’auteur arrive a nous plonger dans l’horreur de la guerre en nous démontrant toute la stupidité de la vengeance et toute l’inanité de celle-ci. Certes le thème est classique mais il est abordé au travers de personnages emblématiques auxquels on s’attache. Le dessin est inégal mais on se laisse emporter avec grand plaisir en cet autre monde en spectateur effaré de tant de gâchis provoqué par la guerre. 

Scénario : Daniel Warren Johnson – Dessins : Daniel Warren Johnson – Extremity – Delcourt – Contrebande – 304 pages – mars 2019 – prix 29,95 €