Comics en Vrac : Sonar, Velvet T2

Cette semaine, on fait dans la diversité. Un comics plutôt horreur série B mais qui ne manque pas de saveur et le retour de Velvet la magnifique espionne dans un polar ciselé.

Sonar

Un bateau de pêche comme les autres. Alors que les filets sont dans l’eau, les marins échangent, se taquinent gentiment. Puis d’un coup, l’un deux devient agressif, terriblement agressif, assez pour s’en prendre à ses coéquipiers, mortellement. Cela se passe en 1994. Un bond dans le temps, nous voilà en 2016. Un bateau fait des fouilles nautiques, c’est un chercheur d’épaves financé par un riche héritier. Ils sont à la recherche de l’Isabella, un très vieux navire. Mais ils vont au final tomber sur le Sun Horse, disparu dans les années 60 et bourré d’oeuvres d’art de grande valeur. Jérémy, le chef de bord décide de faire appel à son ancienne équipière, Alice, plongeuse exceptionnelle et son ex, accessoirement. La première plongée révèle au final que plusieurs bateaux coulés se trouvent au même endroit et les épaves sont recouvertes d’une substance étrange comme si on avait voulu les cacher, les protéger. 

Les fouilles commencent mais les ennuis les suivent. Les membres de l’équipage commencent à avoir des comportements agressifs les uns envers les autres. Et les profondeurs semblent cacher de mystérieuses choses … 

On peut appeler ça une BD sympathique. Le genre ? Simplement un comics d’horreur avec ce qu’il faut d’hémoglobine et de frayeurs en tout genre. Le scénario est assez convenu, cela ressemble bien à une série B. Mais cela n’empêche pas le plaisir de la lecture, surtout que les personnages sont attachants, pari réussi pour les auteurs de ce côté-là. On se laisse surprendre aussi par quelques événements inattendus. Vous voyez, des personnages que l’on aime, des choses surprenantes, des morts, tout est réuni pour une bonne BD d’horreur. L’auto-collant ‘recommandé par Mad Movies’ qui trône sur la couverture ne nous surprend guère du coup. Le dessin en noir et blanc est classique mais efficace pour ce genre d’histoire. 

Scénario : Sylvain Runberg – Dessins : Chee Yang Ong – Sonar – Glénat – Flesh & Bones – 128 pages – mars 2016 – prix 14,95 €

Velvet T2, Avant de Mourir 

On retrouve Velvet pour ce deuxième tome sur les trois prévus. Vous pouvez retrouver la chronique du premier opus ici. Pour mémoire, la belle était l’assistante d’une agence occulte de renseignements. Elle avait raccroché les flingues et les combis en cuir pour devenir secrétaire d’un des patrons. Un complot plus tard la voilà à nouveau sur le terrain à essayer de prouver son innocence. Car oui elle est poursuivie par tous. Mais on n’est pas trop inquiets pour elle, car l’espionne est franchement impressionnante, qui s’y frotte s’y pique. Son enquête l’emmène à Londres, elle a identifié les quatre têtes pensantes de l’agence et parmi eux se cache son adversaire. Elle capture l’un deux et l’utilise comme otage pour faire évacuer un bâtiment dans le seul but d’utiliser un étrange téléphone planqué derrière un tableau. Le mystère s’épaissit. 

Quel plaisir de retrouver Velvet. Cette espionne est impressionnante. Et puis Ed Brubaker nous offre un voyage savoureux dans ses pensées, juste ce qu’il faut pour s’immerger dans ses doutes, ses rages, ses rancoeurs. On s’y attache évidemment. Et on veut à cette agence qui la poursuit mais ce monde est celui des complots, des plans à l’intérieur des plans.

Brubaker sait manier le polar. Il a le don pour construire une ambiance hors-pair, pour imaginer des personnages retors, des liens improbables et des événements sombres. On se laisse donc encore embarquer dans ces méandres savoureuses surtout que le trait de Steve Epting est absolument parfait. Sombre, inquiétant, jouissif. 

Scénario : Ed Brubaker – Dessins : Steve Epting – Velvet T2, Avant de Mourir – Delcourt – Contrebande – 128 pages – février 2016 – prix 17,95 €