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Comics en Vrac spécial IA : Smart Girl T1 & T2 Dagnino (Editions Reflexions)



Et voici un Comics en Vrac sur l’IA. On vous propose de revenir sur une chronique déjà parue, le tome 1 de Smart Girl, et d’enchaîner sur du contenu inédit avec le tome 2.

Smart Girl T1

4

Voici un monde à la Blade Runner. Les humains disposent de robots d’accompagnement, les robots smart, qui sont totalement à leur service et qui sont autant des compagnons de tâches quotidiennes que des amantes et des amants capables d’avoir des relations sexuelles et de faire semblant d’aimer leur propriétaire. C’est le cas de Yuki, notre héroïne, qui est amoureuse de son maître, Hiro. Et celui-ci est un salaud, il la maltraite, il la rabaisse et lui parle sans arrêt de ses défauts. Dans ce monde improbable, il y a une IA surpuissante mise en place par la Mutualité des Fonds de Commerce Transocéanique, une firme très puissante. Cette IA s’appelle Gorgona, elle a été implantée pour que la firme puisse assouvir ses ambitions économiques en agissant partout même dans les foyers. Il faut dire qu’ils ont eu peur de l’âge d’or de cette robotique qui avait créé une IA bienveillante, sorte d’idéal au service de l’Humain. Mais il reste des traces de cette IA, ce sont les premiers schématas. 

En première approche, je me suis dit qu’on avait vu et revu ce genre de scénario : les robots esclaves, les humains extrêmes qui font du racisme anti-IA et une prise de conscience de ces machines réduites à l’esclavage. Ce qui est admirable, c’est la jolie complexité de cet univers. On a une droïde qui en pince pour son propriétaire et qui a des visions étranges, on a cette population qui a peur de la place que prennent les robots et on a cette entreprise qui décide de se concentrer sur les robots de combats. Tout cela est pimenté par une IA centrale qui semble cacher des choses. Les thèmes sont nombreux, évidemment, on y voit celui de la prise de conscience de ce que l’humain construit, on y voit aussi l’esclavage et la maltraitance. Et puis, j’y vois aussi une lueur d’espoir : le bien existe. 

Ce qui fait la qualité de ce comics, c’est aussi son trait. Le noir et blanc va si bien à cette histoire. L’auteur arrive aussi totalement à retranscrire les émotions des uns et des autres. Bref, une véritable réussite. Pour information, le tome 2 vient de sortir. 

Scénario : Fernando Dagnino – Dessins : Fernando Dagnino – Reflexions – 124 pages – mars 2019 – prix 15,90 €

 

Smart Girl T2

4

Yuki a trouvé un appui en la personne de Cynthia. Grâce à elle, elle a pu dévoiler tous les secrets d’Hiro. Parmi ces informations, il y a le projet IZAA, véritable bombe à retardement. Mais Hiro a rattrapé les deux femmes, il blesse gravement Cynthia et il commence l’interrogatoire, musclé, de Yuki. Mais celle-ci arrive à s’échapper avec sa compagne. Pendant ce temps, d’autres droïdes, émancipés ceux-là, s’inquiètent du projet IZAA, projet qui vise à créer une nouvelle génération de Smart Droïdes. Commence alors une guerre entre des droïdes qui veulent garder leur liberté et une fédération de pirates.

Les choses se compliquent. L’auteur fait entrer pas mal de personnes dans la danse. On a les créateurs des droïdes mais aussi les pirates et, bien sûr, les différents droïdes qui ont tous un point commun : ne plus être esclaves. Alors oui la thématique principale, c’est la liberté potentielle d’une IA créée par l’homme. Au-delà de sa liberté, est-ce que cette IA a envie de liberté ? Intéressant, non ? Mais le comics ne propose pas que de la réflexion, l’action va bon train. J’ai beaucoup aimé les relations entre êtres qui sont plutôt bien construites. Le dessin est toujours aussi plaisant, drapé dans ses teintes noir et blanc. Seul petit défaut, le récit n’est pas forcément facile à suivre par moments, les corporations et les personnages sont pléthores, brouillant ainsi un peu le message. Mais le bilan est très positif, si vous vous posez des questions sur l’IA, vous serez servis.  

Scénario : Fernando Dagnino – Dessins : Fernando Dagnino – Reflexions – 100 pages – juillet 2019 – prix 15,90 €