- Article publié sur MaXoE.com -


Comics en Vrac spécial Sin City : Sin City T1 à 7



Pas de panique, tof est toujours vivant ! Je ne l’ai pas empoisonné à l’arsenic histoire de lui voler sa rubrique. Non, il m’a gentiment cédé sa place cette semaine à l’occasion de la sortie du film Sin City – J’ai tué pour elle (sur les écrans depuis hier). L’œuvre cinématographique étant intrinsèquement liée aux romans graphiques, il semblait difficile d’évoquer l’une sans aborder les autres.

Sin City Comics Une     Sin City Comics CouvSin City, T1 à 7

5  

Basin City, mégalopole tentaculaire où violence et corruption ont force de loi. Les nantis (politiciens comme hommes d’Église) y règnent en maîtres au travers d’organisations mafieuses. Le département de police est à leurs bottes. Et ses rues grouillent de crapules. Elle est d’ailleurs surnommée « Sin City », la ville du péché.

Dans les bas-fonds, des marginaux, des gueules cassées. Souvent loups solitaires.

Marv, le colosse alcoolique, se lance dans une vendetta afin de retrouver celui ou ceux qui ont assassiné Goldie. Qui a l’odeur des anges, comme il dit.

Dwight, un photographe gagnant sa vie en faisant des clichés de notables entrain de tromper leur femme, cherche lui aussi à se venger. À se venger d’une femme. D’une femme fatale, démoniaque, qui exerce sur les hommes un magnétisme vicieux. Une femme pour qui l’on tuerait.

John Hartigan, seul flic intègre de la ville, cherche par tous les moyens à faire respecter la loi. Il vient en aide à Nancy Callahan, une fillette de onze ans séquestrée par un pervers sexuel. Qui n’est autre que l’enfant de salaud du sénateur Roark, politicien mafieux contrôlant les trois quart de la cité.

Et puis, il y a la vieille ville. Bastion des prostitués. Qui bien souvent viennent en aide à nos gueules cassées. Qui ne manquent pas de les défendre en retour. Sin City 7 Tomes Sept tomes, publiés entre 1991 et 2000 : Sin City (The Hard Goodbye), J’ai tué pour elle (A Dame to Kill For), Le Grand Carnage (The Big Fat Kill), Cet enfant de salaud (That Yellow Bastard), Valeurs Familiales (Family Values), Des filles et des flingues (Booze, Boards and Bullets) et L’Enfer en retour (Hell and Back).

Sept tomes. À chacun son histoire. À chacun son protagoniste et ses antagonistes. Mais les destins des autres personnages s’en mêlent. Parfois sous forme de caméo seulement, parfois de manière plus poussée. Chaque intrigue est indépendante. Les tomes ne se suivent pas de manière chronologique. Mais en même temps, tous sont liés. Liés par les personnages. Liés par cette ville crasse, poisseuse et sombre. Sin City Comics Marv En créant Sin City, Frank Miller avait en tête le roman noir. Roman noir qu’il réinvente et réactualise sous forme de comics. Le style est particulier. Il peut être déroutant. À l’image de son auteur et de la controverse qu’il provoque.

La série est violente, sans concession. Tant au niveau du scénario que de ses personnages. Ou même du dessin. Du noir et blanc, en négatif, avec une touche de couleur parfois. Dans certains tomes. Pour mettre en avant un personnage. Certains adorent (j’en suis), d’autres n’aimeront pas. Mais le travail sur les contrastes et la lumière colle parfaitement à l’ambiance étouffante de cette cité, considérée comme un enfer sur terre par ceux qui y vivent, ou qui la traversent.

Les quatre premiers tomes (Sin City, J’ai tué pour elle, Le Grand Carnage et Cet enfant de salaud) sont excellents. Ils captivent de la première à la dernière planche, en prenant le temps de s’attarder sur chaque personnage. Valeurs familiales et L’Enfer en retour emportent (à mon sens) moins le lecteur. Ils se lisent d’une manière plus détachée. Des filles et des flingues est un peu à part, car il s’agit d’une compilation de onze histoires courtes de Sin City qui s’abordent toutes très facilement. Certaines restent. Les autres sont moins marquantes.

Si certains tomes surpassent les autres, l’univers est à découvrir tant il est original. Les marginaux sont attachants. Les femmes puissantes font comprendre aux hommes qu’elles n’ont pas besoin d’eux. Une œuvre qui prend aux tripes. Brute. Violente. Sexy. Menant à son paroxysme les thèmes qu’elle aborde.

Scénario & Dessins : Frank Miller – Sin City T1 à 7 – Vertige Graphic puis Rackham – 1991 à 2000 (réédition en 2013-2014) – environ 20 € par volume