Deux comics diamétralement opposés cette semaine. Outcast continue la lutte contre les démons alors que Alex+Ada nous propose la fin de cette jolie histoire d’amour et de tolérance. 

Outcast T5, Une Nouvelle Voie 

Voilà un nouvel opus de cette très bonne série de Robert Kirkman (le papa de The Walking Dead pour ceux qui auraient passé les dernières années sur Mars). Nous vous avons présenté des chroniques pour les tomes précédents (le 1, 2, 3 et 4). Kyle a retrouvé sa femme et sa fille et il décide de les mettre à l’abri dans une ferme abandonnée. Il faut dire que la pression des possédés se fait de plus en plus forte. Sur place ils découvrent une scène d’horreur. Notre cher révérend a fait la peau au chef local des démons. Kyle demande au prêtre d’habiter plus loin dans une grange pour calmer les esprits. Mais cela ne suffit pas, sa femme veut partir de là. Alors qu’ils s’arrêtent dans une station essence, ils sont pris à partie par les forces ennemies et, là, une aide providentielle survient par un être capable d’expulser rapidement les esprits démoniaques des corps des possédés. Et il se trouve qu’il affirme être le père de Kyle…

La pression monte petit à petit. Chaque camp dévoile son jeu en vue de l’affrontement final. Kyle reconstruit ses forces dans cette ferme abandonnée, le prêtre se réfugie dans les bras de Dieu et de sa congrégation et les démons commencent à faire venir les poids lourds. Encore une fois Robert Kirkman manie parfaitement la plume quand il s’agit de décrire les êtres et leurs relations. Cet album est l’exemple classique de calme avant la tempête, le dénouement est proche. C’est assez sympa de voir Kyle et son père s’entrainer en vue de cette issue. Et puis le doute s’immisce chez les « méchants », levier scénaristique classique mais efficace pour faire monter l’intérêt. En bref, la qualité est bien au rendez-vous et c’est servi par un dessin toujours aussi prenant de Paul Azateca. 

Contient Outcast 25-30

Scénario : Robert Kirkman – Dessins : Paul Azateca – Outcast T5, Une Nouvelle Voie – Delcourt – Contrebande – 144 pages – février 2018 – prix 16,50 €

Alex+Ada T3

Ada est consciente, mais vous le savez si vous avez suivi nos articles sur les tomes 1 et 2. Et elle rêve, curieux pour un androïde, même conscient. Cela fait partie de l’éveil d’Ada qui découvre la vie, tout simplement. Le hic, c’est que celle-ci pourrait bien tourner court. Elle a été vue en plein jour et filmée en flagrant délit de conscience. Mais les deux veulent vivre leur vie simplement, en ayant des amis et des activités que les couples ont habituellement. Seulement voilà, les autorités font la chasse aux conscients et l’étau se resserre petit à petit autour de notre duo qui se voit obligé de fuir.  

C’est le dernier tome qui nous offre donc le dénouement de cette jolie histoire d’amour. C’est même plus que cela. Cette trilogie est évidemment une ode à la tolérance. L’acceptation des robots dans notre société nous fait repenser aux combats livrés aux US contre le racisme primaire. Le ton est encore une fois celui de la révolte pacifique, pas d’affrontements armés, pas de grande lutte. Simplement des êtres pris dans la tourmente, victimes de leur époque. C’est probablement ça qui fait la beauté du récit, son côté apaisé. Cette série se termine en beauté, on a pris beaucoup de plaisir à parcourir toutes ces pages,  même si le dessin est un peu lisse à notre goût. Mais il colle plutôt bien à ce monde moderne.

Scénario : Sarah Vaughn, Jonathan Luna – Dessins : Jonathan Luna – Alex+Ada T3 – Delcourt – Contrebande – 128 pages – février 2018 – prix 15,50 €