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Conan et la fille du géant du gel, Conan et la citadelle écarlate (Glénat), deux récits, deux avis !



Poursuite de l’édition de la saga Conan chez Glénat avec deux nouveaux titres, La fille du géant du gel et La citadelle écarlate. Une actualité qui valait bien une double chronique avec mon ami Tof !

Le pitch : C’est l’histoire habituelle des combats incessants dans l’univers des barbares. Les Aesirs sont les ennemis des Vanirs. Gorm, le leader des Aesirs vient de capturer un combattant adverse et, alors qu’il fanfaronne, le prisonnier lui révèle que Heimdul, le chef des Vanirs, mène ses troupes sur le campement Aesir. Voilà donc un piège bien tendu, Gorm a été détourné de l’essentiel et il est maintenant trop tard pour sauver les siens. Justement rendons-nous sur l’autre théâtre des opérations. Heimdul est un guerrier hors pair et il semble être le seul survivant de cette bataille, probablement ultime, entre les deux camps. Mais un autre guerrier se dresse face à lui. Tout cela intéresse beaucoup la fille du Géant du Gel. C’est une déesse qui aime voir les hommes s’entretuer et qui a pour habitude de choisir le plus vaillant d’entre eux pour le présenter à son père. Alors qu’elle pensait que Heimdul serait l’heureux élu, l’inconnu semble changer la donne. 

L’avis de Tof : Ce qui impressionne dès les premières pages, ce sont les dessins magnifiques qui nous sont livrés ici. On débarque ainsi dans une œuvre graphique sans concessions qui nous offre un trait brut appuyé par des encrages faisant la part belle aux contrastes. Tout cela est idéal pour narrer cette histoire de brutalité et de désir. Cette déesse nous agace autant qu’elle nous charme et Conan reste Conan, en toutes circonstances. Ce conte, car il s’agit bien de cela, suscite des émotions et des réflexions, chacun y verra sa morale, chacun en tirera des thèmes. J’y vois l’inanité des combats, la faiblesse des hommes capables de suivre une femme jusqu’en enfer et j’y vois aussi l’amer destin des Hommes, prompts à s’auto-détruire. Encore une réussite dans cette collection ! 

L’avis de Seb : C’est au cœur d’une bataille sanglante que Conan émerge après de longues heures de combats. Dans son dernier duel il affronte le plus redoutable guerrier qui soit, celui peut-être élu des Dieux. Contre toute attente, il vaincra son dernier ennemi du jour. C’est alors qu’une femme mystérieuse à la chevelure de sang dait son apparition. Elle est presque nue et déambule dans la neige qui tombe dru sur les montagnes sans que le froid ne l’atteigne. Elle va alors jouer au jeu du chat et de la souri avec un Conan aux multiples ressources. Cette aventure du guerrier cimmérien ne fut pas retenue par son éditeur. Peut-être car elle laisse planer tout du long des volutes érotiques a une époque pas forcément habituée avec le genre. Robin Recht s’accapare véritablement le texte et propose plus qu’une simple transposition en image de cette histoire. Jouant avec les rythme dans des pleines et doubles planches immersives, parfois épurées de texte au maximum, il laisse l’image dépeindre la folie des hommes dans le combat, tout comme il parvient à magnifier cette relation entre Conan et la fille du géant du gel, belle, redoutable et, pour la première fois, habitée de doutes. Une adaptation subtile d’un texte tout sauf évident.
Robin Recht – Conan le Cimmérien – La Fille du Géant du Gel – Glénat

 

Le pitch : Dans un monde qui semble apaisé Amalrus, roi d’Ophir, demande de l’aide à Conan, roi d’Aquilonie pour chasser quelques barbares isolés en bordure de ses frontières. Conan prend alors la route à la tête de 5000 de ses soldats. Arrivé au point de rencontre là où devaient se jumeler les armées des deux rois, Conan découvre bien malgré lui qu’il est tombé dans un guet-apens. Face à lui le roi d’Ophir est là mais avec des desseins tout autres. Accompagné du roi Strabonus de Koth et du sorcier Tsotha-Lanthi, Amalrus dresse une armée de 30 000 hommes. Le combat qui suit se transforme vite en véritable boucherie qui s’achève par la capture de Conan amené enchaîné dans les prisons de la citadelle écarlate. Là Tsotha-Lanthi tentera de gagner sa reddition totale pour que l’Aquilonie soit gouvernée dès lors par le redoutable Arpello. Au fond d’un cachot peuplé de redoutables créatures, Conan parviendra-t-il à s’échapper ?

L’avis de Seb : Dans La Citadelle écarlate Conan est roi. Un rôle que le solitaire guerrier, mercenaire pour le plus offrant, n’a pas souvent endossé. Prisonnier d’une prison dont on ne s’échappe pas, construite dans l’ouverture d’une grotte aux galeries peuplées de bêtes affamées et redoutables, il parviendra à tuer son pachydermique gardien sans pour autant pouvoir ouvrir les grilles qui le retiennent. Il devra dès lors s’aventurer dans le territoire sombre de la grotte avec les risques de croiser les bêtes les plus voraces. Cette nouvelle adaptation de l’œuvre de Robert E. Howard est confiée au duo Brunschwig/Le Roux. Deux styles d’écriture qui fusionnent pour offrir un sens du détail redoutable qui ne nuit jamais à la narration. Le récit est sombre, peut-être l’un des plus sombres. Il donne à voir un Conan que l’on ne connaissait pas forcément. Héros aux multiples figures toujours porté par un souci de la justice et du respect pour ses proches, ici le peuple dont il est roi. Les personnages secondaires bien campés portent le récit autant que peut le faire le Cimmérien, offrant des travées narratives faites d’un mélange de mystères, de tension et de violence. Plus classique dans son approche que La fille du géant du gel, ce récit reste dans la veine et les intentions de son créateur. Essentiel !

L’avis de Tof : Cet opus de Conan est un peu plus classique que le précédent. Mais encore une fois le récit fait mouche. Les complots politiques se mêlent au sang et à l’acier. Ce récit est fait pour mettre en valeur notre guerrier, toujours aussi inflexible, toujours aussi puissant. L’histoire apporte son lot d’ésotérisme, la magie est belle et bien présente. La lecture est plaisante, on ne s’ennuie pas, c’est vrai, mais je ne peux m’empêcher de regretter une forme un peu convenue. C’est efficace mais cela manque un peu d’audace contrairement au tome 4. Cela dit, si vous aimez cette ambiance de feu et de fer, vous serez conquis.
Brunschwig/Le Roux – La citadelle écarlate – Glénat