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La BD du jour : Barracuda T4 de Dufaux & Jérémy

Une saga de pirates vitaminées qui ne se perd pas dans ses décors ou sa quête du fabuleux trésor mais prend le temps de tisser les destins de ses personnages majeurs. Voilà qui singularise Barracuda, série initiée par Dufaux avec Jérémy au dessin. Une autre approche du thème du pirate entretenu de main de maître par un scénariste au sommet de son art !

 Révoltes

Barracuda couverture T4En ces temps incertains, prendre la mer dans le Golfe du Mexique pouvait s’apparenter si ce n’est à un véritable suicide tout du moins à la preuve d’une réelle inconscience. Les pirates pullulaient dans ces eaux chaudes et tentaient de faire fortune du commerce lucratif mené au nom des riches nations du vieux continent, Espagne, France, Angleterre ou Portugal. Les navires revenaient d’Amérique, chargés d’or, de richesses diverses, d’aristocrates en voyage d’affaire ou en mission officielle. Beaucoup arrivaient à passer entre les mailles du filet tendu par les pirates, corsaires ou flibustiers de tous horizons. D’autres par contre n’échappaient pas au destin funeste et l’un des pires était sans conteste celui de croiser le pavillon à tête de mort et aux yeux rouges du Barracuda et de son célèbre capitaine, le redoutable Blackdog. Emilia del Scuebo appartient à la noblesse espagnole. Veuve depuis quelques temps elle voyage avec sa fille Maria à bord d’un navire commandé par le capitaine de La Hoya, un militaire plutôt adroit au combat rapproché et notamment à l’escrime. Une fois que les  hommes de Blackdog prirent possession du pavillon espagnol, et une fois les hommes tués, sauf de La Hoya lui-même qui échappe de peu à la mort dans ce que l’on peut appeler un bon marché (sa vie contre celle du fils du pirate), émergea la présence féminine d’Emilia, de sa fille Maria et de son valet Emilio, transformé pour sa survie en donzelle. Peu de richesses sur le bateau, voire même aucune… Sauf ce parchemin qui dessine les contours d’une île appartenant à feu le mari d’Emilia. Sur cette île serait caché le plus gros diamant jamais identifié sur terre, une pierre précieuse d’une valeur inestimable… Pour Blackdog l’assaut devient dès lors synonyme de prise de maitre. Il vendra les Scuebo aux enchères à Puerto Blanco, l’île des pirates et reprendra la mer pour retrouver le fameux diamant du Kashar.   

Lorsque Jean Dufaux entreprend cette nouvelle série dédiée à Blackdog, un pirate haut en couleur, Long John Silver, de ses collègues Xavier Dorison et Mathieu Lauffray, occupe déjà les devants de la scène. Le désir du scénariste de creuser la thématique du pirate devra dès lors s’inspirer de la littérature classique ou contemporaine en essayant d’y apporter un nouveau vent de fraîcheur. Pas facile s’il en est, mais un défi relevé comme il se doit. Barracuda s’impose aujourd’hui comme l’une des meilleures sagas de pirates. Pourquoi ? Car le scénariste arrive à densifier ses personnages, que ce soit Maria, la fille rebelle, Emilio le valet acheté par le mystérieux Mister Flynn, à la beauté androgyne, Raffy le fils de Blackdog, humilié par de la Hoya en combat loyal et qui ronge son pain noir sur Puerto Blanco alors qu’il n’aspire qu’à une seule chose, reprendre la mer. Ce trio de personnages, se voit soutenu par tout un lot de seconds rôles plutôt mystérieux et aux backgrounds construit patiemment, on y décèle Morkam, un pirate balafré, ennemi juré de Flynn, Ferrango le mari trompé de la belle Maria, de la Hoya qui revient avec force s’emparer de l’île aux pirates dont la gouverneure cache elle-aussi pas mal de secrets. Cette construction en tiroir qui permet le développement d’intrigues secondaires au milieu de l’intrigue principale parvient à happer le lecteur. La saga arrive à se distinguer dans l’univers des récits de pirates dans ce sens que l’intrigue se déroule principalement sur terre, la mer gardant son voile opaque et impénétrable. Le cadre de Puerto Blanco autorise dès lors l’entrecroisement des intrigues qui se développent dans une sorte de huis-clos pesant 0dont le lecteur perçoit toute la/les dramaturgies. Le quatrième volet de la série voit Maria emprisonnée pour avoir cédé aux avances de Raffy. Le jeune pirate se verra imposé le châtiment de la poutre. Yeux bandés et après avoir avalé une bonne dose de rhum, le jeune homme devra traverser une étendue d’eau dans laquelle deux requins affamés sont maintenus en captivité… Les pirates savent s’amuser ! Le dessin de Jérémy se love dans ce cadre grandiose. Chaque détail compte et avec eux les promesses d’en savoir encore plus… Une série dopée également par un volet fantastique/mystique entretenu par la sorcière Si-non, qui préside au destin du Barracuda… Embarquez avec nous pour une croisière riche en couleurs !

Dufaux/Jérémy – Barracuda T1 à 4 – Dargaud – 2013 – 13,99 euros


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