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La BD du jour : Les Montefiore T1 de Bec/Betbeder/Del Vecchio



Univers de luxe, dont la façade laisse planer des arrière-cours souvent moins propres sur elles, la mode représente l’élégance, le charme, la richesse et bien d’autres choses encore. S’insérer dans ce milieu, que l’on soit créateur ou modèle, demande un investissement de tous les instants, des sacrifices que peu sont à-même de pouvoir envisager sans que cela perturbe durablement leur vie et leur équilibre. Les Montefiore offre une plongée dans cet univers et tisse les éléments d’une saga à suspense digne des meilleurs crus. A suivre…

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MONTEFIORE T01[BD].indd.pdfQuels pourraient être les liens qui relient une jolie blonde perdue au cœur de la Sibérie et un champion de courses stock-cars implanté aux Etats-Unis ? La réponse n’est pas facile et à bien y réfléchir les chances que les deux se rencontrent pouvaient se mesurer dans l’infiniment petit. Revenons en arrière pour essayer de comprendre. Elle, c’est Oksana, une jeune russe pleine d’ambition et prête à tous les sacrifices pour arriver sur les devants de l’affiche. Taille mannequin, charme slave, elle possède, dixit le recruteur de l’agence  venu la « récupérer » dans son trou, une beauté étrange, impalpable, quasi irréelle. Lui c’est Narciso Montefiore, fils de Lomberto dont le nom reste attaché à la célèbre maison de mode italienne, une des plus anciennes, des plus mythiques mais qui traverse pourtant une période délicate, n’ayant pas voulu suivre le mouvement de mondialisation lucratif si amoral. Le jour où Lomberto meurt accidentellement dans le crash de son avion privé, Narciso, novice en matière de mode, se voit confier les rênes de la marque qui porte son nom. A y regarder de plus près cette intronisation ne va pas sans créer des rancœurs profondes et notamment  de Francisca, sa belle-mère qui aspirait à la succession, mais aussi de personnages plus opaques qui agissent dans l’ombre à des milliers de kilomètres de Milan. Les dès son jétés…

La singularité de cette série repose essentiellement sur sa thématique, la mode, qui introduit un univers peu creusé jusqu’alors au large potentiel scénaristique. Si l’on considère que le récit est piloté par Christophe Bec et Stéphane Betbeder, tous deux très en vue en ce moment, on se doute de la teneur du propos développé. Ce premier volet pose essentiellement le cadre, les bases des tensions et du suspense à venir, il sait se faire néanmoins particulièrement réaliste dans son traitement ce qui lui donne ce petit plus recherché par le lecteur exigent et rôdé à ce type de récit à suspense. Au métier donc nos deux auteurs posent les pièces sur l’échiquier, et se donnent les armes pour nous surprendre. Et puisque l’on parle de surprise que dire du dessin qui nous offre un panorama aérien des grandes villes de notre monde ? Aérien qualité qui transpire de ce dessin qui joue sur le réalisme sans pour autant se faire trop chargé. Dans cet équilibre fragile, Del Vecchio pose ses crayons pour faire de ce premier opus un récit indéniablement à suivre !

Bec/Betbeder/Del Vecchio – Les Montefiore T1 – Glénat – 2013 – 13, 90 euros