Le premier opus de Mercenaires nous avait séduits par son audace, le second volet confirme quant à lui le plus grand bien que nous pensons de cette série décidément neuve en termes d’approche et de traitement. Ne boudons pas notre plaisir !
Nous avions laissé notre équipée de mercenaires d’un autre âge et d’une autre époque alors que la meute du Griffon venait juste de se (re)constituer. Une bande de guerriers hétéroclites qui devait sauver le monde connu d’une percée démoniaque au travers du mur élevé pour contenir ses armées d’orcs assoiffés de sang. Sur la route notre équipée entrevoyait les limites qui étaient les siennes mais aussi sa force faite d’expérience et d’une connaissance du terrain inégalable.
Les voici parvenu au seuil du temple des Faiseurs. Là ils pourront apprendre, du moins l’espèrent-ils, à renforcer le sortilège qui protège le mur des envahisseurs et donc d’une paix si difficile à maintenir. Mais tout n’est pas aussi simple qui n’y parait… Car si en soit le seigneur du temple possède le pouvoir de renforcer le sortilège il n’est par contre en rien philanthrope. Tout à une contrepartie en ce bas monde, tout du moins c’est de cette façon que le seigneur des lieux voit la chose : En ce temps de guerre et de jeux de pouvoir, rien ne peut être gratuit. Quand nous lions un pacte avec un esprit-fée, chaque partie doit y trouver son compte. Il ne peut en être autrement entre orcs. La nouvelle tâche qui attend nos valeureux guerriers n’est pas des plus simples sur le papier. Le temple des Faiseurs jouit de la protection de la seigneurie des Trois Cités, or le seigneur Voï-Gu et ses deux fils aînés viennent de périr dans des circonstances pour le moins suspectes. Sans protection le temple court à sa perte. La solution pourrait venir de Voï-Fut-Ju, le benjamin de la famille qui pourrait accéder au trône. Mais si l’on en croit le mal que ce sont donnés les opposants de son père, cela risque de s’apparenter à une croisade macabre. Notre meute n’a pourtant pas le choix et devra, si elle veut arriver à ses fins, conduire le jeune prince sur son trône…
Si le premier volet de Mercenaires posait le contexte ce second opus ouvre vraiment le débat, la quête de nos héros risque de se transformer en périple mouvementé dont nous ne connaissons pas encore l’issue. Par cette façon d’aborder le domaine de la fantasy, un peu à contre-courant avec des héros qui possèdent leurs limites et leur âge, anti-héro d’un autre temps, placés dans un contexte extraordinaire, sauver le monde connu menacé par la fragilité d’un mur qui tend à ne plus être étanche, les auteurs de cette série continuent de nous surprendre et d’apporter un souffle nouveau à un genre qui parfois tend à tourner en rond en jouant sur ce qui fonctionne mais nous émeut plus difficilement. Un pari osé donc mais qui s’affiche comme un véritable bol de fraîcheur !
Jarry/Deplano – Mercenaires T2 – Soleil – 2012 – 13, 95 euros