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Sélection MaXoël de Seb : Le Sourire des marionnettes, Une année dans le Château des étoiles, L’épouvantable peur d’Epiphanie Frayeur…

Noël. Les cadeaux affluent sous le sapin. Et à cette occasion les librairies acceptent, pour une seule et unique fois, d’être dévalisées. Si les cadeaux ont déjà été fait, je n’en doute pas, je m’adresse à ceux qui hésitent encore, ou ceux qui, dans quelques heures vont se trouver à découvrir, sous le papier cadeau qui leur est destiné, une belle carte cadeau. Bref, Noël ne se résume pas uniquement au 25 décembre mais se prolonge parfois quelques jours encore. Pour guider vos achats à venir, je vous propose une petite liste d’albums qui pourraient très bien devenir vos futures lectures.

Le Sourire des marionnettes

Pour commencer je ne saurais trop vous conseiller d’acheter les yeux fermés la superbe réédition d’un album somptueux de Jean Dytar, dont nous vous avions proposé il y a quelques mois un gros dossier à l’occasion de la sortie de son dernier opus, La vision de Bacchus, à savoir Le Sourire des marionnettes. Points forts de cette réédition le travail soigné sur l’objet-livre. Une couverture à fenêtre d’une grande beauté qui se veut une ouverture au récit, l’utilisation d’une encre dorée et d’une couleur de page qui rapproche le livre de l’esthétique des livres anciens. L’ajout de pages de garde ainsi que des retouches à la marge sur certains dessins et certains textes, permettent de (re)découvrir cet album dans une superbe version. Le Sourire des marionnettes nous conte l’histoire du poète Omar Khayyâm. Un homme à l’esprit relativement ouvert qui sera mis en danger pour ses opinions, autant qu’il sera porté aux nues par d’autres. Obligé de fuir, menacé de mort, il croisera la route d’une vieille connaissance, Hassan ibn Sabbah, fondateur redouté de la secte des assassins d’Alamut…
Dytar – Le Sourire des marionnettes – Delcourt – 2016 – 24,95 euros

Une année dans le Château des étoiles

Le château des étoiles s’est imposé en deux saisons comme une série particulièrement addictive. Un univers à la Jules Verne, avec ce qu’il faut de mystères, de science, d’esprit d’aventure pour une histoire menée au hauteur d’enfants. Les deux premiers épisodes de cette série ont fait l’objet d’articles dans nos colonnes. L’éditeur propose en cette fin d’année un coffret baptisé sobrement Une année dans le Château des étoiles. Le coffret contient un calendrier annuel comprenant pour chaque mois un court récit proposé sous la forme de strip. Ces brefs récits sont dus à une belle palette d’auteurs : Alex Alice himself mais aussi Nicolas Barral, Dominique Bertail, Daniel Cavouault, Nicolas Delort, Juanjo Guarnido, JP Krassinsky, Etienne Jung, Thimothée Montaigne, Jérémie Moreau et Lewis Trondheim. Couverture solide, page épaisses, ce calendrier décorera à la perfection la chambre d’un enfant doux rêveur ! Le coffret permet ensuite de monter soit même une maquette de l’Ethernef et, cerise sur le gâteau, le premier opus de la gazette de la troisième saison est inclus à ce bel écrin. Il mêle l’univers construit jusqu’à présent par Alex Alice aux légendes bretonnes et notamment à l’Ankou qui fait frémir les paysans jusque dans leur chaumière. Un opus déjà riche de promesses, dans lequel la ruée vers Mars sera un des objectifs majeurs de notre petite équipée. Chaudement recommandé par temps froid !
Alice – Une année dans le Château des étoiles – Rue de Sèvres – 2016 – 25 euros

L’épouvantable peur d’Epiphanie Frayeur

Troisième album qui confirme, s’il le fallait encore, deux vrais talents, L’épouvantable peur d’Epiphanie Frayeur, du duo Séverine Gauthier (scénario) et Clément Lefèvre (dessin). L’histoire d’une petite fille dont la peur gagne chaque jour du terrain. Une peur si envahissante, symbolisée par son ombre qui la recouvre presqu’entièrement, qu’elle en vient à la paralyser. Pour retrouver une vie normale de jeune fille, Epiphanie va prendre son destin en main et entrer dans la forêt pour tenter de rencontrer le docteur qui pourra la guérir. Une aventure pimentée par des dialogues savoureux composés de jeux de mots non moins épiques et bien sentis ! Au dessin Clément Lefevre poursuit son bonhomme de chemin. Dessinateur de l’équipe Métamorphose, il fait montre d’une aisance technique remarquable et d’une maitrise totale de la couleur qui apporte toute son ambiance au récit. Un récit sombre, comme l’ombre d’Epiphanie, dans lequel le lecteur se laisse prendre au gré des changements de scènes qui placent notre jeune héroïne entre les mains de personnages des plus singuliers…
Gauthier & Lefevre – L’épouvantable peur d’Epiphanie Frayeur – Soleil/Métamorphose – 2016 – 18,95 euros

Café Zombo

Pendant longtemps mes fins d’années étaient rythmées par les héros Disney de la bande à Picsou, Mickey, Donald, Daisy et consorts. Peut-être que la féerie créée autour de leurs histoires souvent rocambolesques parvenait à capter mon attention, suffisamment pour que je tourne frénétiquement les pages pour en connaitre la suite et surtout la chute. Lorsque Glénat a décidé de faire revivre les aventures de nos héros, j’avoue avoir été un brin sceptique. Allait-on assister à un ressassé d’épisodes déjà maintes fois publiés ? Pas que, et c’est là tout l’intérêt de la collection des créations originales. En confiant à des auteurs de renom le soin de revisiter l’univers construit par Carl Banks ou Don Rosa, Glénat avait pas mal à perdre mais beaucoup à gagner. Et à vrai dire à la vue des premiers titres le projet un peu fou se révèle des plus stimulant. Café Zombo fait partie de ces créations originales. Elle est l’œuvre de Régis Loisel. Pari un peu fou que de passer de La quête de l’oiseau du temps à Mickey, mais à y regarder de plus près pas tant que ça au regard de la densité des deux univers, et à leur capacité à susciter l’émotion et l’émerveillement. Café Zombo, le titre dit déjà des choses, le café c’est le début de la journée ou la pause avant de reprendre le travail, Zombo, ça sonne comme zombie. L’imagination du lecteur fera la reste. Ce récit composé sur un rythme rapide, se niche dans ces années de dépression que connaissent les Etats-Unis en ce début des années 30. Mickey et Horace tentent bien de gagner leur vie en tant que journalier mais le recruteur en veut personnellement à nos deux amis. Dépités ils décident que, puisque de travail ils n’auront pas, de partir en vacances et d’aller retrouver leur ami Donald. Mais à leur retour leur petite ville à bien changée, un promoteur ayant des vues sur les parcelles de terrains qui abritent les maisons brinquebalantes des ouvriers appauvris par la crise. Et pour tenter de rafler les terrains de nos amis, tous les moyens seront bons… Un album au format à l’italienne d’une redoutable efficacité, avec un sens du détail prodigieux. Une très belle réussite !
Loisel – Café Zombo – Glénat – 2016 – 19 euros

Niourk

Revisiter les univers de Stefan Wul n’était pas si évident que ça sur le papier. L’auteur qui avait fait son trou dans les années 50 est tombé dans l’oubli ou presque. L’écologie constructive qui a marqué son œuvre n’a pas trouvé autant d’adeptes que les nuisances et les dérèglements climatiques auraient pu le laisser croire. Vatine et consort s’y sont attelé et Niourk, l’oeuvre phare de Wul, la première à être « revisitée » cristallisait bien évidemment les regards des curieux, des sceptiques et des admirateurs acquis à la cause. Dans Niourk, un enfant noir se trouve menacé par le Vieux, sorte de sage, qui affirme haut et fort qu’il est la cause de tous les maux qui frappent la tribu. Thôz, un guerrier surpuissant qui entretient encore l’espoir, dirige la tribu, la protégeant des ennemis – des bêtes féroces ou des pieuvres géantes – qui osent s’attaquer à lui. Mais tout aussi fort qu’il est, Thôz vénère les paroles du Vieux qui, seul, part à la rencontre des Dieux qui trônent en haut d’une montagne noyée par la neige. Il clame à tous qu’à son retour l’enfant noir aura quitté le monde des vivants et que la malédiction qui frappe la tribu dès lors s’envolera. L’enfant noir en prend acte et décide de suivre le Vieux pour se rapprocher des Dieux, pour comprendre, pour essayer d’infléchir le court de l’histoire, de son histoire, de sa vie et de sa mort probable, quoique… Arrivé en haut des montagnes il retrouve le Vieux mais son destin aura changé de cap… L’édition noir et blanc proposée en cette fin d’année par Ankama accentue la gravité de l’œuvre là où la couleur créait une atmosphère si particulière. Superbe travail d’intégrale, qui pose un autre regard sur l’histoire du petit garçon qui va révéler la désolation d’un monde qui se perd… 
Vatine – Niourk (intégrale n&b) – Ankama – 2016 – 29,90 euros

L’Age de Bronze

Dans l’univers du neuvième art il est des œuvres marquantes qui viennent tout de suite à l’esprit lorsqu’un non initié nous demande : « Qu’elles BD il faut avoir lues ? ». Maus, Hellboy, Blacksad, La ballade de la Mer salée, La quête de l’oiseau du temps, Sambre, Adam Sarlech, C’était la guerre des tranchées… La liste pourrait être longue et une œuvre toujours en cours vient immanquablement la compléter : L’âge de bronze. Son auteur, Eric Shanower a été victime du virus de la guerre de Troie un peu par accident en écoutant une émission radio alors qu’il travaillait dans son atelier. Une émission au titre de La marche de la folie, de Troie au Vietnam de Barbara W. Tuchman capte son attention. Nous sommes en 1991 et l’auteur décide de plaquer les travaux en cours pour se consacrer à des recherches sur cette guerre mythique de la mythologie grecque. La variété des points de vue qui se sont développés au fil des siècles oblige l’auteur à travail de recomposition et d’adaptation. Un travail de fourmi pour lequel Shanower se donne sans relâche. Il obtient coup sur coup deux Eisner Award en 2001 et 2003 qui le poussent à poursuivre sa grande œuvre. Le récit débute sur le personnage de Pâris, jeune vacher du Mont Ida. Un jour des hommes du Roi viennent réclamer à son père, comme tribut, un taureau blanc qui sera offert en récompense au vainqueur des jeux organisés à Troie chaque saison. Mais pour Pâris, ce tribut sonne comme un affront et il se jurera de revenir avec la bête en la gagnant à ces mêmes jeux. En faisant cela il va bouleverser l’ordre des choses et écrire une nouvelle page de l’histoire de Troie… Superbe récit addictif dans lequel on se laisse irrésistiblement happer. Réédité par Akiléos dans une version  en couverture souple. Hautement recommandé (4 tomes parus à ce jour).
Shanower – L’Age de Bronze (4 volumes parus) – 2016 – de 15 à 21 euros l’un

Dans la forêt sombre et mystérieuse

Winshluss nous revient en cette fin d’année avec un récit plutôt marqué jeunesse mais dont toutes les subtilités apparaîtront au jeune lecteur avec le temps. Angelo est un garçon attiré par la science et plus particulièrement par les arachnides qu’il enferme dans de petites boites aérées. Entouré d’un frère un brin abruti, et de sa petite sœur qui ne sait pas encore marcher il vit de rêves d’aventures lointaines. Un jour comme un autre le téléphone sonne et livre son verdict : la grand-mère d’Angelo vient d’avoir un malaise, un de ceux dont on ne se relève pas. La petite famille de notre chasseur d’araignées prend alors la route pour lui rendre un dernier hommage. Lors de la pause ravitaillement  un incident se produit. Attiré par un gros batracien il s’éloigne de la voiture de ses parents qui redémarre sans lui. Le début d’une grande aventure dans la forêt en signe d’apprentissage pour un garçon confronté pour une des premières fois de sa jeune existence à un monde cruel. Perte d’innocence, nouveaux repères à construire, autant d’étapes à franchir pour se rapprocher de l’adolescence puis de l’âge adulte. Un récit pas aussi sombre que le titre de l’album le suggère mené sous forme de quête initiatique dans laquelle l’enfant apprend peu à peu du monde qui l’entoure. A lire de 7 à 77 ans !
Winshluss – Dans la forêt sombre et mystérieuse – Gallimard – 2016 – 18 euros

Mondes flottants – Yôkai et haïkus

Les yôkai sont des créatures surnaturelles du folklore japonais. Les haïkus sont ces petits poèmes raffinés de trois vers de cinq, sept et cinq syllabes qui possèdent tous leur sens et toute leur subtilité dans ce qu’ils suggèrent, les non-dits qui stimulent l’imaginaire. Nicolas de Crécy est amoureux du Japon et de la culture nipponne au point d’avoir accepté de se mettre en danger dans La république du catch manga qu’il a accepté de publier au Japon avant qu’il ne soit présenté en France chez Casterman. La collection Noctambule a remis au goût du jour le livre accordéon qui permet de bouleverser les codes narratifs et, là aussi, de se mettre en danger. Avant de Crécy Rabaté avait livré un très efficace Fenêtre sur rue, hommage à Fenêtre sur cours, dans lequel il explore ce qu’il se passe à tous les étages de l’immeuble d’en face. Bézian quant à lui a mis en image une théorie qui lierait Mondrian, le peintre et Oliver Byrne, un mathématicien qui avait travaillé à une mise en perspective de la géométrie d’Euclyde au travers de ronds, triangles, carrés, de diverses couleurs. Nicolas de Crécy explore à son tour le concept du livre accordéon en le rapprochant de l’emaki, rouleau peint dont l’origine remonte au VIIIème siècle (époque Nara). Les haïkus qu’il illustre de manière subtile se développent autour de ces créatures étranges, spectres, esprits meurtris, animaux farceurs, géants aux yeux exorbités, méli-mélo de monstres de la nuit en tout genre et d’autres encore. Il le fait en prenant pour cadre la ville tentaculaire et impersonnelle qui leur offre des terrains de jeux sans limite. Le dessinateur construit dès lors un monde où le temps semble suspendu, ou nos certitudes vacillent, où l’unité de temps paraît elle-aussi ne plus devoir dicter le sort des hommes. De Crécy le fait avec ce talent qu’on lui connait, en enveloppant le lecteur, en le plaçant aussi au milieu des scènes et en le questionnant sur le sens des haïkus. Sublime…
De Crécy – Mondes flottants – Yôkai et haïkus – Soleil/Noctambules – 2016 – 18,95 euros

Louis parmi les spectres

Il est des récits qui nous prennent dès les premières planches pour ne plus nous lâcher jusqu’à la fin. Louis parmi les spectres et l’un d’eux. Au travers du regard de son jeune héros, il explore cette perte d’innocence qui, dès les frémissements de l’adolescence, nous éloigne du monde de l’enfance pour nous faire basculer dans celui, plus dur, de l’âge adulte. Le concret vient remplacer le merveilleux et, dans cette transition qui s’opère, de grands bouleversements s’opèrent. Louis vit au milieu d’une famille qui ne travaille pas spécialement à son épanouissement. Une mère terrorisé par à peu près tout et un père alcoolique forment ce duo parental en train de basculer dans lequel Louis et son petit frère, bouffée d’oxygène par sa naïveté et sa bonne humeur, se trouvent ballotés. Dans cet environnement marqué de désillusions, Louis va pourtant rencontrer l’amour en la personne de Billie, une fille qu’il qualifie de sirène et dont il n’ose s’approcher… Un album poignant par le duo qui nous avait déjà offert Jane, le renard et moi, à savoir Isabelle Arsenault et Fanny Britt. Un des récits marquant du dernier trimestre 2016.  
Arsenault et Britt – Louis parmi les spectres – La Pasthèque – 2016 – 28 euros

Les voyages d’Anna

Alors que sort en cette fin d’année chez Daniel Maghen Les Voyages d’Ulysse du duo Emmanuel Lepage et Sophie Michel, l’éditeur choisi de rééditer Les Voyages d’Anna, premier opus composé il y a tout juste onze ans et qui mettait en scène deux personnages singulier, Jules Toulet, peintre baroudeur, amoureux de l’instant capté sur le vif et Anna. Un couple qui va sillonner le monde d’Egypte en Mer de Chine en passant par l’île de Pâques. Au grès de chaque étape le duo construit une histoire commune, apprend de l’autre, de l’autochtone qui dévoile sans far ses coutumes, son histoire, ses humeurs. Anna garde en elle des mots et des émotions de chaque étape là où Jules capte des couleurs et des traits. Le tout donne à voir ce fabuleux récit qui n’est ni une BD, ni à proprement parlé un carnet de voyage, mais une fiction qui s’émerveille du partage, de l’esprit épique de la liberté. La composition graphique de Vincent Odin donne la patine du temps à ces carnets qui se lisent comme un témoignage d’une vie emplit d’un amour contenu enfin révélé. Remarquable tout simplement !
Lepage & Michel – Les voyages d’Anna – Daniel Maghen – 2016 – 29 euros

Akki, Le clan disparu

Dans le clan des steppes une cellule de crise est ouverte. L’hiver n’a pas été suivi de saisons plus tempérées et le froid, accentué par une neige qui recouvre les terres, commence à causer de graves troubles sur les membres de la petite communauté de chasseurs. Pour éviter que la famine fasse son office et emporte avec elle les corps frêles, une longue discussion s’ouvre. Bravac suggère de se rendre au camp d’été mais le trajet semble bien trop long et beaucoup ne survivraient pas au froid et à l’effort d’une marche lente sur les terres désolées. Olma, la chamane, fait part d’une chanson que chantait jadis le jeune Akki. Il y était mentionné une grotte dite du « poisson gravé » près de laquelle coulerait une rivière poissonneuse. Légende ou réalité ? Olma pense que cette chanson pourrait bien être une réalité transmise de génération en génération. Au sein de la communauté les hommes sont pourtant sceptiques. Déjà il ne s’agit que d’une chanson mais en plus une chanson déclamée par un enfant d’un autre clan. Il est donc décidé que les hommes iront au nord traquer les troupeaux de rennes et Olma et Akki tenteront de retrouver la mythique grotte. Y parviendront-ils ? Ce conte vaut autant pour son esprit d’aventure et de partage, que pour son dessin très poétique, aux fabuleuses couleurs. Le lecteur se voit immerger dans le récit et ressent véritablement le froid des steppes ou perçoit le crépitement du bois qui tente de réchauffer les corps. Destiné au jeune public, ce récit ravira aussi les plus grands !
Dequest – Akki, Le clan disparu – Sarbacane – 2016 – 13,50 euros

Le remarquable et stupéfiant Monsieur Léotard

La trace laissée par Jules Léotard sur le cirque moderne reste indélébile. Cet artiste un peu fou fut le premier, au milieu du dix-neuvième siècle, à défier les airs en effectuant des acrobaties dans les airs en voltigeant d’un trapèze à un autre. Habillé d’un collant intégral à la façon de maint superhéros américain, il a réellement marqué son époque. Mais toute légende a une fin. Alors qu’il n’a que 32 ans l’homme qui déplaçait les foules s’éteint frappé de plein fouet par la variole. Son jeune neveu Etienne va pourtant s’attacher à faire vivre la légende en endossant le rôle de son oncle. Il va moderniser la pratique et la sécuriser à l’aide d’un filet de protection et en élevant la hauteur auxquelles se déroulent les acrobaties, pour leurrer le public et faire revivre le grand Jules Léotard… Cet album mi-fiction mi-documentaire surprend par sa grande diversité graphique. Alternant les techniques, la mise en page (affiches d’annonce de spectacle, pleines et double-pages, Une de presse…), Eddie Campbell livre une partition qui alterne les rythmes, les humeurs et les extravagances. Un raccourci formidable de la palette d’émotions que peut transmettre la grande famille du cirque. Le récit trouve dans la BD, faut-il le souligner, le moyen d’expression idéal pour supporter le ton insufflé par les deux auteurs. Le remarquable et stupéfiant Monsieur Léotard s’impose comme un ovni, un de ces albums essentiels qui marque par sa façon de jouer avec les codes du médium. Indispensable !
Campbell & Best – Le remarquable et stupéfiant Monsieur Léotard – çà et là – 2016 – 20 euros


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