- Article publié sur MaXoE.com -


Lac des Cygnes à Lyon : une représensation décevante



Voir un ballet classique a toujours été un de mes rêves. C’est une danse qui m’a toujours semblé inaccessible et m’a fascinée. Elle incarne pour moi une des nombreuses facettes de la féminité, au même titre que le tango ou la danse orientale. Mais il est plus facile de trouver un spectacle de ces deux dernières danses qu’un de danse classique si on n’habite pas à Paris (décidément, cette ville a tous les défauts du monde 😉 ). Mais Lyon n’est pas trop mal servie.

Une fois mon courage pris à deux mains (mon courage porte le nom d’une de mes collègues de boulot qui voulait aussi y aller), nous choisîmes un classique de chez classique : Le lac des cygnes par le Grand Ballet Municipal de Kiev qui présentait les grands ballets classiques lors du Gala Tchaikovski. On aurait du déjà réaliser qu’une troupe de ballet qui représente plusieurs classiques donnerait un résultat moins bon qu’une troupe se contentant d’un seul ballet. Mais bon…

Comme pour la plupart des spectacles, le retard était de mise. Ou plutôt le spectacle était dans les gradins. Entre les places qui avaient été vendues plusieurs fois, le vigile qui matait ouvertement le postérieur des femmes et les accoutrements de certaines personnes (je pense notamment à une sorte de cape-manteau en fourrure avec des lambeaux de cette même fourrure qui pendaient sur les bords), la petite demie heure est vite passée. J’en ai toutefois tiré une leçon : toujours arriver en avance, histoire de bien avoir les places réservées au cas où elles auraient été vendues plusieurs fois… J’ai aussi pu constater que le public était très varié, aussi bien des vieux que des adultes et même des enfants. Mais il y avait une majorité de femmes.

La musique commença. Mais pas le spectacle. Surprenant quand on ne s’y attend pas quand même d’attendre plusieurs minutes que le rideau s’ouvre. Mais bon, ça nous a laissé le temps de juger de la qualité de la bande sonore : un son pas très bon, parfois grésillant, strident dans les aigus. Et moi qui pensais que les ballets se faisaient toujours avec un orchestre… Et enfin le rideau s’ouvrit sur des danseurs figés. Et là mon cœur se mit à battre, enfin ! Enfin je vais voir de la danse classique ! Les danseurs et danseuses commencent leur chorégraphie et tout de suite, dès le premier lever de bras, je peux constater qu’ils ne sont pas très synchro. Sans compter la petite brune qui regarde tout le temps le sol ou le danseur à la coiffure des années 80 qui bouge ses bras comme des bâtons… M’enfin…

Le danseur étoile se débrouille bien. Il n’est pas du tout charismatique, mais il danse parfaitement du point de vue d’une néophyte. Et chose surprenante, il ne semble pas très léger. Le bruit de leurs pieds au contact avec le sol est plus bruyant que la musique pourtant déjà désagréable. Toc toc toc toc toc, tchhhhhh et autres paf accompagnent chacun de leur mouvement de jambes. Est-ce du au sol de la salle ? A l’absence d’orchestre dont le son aurait été bien meilleur que cet enregistrement et qui aurait couvert ces petits bruits ? Ou alors sont-ils vraiment tous lourds ? Un peu des deux premiers à mon avis, mais je ne saurais que le jour où j’irai assister à un ballet avec un véritable orchestre…

Mais rapidement l’œil choisit de ne pas s’attarder sur les imperfections et savoure le spectacle (les oreilles essayent aussi, mais les aigues leur font mal). Jusqu’au moment où les cygnes apparaissent. Les imperfections disparaissent et je me laisse emporter par le spectacle. Et lorsque la danseuse étoile apparaît, c’est le summum. J’en oublie le postérieur des danseurs moulés dans leur collant (personne n’est parfait, moi encore moins que les autres). Je n’avais encore jamais vu quelqu’un d’aussi gracieux. Ses bras m’hypnotisent littéralement. Tant de grâce, cela ne devrait pas être permis. Je mets du temps à m’apercevoir que le danseur étoile l’avait rejointe. Je ne m’aperçois de la chute d’un des cygnes qu’en entendant le paf ! retentissant. Je la plains, ça doit être une sacrée humiliation pour elle. Mais elle reprend vite sa place. Et je me laisse emporter jusqu’à la fin du spectacle sans aucun problème. ^^

Au final, cela n’a pas été aussi bien que prévu. Les danseurs et danseuses n’étaient pas homogènes, dans leur niveau et dans leur synchronisation. Le danseur étoile n’avait aucun charisme. Le sorcier en avait bien plus même si sa prestation était moins agréable à l’œil.

Heureusement que la danseuse étoile était là. Elle a rattrapé tous ces défauts rien que par sa présence, sa grâce, sa féminité.

Mais bon, ça fait cher la place pour un spectacle de cette qualité quand même…