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L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma rend hommage à Agnès Varda



Nous l’avons appris aujourd’hui, Agnès Varda, la célèbre réalisatrice de cinéma emblématique de la Nouvelle Vague, qui était aussi photographe et plasticienne, nous a quitté. On se souviendra de beaucoup de choses, de Cléo de 5 à 7 bien-sûr mais aussi de Sans toit ni loi… Sans oublier le couple qu’elle formait avec le réalisateur Jacques Demy.

L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, par la voix de son président, Alain Terzian, rend hommage à la grande Agnès Varda. Voici le texte du communiqué officiel :

Son œuvre et l’amour que nous avions pour elle étaient si grands que nous la croyions éternelle…
Agnès Varda était une très grande dame, une pionnière et une icône de la Nouvelle Vague dont elle fut l’une des rares réalisatrices. Une immense artiste qui se passionnait et exprimait sa créativité sous de multiples formes. Elle était aussi une femme incroyable… comment ne pas succomber à ce caractère, ce franc-parler, ce look, cette modernité, qui ont toujours fait d’elle une personnalité tant honorée de par le monde ?!

Agnès Varda a débuté sa carrière avec un premier long métrage de fiction en 1954, La pointe courte, avec Philippe Noiret. Un film dont le montage fut supervisé par Alain Resnais (!!!) et qui, malgré peu de moyens, marqua ô combien les esprits. En 1962, elle réalise alors son second long métrage, le mémorable Cléo de 5 à 7, qui annonce déjà la liberté, la révolution culturelle engendrée par les femmes. Bien avant l’heure, elle était précurseure. Elle décroche en 1965 l’Ours d’Argent au Festival de Berlin pour Le Bonheur. En 1984, c’est le César du Meilleur Court Métrage Documentaire, pour son film Ulysse, et l’année suivante, le Lion d’Or à la Mostra de Venise avec Sans toit ni loi, dont le regard persistant annonçait les révolutions culturelles de notre société. En 1991, elle réalise Jacquot de Nantes, qui retrace avec émotion la vie de Jacques Demy, qui fut son époux. Les Plages d’Agnès, en 2009, lui fait décrocher un nouveau César, celui du Meilleur Film Documentaire. Puis l’aventure Visages, Villages, co-réalisé avec JR, l’amènera aux Oscars, où elle fut nommée en 2018.

Agnès Varda a réalisé 36 films, des courts, des longs, du documentaire, de la fiction. Engagée et en avance sur son temps, elle nous racontait des histoires comme personne. Elle était aussi une photographe et plasticienne reconnue, et aimait exposer ses œuvres. Son parcours artistique était unique, inouï, exceptionnel.

L’Académie des César lui avait remis un César d’Honneur en 2001, le Festival de Cannes une Palme d’Or d’Honneur en 2015, Hollywood un Oscar d’Honneur en 2017, Marrakech son Étoile d’Or en 2018, et Berlin, il y a encore quelques semaines, la Caméra de la Berlinale…

Ma chère Agnès, depuis des années, tu étais pour nous un repère, un phare, un socle. Le Conseil d’Administration des César était très fier de pouvoir te compter parmi les siens.
Nos pensées les plus affectueuses se tournent vers Rosalie et Mathieu, tes enfants, et vers tous les tiens…
Nous t’admirions, nous t’aimions et continuerons à t’aimer. Éternellement…

Alain Terzian
Président de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma