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Exposition Hervé All ‘Women Lightscape’ chez Louise Della



Hervé All et Olivier Valsecchi sont sélectionnés pour le Festival européen de la photographie de nu à Arles. Pour fêter la bonne nouvelle, la galerie nomade fait escale une semaine chez Louise Della. Vous y découvrirez les dernières oeuvres de la série Women Lightscape d’Hervé All.

 

Présentation de l’artiste

Hervé All, chasseur d’essence, veilleur d’âme, sonde, à travers le prisme éphémère d’une lumière fugitive, le spectre incarné de la féminité. Dans le cercle nocturne d’une fragile nébuleuse, le photographe se figure la scène, ayant déjà un découpage mental de la séquence photographique qu’il va s’agir d’animer. Braquant sur elles un étroit faisceau lumineux – par le truchement d’une torche – balayant à sa source et en son centre l’obscurité, diffusant un halo opalescent isolant le corps aveuglé et désorienté, le photographe, à tâtons dans le noir, progressant en éclaireur, gravite tout autour de son sujet, improvisant comme une danse incantatoire pour invoquer et provoquer l’éclosion des possibilités de l’image.

Chorégraphie rituelle dont le geste s’involue imperceptiblement. Photographiées dans leur intérieur, les femmes, mises à nu, sont saisies à même leur intériorité. Une féminité qui, dans sa nudité radicale, sa transparence horizontale, comme dépouillée de sa vanité, affleure pour autant qu’elle s’envisage dans l’image par‐delà le complexe de l’objectivité. Une capture de la subjectivité sur son propre terrain, sur‐prise déroutant le sujet dans sa chute et son dévalement parmi les objets, le renvoyant et le projetant au fond de son identité. Une étrange diversion entraînant à son tour un dévoiement onirique et surréaliste de l’image, image presque mentale, dont la distorsion n’émane pas de l’objectif, mais provient du sujet lui‐même courbant, pliant l’image sous l’effet de sa propre gravité.

Les couleurs hyperréalistes – naturelles et sans retouche, au demeurant – accouchent de cette lumière aveugle par laquelle la féminité se fait jour. Perçant la nuit et foudroyant le noir, l’éclair de lucidité fait parler le corps à son insu, ne lui laissant pas la possibilité de s’abuser, seulement de s’abîmer, de se retirer en lui‐même pour tirer au clair la série ouverte de ses métamorphoses.

Extrait du texte Women Lighscape, Hervé All, par Nora Monnet.

 

Informations pratiques

Vendredi 18 février chez Louise Della
11 rue auguste comte, Lyon 2ème
Organisée par la Galerie Céline Moine