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Le Costa Rica : ‘pura vida’ au coeur de l’Amérique Centrale



Le Costa Rica : la 'pura vida' au coeur de l'Amérique Centrale

Los Angeles : le séjour surprise

Accomplir le trajet Hawaii-Costa Rica n’est pas une chose simple. Obligation de prendre trois avions et de faire un laborieux Honolulu-Los Angeles-Miami-San Jose. Pour réduire les coûts, je décide de créer un montage complexe avec trois compagnies aériennes différentes sur trois comparateurs différents. A la clef, un tarif imbattable avec un seul risque : si j’ai prévu assez de marge pour avoir le temps de sortir, récupérer ma valise, et passer les douanes et refaire la même chose pour reprendre l’avion suivant, mon plan s’écroule si un seul des avions est en retard. Je louperai alors mes autres connexions et je perdrai mes billets.

Mais je suis optimiste. Et je suis chanceux aussi. Donc rien ne peut m’arriver. Je me lève donc super motivé pour accomplir les 30 heures de voyage.

Arrivé à l’aéroport d’Honolulu, à la porte d’embarquement, l’air serein et insoucieux :

« Mesdames, Messieurs, le vol HL4488 n’est pour l’instant pas prêt à voler. Vous aurez plus d’informations dans deux heures. »

Pas bon ça. Deux heures plus tard :

« Mesdames, Messieurs, le vol HL4488 n’est toujours pas prêt à voler. Nous aurons un retard d’au moins 5 heures. »

Ok, je suis mort.

Dépité, dégouté, découragé, je demande une bouteille de vin blanc au comptoir lounge de l’aéroport. Je me demande aussi comment va se dérouler la suite de mon voyage, puisque j’ai loupé toutes mes connexions pour le Costa Rica, alors autant improviser un nouvel itinéraire. Puis les autres passagers se mêlent de ma tragédie : « Bah oui monsieur mais c’était risqué votre truc aussi, cette compagnie est toujours en retard. »  « Vous devriez partir en road trip depuis Los Angeles et aller là où le vent vous porte » Etc…

La compagnie Allegiant ne s’excuse pas et les hôtesses se moquent de moi quand je leur explique que j’avais une connexion à Los Angeles.

Un peu plus tard, un type s’énerve contre le personnel de bord qui ne donne aucune info. Ils lui interdisent de prendre l’avion. Je me dis que je leur mènerai la vie dure qu’une fois assis après le décollage, ils n’auront en théorie aucun moyen de me jeter dans le vide.

Arrivée à 3h du matin à Los Angeles, nulle part où aller, nulle part où dormir. Je passe quand même, au cas où, voir le comptoir de la compagnie suivante dont j’ai loupé l’avion.

Le type remarque mon air dépité et me répond: « Ah vous avez loupé votre avion ! Pas de soucis monsieur, je vais vous trouver un autre vol pour le Costa Rica, vous n’aurez rien à payer, je rembourse votre vol exceptionnellement, détendez-vous. Le prochain est dans 3 jours, on dirait que vous aller avoir un peu de bon temps sur Venice beach ! »20150518_123457

Improbable, je suis tombé sur le mec le plus cool du monde à 2h du mat à LAX. Et on dirait finalement que je vais bien aller au Costa Rica.20150518_154548

Je demande au taxi de m’amener dans n’importe quel hôtel miteux qui pourrait être proche de la plage. J’arrive au « Jolly Jumper », tard dans la nuit, et le concierge poussiéreux m’annonce avec un air très sérieux : « Il nous reste plus qu’une seule chambre, la 213, mais je vous préviens, elle n’a pas de clim et surtout……..monsieur…….elle est hantée ! »20150518_125637Mais bon sang ma vie n’est-elle qu’une suite de blagues constituée d’événements loufoques et improbables ? pensais-je à ce moment là. Je me mets à rire avec un mélange de fatigue et d’exaspération. Ayant une bonne relation générale avec les fantômes, j’accepte la chambre. 

Pas le temps de voir ensuite un quelconque évènement surréaliste, je m’endors en un clin d’oeil. 20150518_133325Les quelques jours qui suivent sont l’occasion de redécouvrir Venice Canal, Santa Monica et ses environs, manger des très gros burgers et surtout de profiter du meilleur Airbnb que j’ai pu faire dans ma vie. G0126849A la fin de ce séjour surprise à Los Angeles, j’arrive avec 4 heures d’avance à l’aéroport, encore traumatisé de louper une nouvelle fois l’avion. 20150520_110211

Mais tout roule. Quelques heures plus tard, j’atterris enfin à San Jose, la capitale du Costa Rica.
Le Costa Rica : Pura Vida au coeur de l’Amérique centrale

Le Costa Rica est un des pays les plus atypiques que j’ai pu visiter pendant mon voyage. Intéressant et diversifié, il y a mille lieux à découvrir et l’accueil des habitants est particulièrement chaleureux. Surnommé « la Suisse de l’Amérique Centrale », ce petit pays jouit d’un statut très particulier. Une très grosse partie de l’économie repose sur le tourisme et les habitants ont parfaitement su s’y adapter tout en continuant de promouvoir leur culture, leur mode de vie et en conservant une faune et une flore hors du commun.20150531_110456Point d’armée, point de conflits internes ou externes, un bon niveau d’éducation et l’indice de développement le plus élevé d’Amérique latine. Un tiers du territoire est protégé sur le plan environnemental et la biodiversité est plus importante que celles des Etats-Unis et de l’Europe réunies.20150526_142709Impossible de le nier, le Costa Rica, c’est un peu le paradis du voyageur.  Exotique et safe, des activités de tous les genres pour tous les âges, des locaux chaleureux, un climat agréable et la taille du territoire qui facilite considérablement les déplacements.

Mis à part San Jose. 

San Jose, ça craint, il n’y a rien à faire et en plus c’est moche.San Jose : la capitale

Après un voyage interminable rempli d’escales improbables et de retards inexpliqués, j’arrive enfin à l’aéroport. Je sympathise avec une personne dans la queue des douanes : « Personne ne vient vous chercher à l’aéroport ?! Bonne chance, vous allez voir, c’est folklorique pour trouver un taxi qui ne va pas vous arnaquer ! »

En sortant du terminal, sous une pluie battante, je suis assailli de toute part. Je constate que les autres touristes ont tous des navettes qui viennent les chercher. Je suis le seul gland du vol qui improvise d’aller à San Jose sans avoir prévu comment.20150601_145046En sortant du terminal, à peu près vingt types patibulaires sont autour de moi et me crient dessus en espagnol pour me convaincre de monter dans leur tas de ferraille à bas prix. Désemparé, j’ai l’habitude de choisir le moins entreprenant dans ce genre de situation, et me retrouve dans un véhicule qui n’est finalement pas un taxi, comme son propriétaire me l’avait pourtant précisé. Quelques minutes plus tard, situation surréaliste où je suis sur l’autoroute, dans une mercedes délabrée des années 70, assis à côté d’un inconnu qui me parle de sa vie, à l’autre bout du monde dans un pays que je ne connais pas, dans une ville où je ne connais personne. Il m’explique ensuite que d’autres m’auraient sûrement entubé ou même pire, mais que lui est réglo et m’emmènera à bon port.20150521_142215Fervent anticlérical, je me souviens pourtant avoir prié comme une nonne apeurée ce jour-là pour que cet individu tienne ses promesses. 

Après quelques doutes, on arrive finalement à l’adresse de mon airbnb à un tarif approximativement honnête. La personne qui m’accueille constate que c’est mon premier jour ici et me donne ce conseil avisé : « Ecoute, le Costa Rica, c’est super safe, tu vas ou tu veux à l’heure que tu veux, il ne t’arrivera rien et personne t’embêtera, mais s’il te plaît, le seul truc à pas faire, c’est de se balader dans les rues de San Jose après 22h. » 

En effet, durant les 15 jours de mon voyage, j’ai pu constater que le Costa Rica, malgré le fait qu’il se situe en Amérique centrale, est sans doute un des pays les plus sûrs et agréable à vivre de mon tour du monde. Mis à part San Jose la nuit. La capitale, une fois nocturne, est bien loin d’être recommandable. 20150601_215317Le seul problème, c’est que San Jose est aussi loin d’être spécialement intéressante la journée non plus. Malgré une architecture particulièrement originale et colorée, de nombreux quartiers piétons animés avec des bars sympas et des lieux culturels reconnus, San Jose est un beau bordel : embouteillée, bruyante et qui grouille de monde. Même le Lonely Planet ne conseille pas de s’y attarder. Puis, il faut bien le dire, quand un pays est connu pour ses forêts de nuages, ses plages paradisiaques, ses volcans actifs et la faune la plus diversifiée au monde, on évite de rester coincé dans le chaos urbain et on fuit.20150521_155327Après deux jours à errer dans les différents quartiers de la ville, je tourne en rond et décide de choisir une destination totalement au hasard, dont une personne parlait sur un forum de voyage à propos de son trip au Costa Rica.20150601_162707Petite confession personnelle et absurde : lorsque je suis perdu, que ce soit à propos du choix d’un itinéraire, d’un problème de santé ou même de n’importe quelle décision à la con, j’ai pris l’habitude d’aller sur un forum bien cheap et réputé pour ces infos totalement hasardeuses. Le must, c’est le forum Aufeminin.com. Pourquoi ce choix débile et douteux ? Tout simplement car rien n’est finalement plus authentique que l’avis d’une jeune fille sensible de 17 ans. Elle a vécu sa petite expérience et ça l’a tellement marqué qu’elle a pris le temps d’aller partager ce moment avec d’autres jeunes filles de son âge qu’elle ne connaît pas mais qu’elle souhaite quand même aider. C’est finalement un avis en or. Car c’est très personnel, très humain, très altruiste et très bienveillant. Exemple d’illustration :

Cocolapin69, le 12 Mars 2009, topic Costa Rica 

« Les filles !!! Ca yai jai réalizé mon reevve et je suis allé au Costa Rica voir ma grande soeur qui fai cé études de tourneur fraiseur la bas !! -blablablablablablablablabla!!!- cétait ttop coool!!!! -blablablabla- alorrs il faut absolument allé à Monteverde cé vrément trop trop bien ! J’ai pu carrésser des paresseux trop mignon et yavé des mygales aussi ça faisé trop peeeur ! Et aussi faire la plus longguee tyrolienne du monde au dessus dé nuages !! 1 des meilleurs moments de ma vie ! je recommande ! »

Croyez le ou non, mais un avis comme celui-là, c’est du béton. C’est du ressenti à chaud, du pur vécu et moi ça suffit à me convaincre. Donc je fonce. Cette  jeune fille a raison, il faut que j’aille à Monteverde, car moi aussi je veux caresser des paresseux et faire de la tyrolienne. 

Monteverde : la foret celesteG0026905Cocolapin69 avait raison, Monteverde fut inoubliable et ce qu’elle a raconté était vrai. Toujours écouter les posts du forum Aufeminin.

Bon, sauf après les sept heures de trajet, quand le bus m’a déposé au milieu de nulle part en montagne, dans le noir complet sans connexion internet ni la moindre indication, avec comme seule compagnie mon sac, des chiens errants et des cris de singes. Sûrement la plus grosse frayeur de mes six mois de voyage. Après avoir marché une heure dans la boue et dans le froid, je trouve finalement une station-service avec le wifi pour contacter ma famille d’accueil pour qu’elle vienne me chercher.

Pour m’acclimater à l’ambiance locale, j’avais décidé de louer une cabane au milieu des bois à des gens de la région, et ainsi me faire inviter à leur table pour en apprendre plus sur la culture locale. Particulièrement accueillants et chaleureux, les ticos sont réputés pour leur hospitalité. Le tourisme est une des premières sources de revenu au Costa Rica et c’est aussi grâce à l’ouverture d’esprit de ses habitants.20150522_191045

On ne peut pas en dire autant des chiens par contre. Oui, les chiens Costa Ricain sont parfois des sales traitres perfides. Cette famille pourtant adorable avait surentrainé un énorme Cerber à dévorer quiconque s’aventure près de la maison. « Ne l’approche surtout pas, il est dangereux, il a déjà terrassé deux cambrioleurs ! » me dit-elle, en me montrant la chaine en métal qui retient le chien qui manque de faire plier le poteau massif auquel il est attaché.

Bien entendu, un soir, serein, je reviens d’une excursion et j’aperçois une masse sombre, bouche grande ouverte, courir vers moi dans le but d’en découdre pour de bon. Après m’avoir mis les deux genoux et la main en sang, je prie pour que ce diable n’ait pas de maladies. Et je m’estime heureux que le père de famille fût à côté pour stopper cette folie. La mère s’excuse en pleurs en soignant mes genoux et propose de m’offrir la dernière nuit. Même si j’ai mis 3 mois à cicatriser de ces blessures, point d’infection ni de complication. Juste une petite peur des gros chiens que je n’avais pourtant jamais ressentie avant.

A part cette mésaventure, Monteverde est un des meilleurs souvenirs de mon voyage. L’endroit est particulièrement envoûtant car il est peu habituel d’être en altitude, au milieu des nuages et d’évoluer pourtant dans une forêt dense, remplie de cris d’oiseaux sublimes, qui évolue au milieu de la brume dans un silence mystique. 20150523_164909Cet endroit, c’est un peu l’environnement onirique qu’on visualise en rêve et en cauchemars sans vraiment le restituer de manière réelle. C’est ce genre de moment ou on se dit : 

J’ignorais qu’il existait encore des endroits aussi bien conservés dans le monde, où l’on peut entendre le bruissement du vent dans les arbres,  où mille espèces animales vivent en symbiose. Je me sens bien là, je pourrai être à l’époque des dinosaures ou dans le futur, cet endroit est atemporel. J’ai l’impression d’être Nicolas Hulot, je me sens en Terre inconnue. Si seulement une caméra de Thalassa pouvait filmer ce moment pour rendre immortel mon air cool, là, seul au milieu de ce paysage envoûtant…G001688999

Finis les rêveries, il est temps de produire un peu d’adrénaline. Au programme, saut à l’élastique, tyrolienne de 1,5 kilomètre au dessus du vide et balade guidée en forêt à 1h du matin pour apercevoir serpents, mygales et autres bêtes inquiétantes.20150523_205540 A préciser qu’au Costa Rica, il n’y a pas forcément besoin de payer des excursions pour être en contact de près avec la faune…20150523_211726Une tarentule dans votre salle de bain, un lézard belliqueux de cinq kilos qui bloque l’accès de votre chambre d’hôtel, un paresseux qui se balade sur les câbles électriques ou un gang de singes intimidant, il y a tout ce qu’il faut pour les amateurs de vie sauvage.20150523_013829La tyrolienne est un moment inoubliable. Tout comme le saut à l’élastique, où le type sur place n’a pas hésité à me pousser dans le vide juste après m’avoir demandé si j’avais un problème cardiaque. Le temps de lui répondre, je poussai déjà un cri de pucelle, élancé dans le néant. GOPR691688Remis de mes émotions, je décide de partir dans un autre décor et opte pour la côte Pacifique, direction Playa Samara, minuscule station balnéaire moins populaire auprès des touristes et connue pour être un spot de surf réputé et avoir un cadre de vie idéal. 

Playa Samara : la vie paisible20150525_132858Il est important de savoir que l’état des routes est assez déplorable au Costa Rica. Même si les distances sont courtes, étant donné la petite taille du pays, un simple trajet de quelques heures peut se transformer en véritable calvaire si, par exemple, il a plu la veille et que le chemin est boueux. Mis à part louer une voiture, l’autre alternative est le bus public. Certes pittoresque en tous points de vue et à moindre coût, le trajet risque de s’avérer long et éreintant. Heureusement, le pays a considérablement développé un système de petite navette pour les touristes qui permet de se déplacer d’un bout à l’autre du pays. Il faut compter une quarantaine d’euros pour accomplir n’importe quel trajet. Le prix est fixe, on réserve de n’importe où, et c’est du porte-à-porte.20150524_084959Essayant de ne pas reproduire deux fois les mêmes erreurs, j’arrive cette fois-ci de jour à Playa Samara. Et heureusement, car je passe l’aprèm à errer sur la plage pour essayer de trouver la maison de mon hôte. Sous 40 degrés, je marche dans le sable avec mon sac sur le dos pour mettre la main sur le fameux lieu-dit, une soi-disant maison de hippie colorée où des gens du monde entier vivent en communauté. Je tente un passage, et hop je me retrouve en pleine jungle. Je tente un autre chemin, et m’égare encore, et encore… G0016930Je trouve enfin l’endroit et dois réveiller l’hôte endormi dans son hamac au milieu du jardin, avec autour de lui ses quatre chats, trois chiens, deux perroquets et un autre animal que je n’identifie pas.20150524_122831Le type me montre ma chambre, me tend une bière et une planche de surf. « Voilà, je n’ai pas grand-chose à te dire sur cet endroit. Ici, on boit, on parle, on dort, on fait l’amour et on surf. A par la plage et les bars, y a aucune autre activité. Moi, je suis Allemand, ça fait 20 ans que je suis installé ici ! »20150525_130805Et bien en voila un gros programme pour ces deux jours qui me rappellent vaguement mon séjour aux Philippines. Où j’en avais d’ailleurs tiré cette conclusion : le paradis pendant quelques jours, c’est bien. Le paradis pendant plusieurs années, ça fait de vous un légume avarié.20150524_172345Mais étant un surfeur professionnel grâce à mes trois heures de cours à Hawaii, je décide de passer ces deux jours dans l’eau à me prendre pour un genre de personne que je ne suis pas. En buvant des bières au coucher de soleil sur ma planche à faire le mec cool, tout d’un coup je me dis « Wow, je me sens seul là, ça fait trois semaines que j’ai parlé à personne, il faut que je bouge dans un endroit plus animé.. »20150525_223558Montezuma : la cascade enchantée

La plus minuscule et charmante des stations balnéaires. Très hippie, très rasta, très cool. Pas de voiture, pas vraiment d’urbanisation et uniquement des sentiers accidentés à flanc de falaise pour l’atteindre. Trois petites ruelles, avec juste des échoppes et des petits marchands de bijoux artisanaux. L’endroit est tellement local et folklorique que ça donne presque une ambiance de studios.downtown-montezuma-hostelLa vie tourne au ralenti et comme partout au Costa Rica, les habitants s’expriment à travers la « pura vida« , la devise du Costa Rica, mais aussi bien plus que ça. On utilise cette expression pour à peu près tout. Le type du saut à l’élastique me pousse dans le vide en criant « Purraa vidaaa« , la caissière me donne mon ticket de caisse avec un « pura vida« , je dis adieu à ma famille d’accueil avec un « pura vida« , etc… 20150526_142709La vie pure, c’est une idéologie très ancrée dans le coeur des habitants. Et c’est l’expression qui définit le mieux le pays de manière générale. Si ça ne décrit pas forcément une certaine forme d’épicurisme et d’insouciance, c’est surtout centré sur le respect de sa terre natale et des ancêtres, de la protection de son environnement, de l’entraide et de l’hospitalité. Cette philosophie de paix et de cohésion avec la nature et les siens est difficile à décrire et à vraiment définir, mais prend tout son sens de manière abstraite au fur et à mesure du voyage.20150526_142555J’avais surtout choisi d’aller à Montezuma pour une seule chose, la fameuse Cataratas, une triple chute d’eau naturelle. Après une heure à marcher dans un paradis sauvage au milieu des rivières et des lianes, j’atteins enfin ce qu’on surnomme simplement la « Waterfall de Montezuma« .20150526_144153D’une beauté indescriptible, cet endroit a été un des plus marquants de ces six mois de tour du monde. Trois gigantesques cascades naturelles se dressent au milieu d’une forêt sauvage. Un couple s’enlace sous des trombes d’eau, quelques jeunes fument de l’herbe, posés sur les rochers, pendant que d’autres s’élancent dans le vide à l’aide d’une liane accrochée à un tronc.20150526_160853Je grimpe jusqu’à la plus haute, celle d’où il est possible de se jeter dans le vide. Celle où le Lonely Planet précise : « Cette cascade, réputée pour sa profondeur, est idéale pour sauter d’une grande hauteur. Néanmoins, chaque année, des touristes y laissent leur vie. Soyez responsable. » Je repense à ces lignes et à ma mère qui m’a toujours dit : « Un jour, tu vas te casser la nuque à faire l’imbécile ». Elle a sûrement raison, mais ce jour ne sera pas aujourd’hui. Car là, je m’apprête à faire le grand saut, le truc le plus con et le plus cool de mon voyage, et ça se passera bien car ce moment est trop parfait pour être foiré. 

Après les dernières instructions d’un local pour éviter le danger, je saute dans le vide pour venir m’écraser dans l’eau 20 mètres plus bas. 20150526_150551

En un seul morceau, je nage vers un coin de soleil, allongé dans une cascade, et passe le reste de la journée à rêvasser dans cet endroit magique. 

Le lendemain, je décide d’aller passer les derniers jours de mon voyage à Santa Teresa, un des endroits les plus prisés des jeunes touristes.

Santa Teresa : la station balnéaire pour jeunes touristes20150528_140902Dernière étape à Santa Teresa qui est en fait un bon mix entre Monteverde, Samara et Montezuma. Dans cette station balnéaire fréquentée des touristes de toutes les nationalités à peu près toute l’année, j’arrive tout de même à trouver une « case » au bord de la plage. Il s’agit d’une habitation assez répandue qui consiste en une sorte de petite maisonette en bois montée généralement sur des pilotis. C’est assez sympathique, même s’il y fait une chaleur à crever et que je suis obligé de chasser les nombreux crabes qui arrivent à passer sous l’interstice de la porte.20150528_133926

Nombreuses sont les fois où je me suis retrouvé à 4h du matin, en sueur un balai et un panier à la main pour trouver d’où venait le cliquetis infernal de la bête cachée sous mon lit. Le nombre de crabes qui se balade en ville est d’ailleurs un spectacle étonnant. En fonction d’un cycle de marée que je n’ai pas saisi, des milliers et des milliers fuient le sable pour venir se réfugier dans l’urbanisation. Aux alentours de 22h, on ne peut alors que constater le triste spectacle de crabes éparpillé en morceaux de toute part sur les routes, écrasés bêtement par les quads et les motos.20150528_175504Une aprèm sur la plage, un dealer du coin me propose sa came. Une fois la proposition déclinée, celui-ci me répond : « Ok, mais par contre, sache que je chante du reggae, c’est ma passion. Ce soir, je vais me produire sur scène et ça me ferait plaisir que tu viennes. Voilà un ticket. »

Après tout pourquoi pas. La nuit tombée, je me dirige donc vers la boîte locale et découvre un univers plutôt drôle et assez sympa, dans une sorte de grande salle où dansent des centaines de rastas à dreadlocks. Comme une boîte de nuit classique donc, mais où chacun danse à son rythme sur les classiques de Bob Marley. Comme une soirée normale donc. Mais en slow-motion. 20150528_145057

Je passe ensuite les deux derniers jours à me balader et profiter des derniers jours de plage et de chaleur de mon voyage. En effet, il est temps de regagner San Jose une dernière fois pour me concentrer sur la suite de mon voyage, qui s’avère beaucoup plus glaciale. 20150531_105507Le Costa Rica est un pays absolument formidable sur tous les aspects. Un jardin d’Eden dans une Amérique centrale paisible. Un petit pays d’une richesse extraordinaire qui satisfera n’importe quel aventurier téméraire ou touriste débutant. Qu’on le visite en une semaine ou un an, vous serez étonné de la diversité de choses à voir et à faire que le pays propose. La biodiversité unique au monde du Costa Rica n’est pas un hasard, c’est aussi grâce à ses habitants et leur mode de vie que le pays est aussi agréable et passionnant à visiter.

20150531_111036Seule précaution à prendre : les chiens et les taxis. Très peu recommandables. 

De retour à la capitale, je prépare avec enthousiasme et appréhension l’étape qui va s’avérer la plus complexe et la plus délicate de mon voyage. Pour terminer ce tour du monde, il fallait quelque chose de vraiment atypique : un mois en Alaska, au bout du monde, en totale improvisation.

Mais avant cette aventure, passons quelques jours au Canada, à Vancouver, pour une transition culturelle et climatique un peu moins violente..

A suivre.