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Des nanoparticules pour détruire les bactéries résistantes aux antibiotiques



nanoparticule_entouree_de_plaquettesVous avez sûrement déjà entendu parler de ces bactéries qui résistent aux antibiotiques.

Ces sales bêtes se planquent dans les plaquettes sanguines pour passer inaperçu lors d’un contrôle de lymphocytes, ou pendant une descente d’antibiotiques.

Mais pourquoi n’utiliserions-nous pas la même méthode ? C’est cette question que ce sont posés des chercheurs de l’Université de Californie.

Liangfang Zhang et son équipe ont créé des nanoparticules faites de plastique et de métal, capables de tromper le système immunitaire à la manière de ces bactéries résistantes.

Pour cela, ils ont récupéré des plaquettes sanguines, ces fragments cellulaires présents dans le sang, et qui s’accumulent là où les tissus sont endommagés. Puis ils en ont enrobé des nanoparticules de 100 nanomètres de diamètres.

Et voilà les nanoparticules déguisées pour passer les contrôles de police, comme dans un bon film d’espionnage, le système immunitaire ne pouvant plus les reconnaitre…

Il suffit alors de leur donner à chacune une microscopique dose de médicaments, et elles viendront l’apporter incognito là où les tissus ont été endommagés. L’équipe a essayé de soigner de cette manière un rat dont une artère s’épaississait suite à des dommages (un cas classique de trouble post-opératoire).

Miracle : le traitement s’est avéré plus efficace, et la dose de médicament bien moindre.

Mais, qu’est ce qu’il se passe quand on utilise la même méthode qu’une bactérie pour échapper aux contrôles ? Et bien on la rencontre souvent. Alors pourquoi ne pas utiliser ça à notre avantage ? Un peu comme la vieille méthode des policiers déguisés en civil ?

La seconde expérience a donc consisté à truffer les nanoparticules d’antibiotiques, et ainsi armées de les injecter dans une souris touchée par les fameuses bactéries résistantes aux antibiotiques. Là encore, les résultats sont impressionnants : pour une sixième de dose d’antibiotique, l’efficacité est mille fois supérieure.

Un bémol toutefois. Seule une toute petite portion des nanoparticules parvient jusqu’aux sites où elles sont attendues. La plus grande partie est détruite par le foi. De ce côté, les recherches doivent encore être abouties.

On n’en est pas encore aux injections de nano-médicaments, mais les bactéries tremblent sûrement déjà de peur, cachées dans les plaquettes sanguines.

 

 

Nanoparticles disguised as blood-cell fragments slip past body’s immune defence. Elizabeth Gibney, 16 September 2015 Nature. Doi: 10.138/nature.2015.18380