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Festival des Arts Martiaux 2019 : une 34ème édition en demi-teinte…



La 34ème édition du Festival des Arts Martiaux s’est déroulée le 23 mars dernier et MaXoE (par l’intermédiaire de ses deux ceintures noires de Viet Vo Dao, Tadam et Bourbon Kid) était sur place comme chaque année pour couvrir cet événement dédié aux arts martiaux dans toutes leurs diversités. Vous avez d’ailleurs pu suivre les coulisses en direct sur Twitter ; place aujourd’hui à notre dossier complet sur l’événement !

Un spectacle de moins en moins fait pour les spectateurs

Cette année encore, nous avons pu accéder aux répétitions. Mais nous n’avons pas vu grand-chose suite à quelques retards dans ces répétitions. Et malheureusement, je n’ai pas pu rester à proximité des tapis pendant le spectacle, donc il y aura moins de photos (même si notre rédac’ chef trouve qu’il y en a toujours beaucoup). Mais je vous invite à aller sur le site de Karate Bushido où vous trouverez de très belles photos ou sur leur chaine Youtube. Parce que cette année, point d’exclusivité avec SFR mais une retransmission en direct sur Youtube. Et du coup, ça a été moins intéressant pour une partie du public. Je m’explique.

Le gros désavantage de Youtube, c’est qu’ils ont mis la caméra devant la table centrale. Et tous les numéros se sont fait face à cette caméra. Or la plus grande partie du public était sur les gradins opposés. Donc le public « commun » (et nous, par la même occasion) a vu les numéros de dos. Et nous n’avons pas vu grand-chose des casses qui ont forcément eu lieu devant la caméra, cachées derrière la personne qui faisait la casse. Pas super pour les spectateurs. Heureusement que certains artistes ont plus d’expérience que d’autres et on fait face à tous les gradins. Beaucoup de spectateurs ont payé leur place pour voir le dos des artistes et n’ont donc rien vu des casses qui sont pourtant très appréciées du public…

Les fidèles sont toujours présents

Certains intervenants sont fidèles au rendez-vous annuel. Parmi eux le body karate qui met toujours de l’ambiance, ainsi qu’une équipe de Taekwon do. Leur choix de musique était excellent, mais même sans, leurs acrobaties et casses impressionnantes plaisent toujours au public.

Parmi les fidèles, nous pouvons aussi compter le Paris Taiko Ensemble qui accompagnait plusieurs numéros et bien-sûr l’Ecole du Dragon qui nous a fait une démonstration de la danse des lions et du dragon. L’avantage de les voir chaque année, c’est que nous les voyons aussi évoluer. Et cela doit être un challenge pour eux de faire mieux que l’année précédente.

Et je ne vais pas oublier de vous parler de Handi Martial. Présent chaque année, il nous montre que les arts martiaux ne sont pas que pour les personnes en bonne forme physique ou qui correspondent à ce que la société définit comme « normal ».

Bourbon Kid a fait de très bonnes rencontres

Mon acolyte, Bourbon Kid, a eu le plaisir de croiser Mr Serfati dans les coulisses. La famille Serfati est très connue dans le monde du karate. Ils ont remporté de nombreux titres sur deux générations ! Du coup, forcément, il a demandé un petit selfie ! Mais cette année, Bourbon Kid a été sage. Uniquement deux selfies. Le deuxième a été avec Roy Elghanayan et son compère. Ils ont présenté un excellent numéro de Krav Maga qui en a impressionné plus d’un. Le numéro était très scénarisé, à l’américaine, mais c’était particulièrement efficace et explosif. Et son compère dont on ne connait pas le nom est exceptionnel lui aussi. Il encaisse particulièrement bien…

Nous les avons croisés à la fin du spectacle. Ils se promenaient au milieu des spectateurs pour les laisser prendre des photos ou selfies. Et on pouvait clairement voir des petites taches de sang sur la chemise de son partenaire… C’est un des personnages qui aura marqué le plus de gens, par le numéro mais aussi parce que c’est le seul qui est allé à la rencontre du public après le spectacle.

La découverte de cette année : la boxe philippine

En plus de Mr Roy Elghanayan, nous avons découvert la boxe philippine avec la Panuntukan France Association. Des pratiquants très gentils qui ont accepté de discuter avec nous. Bourbon Kid était tellement emballé qu’il en a oublié de faire un selfie. Et il le regrette amèrement, croyez-le ! Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à aller sur leur site.

Et si vous souhaitez une définition de la boxe philippine, je vais vous donner celle qu’ils ont mis sur leur site : « Le Panuntukan est basé sur des techniques visant une efficacité maximale, il s’agit d’un art martial qui cherche à casser l’équilibre de l’adversaire par des techniques de contrôle et de manipulation du corps tout en changeant constamment d’angle d’attaque. Ce qui en fait un art martial complet et efficace de part, sa vitesse, sa fluidité, son dynamisme et sa précision ».

Ils ont présenté un numéro « simple » (c’est-à-dire sans fioriture ni decorum), mais qui m’a plus marqué que celui de la boxe française. C’était propre, efficace et d’un certain côté, très humble aussi. Quant à la boxe française, elle a fait bien mieux l’année dernière. Parce que voir un triple champion du monde taper sur des paos, ça n’est pas vraiment intéressant. Autant qu’il ne vienne pas et laisse la place aux autres qui auraient dû être plus mis en avant.

Les autres arts martiaux indonésiens

Comme l’année dernière, Cecep Rahman nous a présenté le Pencak Silat. Un très beau numéro avec cette fois-ci des pratiquantes. Je le note parce qu’il est assez rare de voir des pratiquantes de Pencak Silat à ce festival. Nous en avons vu deux fois il y a quelques années avec une excellente équipe. J’ai eu un peu peur au début en voyant qu’elles ne faisaient que de la décoration. Mais non, elles ont eu une place bien à elles. Et bien sûr, ils sont toujours impressionnants avec leurs positions basses, sans oublier une atmosphère très particulière. Ils n’étaient pas seuls, il y avait de l’Escrima et du Kali Pekiti Tirsia. Mais je ne peux pas parler de tout, même s’ils étaient bien aussi !

Du côté de la Chine

Il y avait du beau monde ! Bien sûr les moines de Shaolin étaient présents. Ils font toujours le bonheur des spectateurs. Mais nous avons aussi eu droit à la présence de Hoang Nghi et son école qui nous ont présenté le Kung Fu Wutao. Didier Beddar et son école traditionnel de Kung-Fu nous ont fait une belle démonstration de couteaux papillon.

Mais le numéro que j’ai préféré, c’est celui du Kung-Fu Wudang avec Maître Yuan Li Min et ses experts. Ils nous ont fait une très belle démonstration à l’épée. Mais je dois avouer que j’aime chacune de leur représentation. Elles réussissent à lier le traditionnel et le spectacle, la grâce et la technique.

Un peu de Vietnam

Passons juste au pays d’à côté pour parler des deux représentations du Vovinam et du Vo Co Truyen. Le Vovinam nous a fait une démonstration égale à ce qu’ils font d’habitude : beaucoup de ciseaux. J’ai particulièrement aimé la jeune femme blonde qui a une détente extraordinaire ! J’ai eu l’occasion de les revoir peu après aux championnats de France et je dois avouer qu’après ce que j’ai vu, je peux dire qu’ils peuvent faire bien mieux que ça. Je sais, ce n’est pas bien de critiquer mais j’ai vu aux championnats de France des song luyens (combats chorégraphiés) à deux et même à 4 qui ont clairement leur place en démonstration !

Le Vo Co Truyen a mélangé les artistes vietnamiens et français pour un numéro qui montre toute la variété de cet art martial. Plusieurs armes ont été montrées dont le foulard mais aussi la double hachette que j’aurai adoré prendre en main juste pour voir si elles pesaient lourd. C’était propre et efficace, et j’aime particulièrement le fait qu’ils arrivent à montrer la richesse de cet art martial en démonstration.

Les russes sont venus en force

Ils nous ont présenté 4 numéros : de l’Aikido, de la lutte Buryat, de la lutte Kourach et le plus connu, le Sambo. A noter que la lutte Kourach a été présentée après un exercice de tir à l’arc.

On a pu découvrir les différents styles de combats qui ont synthétisé une discipline commune : le Sambo. L’équipe Russe et 2 combattants de l’équipe de France étaient présents et nous ont démontré l’efficacité de la discipline autant dans la lutte qu’en pieds poings.

Et aussi…

Cette année, les arts martiaux japonais ne m’ont pas beaucoup séduite. Heureusement que le Kyokunshikai était présent ! Ils sont toujours aussi impressionnants. Cette fois c’était le retour de Navarro qui laisse pousser sa barbe un peu plus long à chaque fois. Cela faisait quelques années qu’il n’était pas venu à Bercy. De belles casses, mais pas aussi impressionnantes que l’année dernière. Et puis je ne suis pas très d’accord avec le résultat des combattantes féminines !

Au final, j’ai tendance à penser que le festival est génial une année sur deux. Même si on a eu deux belles découvertes et des fidèles du festival qui font vraiment des numéros aboutis techniquement et artistiquement, cette année n’était pas la meilleure. D’autant plus qu’un des numéros annoncés, celui de Game of Thrones, a été annulé suite à un problème organisationnel. Et ce type de numéro artistique est toujours très attendu. Je me souviens toujours de celui de Kill Bill il y a quelques années en arrière. Ou Matrix plus récemment.

Rendez-vous est pris l’année prochaine, en souhaitant que le spectacle saura se renouveler et en espérant que nous aurons, à l’instar des autres spectateurs, la chance de pouvoir observer les démonstrations bien en face plutôt que de dos…