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Des bourdons évoluent sous la pression du changement climatique

Il est normalement difficile d’observer l’évolution d’une espèce, tant ce processus peut être lent. Mais deux espèces de bourdons (Bombus Balteatus et B. sylvicola) présentes dans les monts du Colorado ont visiblement été forcées d’évoluer rapidement pour survivre, et ce en raison du dérèglement climatique.

C’est l’équipe du Dr. Nicole Miller-Struttmann qui a relevé cette transformation. Ils ont eu l’occasion de comparer l’anatomie de bourdons collectés dans les années 1966-1980, avec celle de bourdons prélevés en 2012-2014.

Ils furent étonnés de constater qu’en un si bref délais, les bourdons de la région ont évolué et naissaient désormais avec des langues raccourcies de 24% en moyenne (le reste du corps reste globalement identique). La langue est l’organe qui leur permet de récupérer le nectar des plantes visitées. Mais pourquoi la langue ?

Bourdon_Butine

Un bourdon qui butine

Pour le comprendre, les chercheurs expliquent qu’une langue plus courte permet de butiner dans plus d’espèces de fleurs différentes. De plus, ces deux espèces de bourdon ont vu en même temps leur sens du goût s’accroitre. Cela leur a permis de « gouter » et de collecter le nectar d’un plus grand panel de fleurs.

Sauf que depuis les années 1960, la variété de fleurs a chuté en raison du réchauffement. Cela a pénalisé les bourdons spécialisés dans la récolte de peu de types de fleurs. Les chercheurs supposent que donc, les individus avec des langues plus courtes et un goût plus développé ont eu accès à plus de fleurs, et sont devenus dominants.

Les chercheurs concluent que certaines abeilles ou bourdons pourraient de cette manière trouver le moyen de survivre aux modifications climatique (jusqu’à un certain niveau), ce qui est une bonne nouvelle.

Mais ils pondèrent cela en ajoutant que ce changement anatomique n’est pas anodin : cette nouvelle langue est bien moins efficace, ce qui peut pénaliser certaines fleurs. De plus, étant donné que ces bourdons visitent un plus large panel de fleurs, ils les fertilisent souvent avec le mauvais pollen. Cela n’a rien d’anodin, et l’impact de ce phénomène est encore en cours d’étude.

 

Ref.: Warming world has shrunk bee tongues (Elizabeth Pennisi, Science 2015)


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