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Allergies et dépressions : un héritage de Néandertal ?

neanDIl y a environ 50 000 ans, hommes modernes et hommes de Néandertal se côtoyaient joyeusement. Si joyeusement que dans certains cas, ils allaient jusqu’à se reproduire. Résultat, des traces d’allèles de Neandertal sont aujourd’hui encore présents dans le génome humain (de 1,5 à 4% de l’ADN).

Dans une étude publiée dans Science cette semaine, l’équipe du Dr. Capra a trié les données électroniques de santé de plus de 28 000 patients américains. Ils ont découvert que la présence d’allèles légués par Néandertal étaient associés à des maladies neurologiques, psychiatriques, immunologiques, ou même dermatologiques.

Par exemple, ceux possédant un cocktail précis de gènes Néandertaliens ont considérablement plus de risques de souffrir de dépression, ou de brulures dermatologiques dues au soleil. Joli héritage que nous laisse notre lointain cousin…

Mais il ne faut jeter pas la pierre à Néandertal. Le paléontologiste Svante Pääbo, de l’institut Max Planck en Allemagne, pondère ces résultats et dit que chez certaines personnes ces gènes ont l’effet inverse et protègent leur porteur des suscités maladies. Voilà une question à élucider.

Les chercheurs supposent que ces gènes ont été « empruntés » à Neandertal, car ceux-ci vivaient dans ce milieu depuis plus longtemps que l’homme moderne, et y étaient mieux préparés. Cette stratégie s’est avérée extrêmement efficace, du moins jusqu’à nos jours.

La perfection n’existe pas, surtout dans le vivant.

 

Our hidden Neandertal DNA may increase risk of allergies, depression. Science, Ann Gibbons

The phenotypic legacy of admixture between modern humans and Neandertals. Corinne N. Simonti et al., Science 2016

 

En biologie, rien n’est jamais totalement bon ou mauvais : récemment les instituts Max Planck en Allemagne et Pasteur en France ont identifiés trois gènes archaïques aidant à la réponse immunitaire contre les bactéries, champignons et parasites… Mais qui pourraient s’avérer contre-productif à une époque où les gens en rencontrent peu : ces gènes se retrouvent aussi associés aux allergies ou aux maladies auto-immunes.


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