Louons l’effort de Nintendo de faire office d’historiens en nous permettant à nous, les vénérables, de jouer à de vieux jeux que nous aurions oublié sans cela. Louons les également pour avoir mis deux versions de chaque jeu, une originale dans un noir et blanc délicieusement vintage (pour ceux qui étaient en n&b) et une modernisée avec quelques boni et des affichages en couleur, s’il vous plait.
Après, reste encore et toujours la question de savoir si à part la fibre nostalgique de quelques joueurs, le jeu peut encore séduire à l’époque des consoles nomades démocratisées et ce depuis bien longtemps… Est-ce qu’aujourd’hui on jouerait à des jeux de l’Atari 2600 ou de la Coleco sur la Xbox One ?
En tous cas Nintendo a retenu pour l’occasion un casting assez étoffé que voici :
– Egg vous propose d’empêcher des oeufs de tomber et de s’écraser au sol. Dans la version moderne, vous incarnerez Yoshi sauvant des cookies.
– Greenhouse, un peu plus amusant, vous met dans la peau d’un jardinier qui doit protéger ses plants contre des insectes en les passant à l’aérosol, et la moderne vous propose sensiblement la même chose, en incarnant Yoshi qui, innovation, peut bombarder ses ennemis de pépins de pastèque.
– Turtle Bridge vous fera passer des paquets sur le dos de tortue, comme son nom l’indique (oui, à l’époque, les noms n’étaient pas aussi alambiqués), ou passer sur le dos de piafs en incarnant Toad.
– Mario Bros est l’une des premières apparitions des frangins, qui doivent dans les deux versions passer des paquets le nom d’une chaîne de production sans les lâcher.
– Enfin, Donkey Kong Jr vous met dans la peau de Diddy qui doit sortir son père de prison en passant de liane en liane tout en invitant les ennemis.
Évidemment, la difficulté progresse graduellement, et le but est d’atteindre le plus grand score possible avec les quelques vies qui vous sont imparties. Certains jeux utilisent d’ailleurs le double écran avec un certain allant, comme leurs glorieux ancêtres qui, eux aussi, avaient un double écran. Enfin, tous ont des niveaux de difficulté à choisir avant de jouer.
J’évoquais la présence massive des icônes de Nintendo dans cet univers, et vous pouvez constater que dans les versions modernes le phénomène s’amplifie grandement…
Tout cela reste cependant évidemment bien sommaire… Les versions old school sont potentiellement des madeleines de Proust, avec leur noir et blanc et leurs animations sommaires, et les versions modernisées arrivent tout droit de la Game Boy Color, les sons de l’époque ont un retentissement étrange à nos oreilles, mais reste qu’un joueur plus jeune qui n’a pas connu cette époque n’y trouvera pas cette nostalgie…
Et même pour nous, les anciens, tout cela n’est pas non plus passionnant. Certes, on peut sauvegarder, ce qui permet de s’arrêter à tout moment, certes, on peut aussi débloquer des features comme des petits bonus voire des jeux supplémentaires (ce que n’importe quel joueur peut deviner en regardant le menu du jeu) mais il est difficile de réellement conseiller ce jeu à quiconque ne se sent pas l’âme très nostalgique ou celle d’un historien du jeu vidéo…
