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Persona Q – Shadow of the Labyrinth : Super Atlius All Star



Persona-Q

Pour être honnête, Persona a toujours été un Dungeon Crawler, d’où le fait que mon association initiale ait été un peu audacieuse. Il s’agit, depuis toujours, de faire entrer des lycéens avides d’occultisme, à la nuit tombée, dans un donjon, tandis que la journée ils vivent leurs vies d’étudiants. Un mélange des genres que le public nippon adore, et auquel le public occidental commence à prendre goût, si l’on en croit la traduction de jeux de plus en plus nombreux qui vont dans ce sens.

L’union est donc logique et légitime, mais amène avec elle sont petit cahier des charges.

Nous voilà donc dans le lycée de Persona 4, avec au choix les protagonistes du 3 ou du 4 (rassurez-vous, la dream team finira par se compléter). Comme souvent, une étrange horloge sort de nulle part et créé un bordel sans nom. En voilà un scénario qu’il est nul, et pourtant avec les cinématiques bien fichues d’Atlus on ne s’en rend pas compte, le tout passe comme une lettre à la poste. On retrouve le glouton, le sportif, le dragueur, toute la fine équipe, mais il faut tout de même savoir que ceux qui n’ont, à tort, joué ni au 3 ni au 4 risquent de rester hermétiques à certaines situations ou à certains dialogues. Atlius respecte son propre travail, et cela se sent par un fanservice constant et de qualité. En revanche, foin des séances de drague et de cours à proprement parler, oubliées au profit du contenu pléthorique du jeu.

On plonge ensuite tout de suite dans l’Etrian Odyssey : ici, vous serez en vue subjective, et vous aurez une map à créer puis annoter comme un grand. L’écran tactile est ici un outil maître, à telle enseigne que même Grimrock sur PC s’est mis à proposer une carte qui se fait d’elle-même. Au temps pour les nostalgiques des feuilles à carreaux comme votre serviteur. En revanche, les parcours sont moins complexes que dans Etrian (malgré quelques pièges et murs factices de bon aloi), et la progression globalement moins brutale, grâce notamment à un système de raccourcis bien pratique. Rappelons-le, ce n’est pas un Etrian, et Persona, en principe, voit sa difficulté logée dans autre chose que son tracé (qui, par ailleurs, est en principe aléatoire).

En revanche, les ennemis, eux, sont des saletés. Avec leurs mouvements qui obéissent à des patterns aussi cruels qu’inventifs, leur manie de se planquer dans des endroits sournois, ils font peser une menace sourde bien réelle, et rendent la fuite aussi délicate qu’essentielle par moments ! En un sens, ce Persona est plus accessible, peut-être plus facile, ou moins difficile, qu’un Etrian, mais ne vous y trompez pas : le défi reste là, et bien là, surtout à partir du troisième niveau de difficulté, les deux premiers étant pour les néophytes. En revanche, je vous le dis tout net, le cinquième et dernier m’a valu un aller simple à l’hôpital psychiatrique. Mais nous allons mieux, merci.

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De ce niveau de difficulté dépendent beaucoup de choses : les loots, le comportement cruel de l’IA, les boni. En somme, plus vous en bavez, plus vous serez recompensés, ce qui est quand même la moindre des choses. Atlius connait ses gammes : le joueur n’accepte d’en baver que si la récompense suit. Le joueur chevronné en verra des vertes et des pas mûres, allant jusqu’à risquer le Game Over là où la bleusaille ne risque pas grand chose, mais il sera mieux récompensé, créant ainsi une hierarchie qui plait au core gamer, motive le joueur plus débutant à tenter le coup, et ne frustre pas le joueur du dimanche. Tout le monde est content. Et je peux vous dire que refaire les premiers niveaux en mode automatique pour voir les ennemis se faire démonter procure un sentiment vengeur hautement jouissif.

Mais ça se mérite. Il va falloir être prudent, méthodique, patient, ne pas hésiter à revenir, même si c’est pénible, revendre du matériel et se soigner, et ce même si les soins finissent par coûter horriblement cher. Parce que ça vaut mieux que de recommencer tout un étage pour avoir été négligent ou tête brulée.

Finalement, le concept est un Persona, le donjon un Etrian, et le système de combat, on y vient enfin, un bâtard des deux. Deux lignes de persos, des méchants bien violents mais aux faiblesses exploitables. Si l’on joue bien les combats, nos personnages auront des boni importants, agiront plus vite, auront des sorts gratuits, etc. Si plusieurs personnages ont ces boni en même temps, c’est l’attaque en meute, aussi appelée par les plus poètes « bukkake dans ta tête enflure ». Comme toujours : le plaisir est proportionnel à la souffrance. Et le jeu est ainsi fait que de toutes façons vous devrez hausser votre niveau de jeu pour compenser la difficulté du jeu et les faiblesses de vos sbires.

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Enfin, pas de Persona sans invocation trapue. Ici, non seulement chaque personnage est associé à une Persona, mais aussi à une sous-Persona, source de pouvoirs en plus (pour varier les tactiques) mais aussi et surtout de PV et de SP, qui eux, à la différences des vôtres, se régénèrent. Un moyen comme un autre de s’économiser mais aussi et surtout une façon de pousser le joueur à tenter de jouer, parfois, à l’économie. Cela exige un peu de doigté, mais le résultat est gratifiant. Par ailleurs, ces sous-Persona n’ont plus de faiblesse élémentaire, un petit sacrifice sur l’autel de l’accessibilité.

Vous pourrez toujours fusionner vos Persona, mais comme dans le 4, à savoir que vous pourrez choisir les statistiques en résultant. Après, ce sera à vous de décider si vous fusionnez tout de suite ou si vous en bavez un peu pendant trois ou quatre niveaux pour avoir une fusion plus puissante…

En revanche, sans vous dire laquelle, une combo m’est apparue toute cassée, tant elle est puissante, ce qui est dommage, même si elle ne fonctionne pas contre les boss, de sacrés et interminables morceaux…

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