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Mario & Luigi : Dream Team Bros – Dans tes rêves!



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Au Royaume Champi, c’est l’effervescence ! Les principaux personnages du Royaume sont invités par un royaume voisin qui a toutes les allures d’une île paradisiaque, le genre avec alcool et filles à volonté (nous vous rappelons que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé). Ancien territoire des Koussinos, le royaume se trouve de fait riche archéologiquement et on y trouve notamment un curieux artefact que nos héros découvrent rapidement. Ressemblant à un oreiller, il n’en faut pas plus pour que Luigi se décide à piquer un petit roupillon dessus… ouvrant ainsi la voie à un royaume onirique, dans lequel Mario peut aller sauver le souverain disparu des Koussinos… mais aussi libérer par mégarde un terrible antagoniste dénommé Antasma (qui hélas ne fera pas date parmi les méchants de l’univers de Mario).

Evidemment, la nouveauté de cet opus est donc ce monde des rêves, et on peut dire que Nintendo, sur une idée étrange, a développé de nombreuses trouvailles amusantes. Ainsi on trouve évidemment les séquences classiques dans lesquelle les deux frères se déplacent dans un univers en pseudo 3D en affrontant des ennemis à intervalles réguliers. Si tel est le cas, ils vont devoir attaquer les ennemis au tour par tour et se défendre de leurs attaques, le tout exigeant un certain tempo pour maximiser l’un comme l’autre. C’est agrémenté d’objets, de points d’expérience pour monter de niveau, bref, du classique. Et Nintendo en a manifestement conscience puisqu’ils ont rajouté un système de défis qui oblige le joueur à réussir ses combats de telle ou telle manière pour développer de nouveaux bonus et objets. La ficelle pour tromper l’ennui qui sans cela s’installerait immanquablement est un peu grosse, mais elle est raisonnablement efficace pour qui apprécie les défis accessibles. En outre, quand Mario et Luigi se déplacent, on retrouve tout ce qui faisait le sel des précédents jeux de la saga : la vrille, les rapetissements, etc. Du solide.

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Mais à côté de ces séquences, Mario peut, régulièrement, aller dans le monde onirique issu du sommeil de son frère pour libérer des Koussinos tout en recherchant la princesse Peach qui, évidemment, cette gourde, s’est encore fait kidnapper. A croire qu’elle le fait exprès. Dans ce monde, la vision est en 2D, ce qui induit de nouveaux designs pour les niveaux et des énigmes très différentes. On sent d’ailleurs le savoir faire de Nintendo en la matière, les niveaux étant de plus en plus retors et certains puzzles, pour libérer tous les Koussinos, pouvant s’avérer assez ardus. Par ailleurs, si Mario est accompagné par un avatar de son frère baptisé OniLuigi (j’avais retenu qu’Oni signifiait démon en japonais, j’ai dû me tromper…) lors de ses déplacements, il combat en revanche seul, OniLuigi fusionnant avec lui pour lui apporter davantage de puissance. Sympathique, mais le fait de combattre seul réduit un peu le champ des possibilités, et oblige à passer parfois de longs tunnels à encaisser les attaques adverses… Fort heureusement, très vite, OniLuigi donne sa pleine mesure, avec de nouveaux pouvoirs, des attaques dévastatrices, et même une transformation en géant qui oblige à tenir sa 3DS à la verticale. Grisant, et surtout jouissif, car ce sont sans doute les seuls aspects du jeu qui utilisent vraiment la 3D de la console, par ailleurs un peu boudée.

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De même, lors des déplacements, il est possible de faire entrer OniLuigi dans des éléments du décor. Après tout, nous sommes dans sa psyché, d’une certaine façon, il est donc normal qu’il soit un peu le taulier. La chose n’est pas anodine car ensuite, en interagissant via un acolyte resté dans le monde réel avec le corps physique de Luigi, on pourra déclencher des effets dans le monde des rêves. Vous suivez toujours ? Un exemple : si notre acolyte gratte le nez de Luigi endormi, cela le fera éternuer dans le monde réel, mais dans le monde des rêves, cela fera surtout avancer au premier plan des blocs auparavant inaccessibles. Simple, mais malin.

Du côté des choses un peu plus agacantes, on pourra noter, d’abord, à quel point le jeu est bavard. Sans doute les blagues raviront-elles les ch’tites n’enfants, mais pour tous les autres publics… Sans compter des tutoriaux interminables et insipides, alors même que cette série, et cet opus en particulier, s’est toujours distingué par une accéssibilité remarquable. Dommage.

De même, et plus généralement, on peut reprocher au jeu de ne pas innover suffisament. Bien sûr, il y a le monde des rêves, les puzzles, beaucoup de bonnes idées, mais on arrive parfois à trouver un peu le temps long, comme un peu trop souvent avec Nintendo ces derniers temps, et à espérer que le géant nippon va enfin se lâcher et vraiment proposer quelque chose de nouveau. Tout comme les autres, Mario & Luigi est un bon et même un très bon jeu, mais le tout donne l’impression persistante de ronronner doucement. De plus, le jeu est trop, et même beaucoup trop facile. La défaite n’a pas de malus, les combats ne posent pas de difficulté particulière, et même l’exploration est balisée à outrance, rendant même la recherche de « secrets » un peu trop aisée. De la même manière que Nintendo propose désormais que la console joue à votre place dans certains autres jeux quand vous échouez, il apparait ici que le joueur est pris par la main tout au long du jeu. Or s’il est impossible de corriger un level design trop bienveillant (une fois qu’il est mis en place) et si on peut comprendre qu’il faut que les plus jeunes puisse jouer aussi, au moins les combats pourraient-ils être plus féroces pour le joueur plus chevronné…

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