- Article publié sur MaXoE.com -


Les jeux de société : Desperados of Dice Town



osselets

 

Oui, ne tournons pas autour du pot, Desperados of Dice Town est une réussite. Si le nom vous dit quelque chose, c’est normal, le jeu se situe dans le même univers que Dice Town, poker menteur génial issu des deux mêmes canailles. 

Dans Desperados, vous incarnez un chef de gang décidé à faire main basse sur la ville. Pour ce faire vous disposez de cinq hommes de main : une brute, un lanceur de couteaux, une fille de joie, un pistolero et une fripouille. Quatre d’entre eux ont des caractéristiques identiques quel que soit le gang, et on pourra regretter quelque peu ce parallélisme même s’il se légitime très bien en termes de mécaniques de jeu. Le cinquième, en revanche, la fripouille, a un pouvoir spécial bien à lui.

Problème : chacun des cinq commence en prison, et pour gagner il vous faudra d’une part libérer tous vos hommes ET être le plus riche. Ce qui signifie que si vous êtes le premier à libérer tout le monde mais que vous n’êtes pas le plus riche, et que quelqu’un libère plus tard tous ses hommes et est, lui, le plus riche, c’est lui qui gagne !

Chacun est en prison pour une peine plus ou moins longue, symbolisé par un cadran qui peut aller de 2 à 6 selon le personnage. Chaque joueur met donc les cinq cadrans devant lui et, avant la partie, aura droit à un lancer de dés pour réduire un peu la peine de chacun. Car Desperados est, logiquement étant donné le titre, un jeu de dés. Sur ces dés figurent une face par personnage, et une face action.

Chaque joueur, à son tour, va avoir jusqu’à trois lancers pour lancer tout ou partie de ses dés. Il pourra alors faire agir l’un des personnages dont il a obtenu la face autant de fois qu’il aura de faces action. C’est aussi simple que cela. Au début, faire agir un personnage signifiera le faire approcher de la liberté. En revanche, une fois libre, un personnage pour faire perdre de l’argent à tous les joueurs qui n’ont pas libéré eux aussi ce même personnage.  A noter que la seule exception à cela est la fripouille, à laquelle personne n’est immunisé.

img-52e27897ef1af

Enfin, dernier point, si l’on obtient une misère (aucune possibilité), un brelan ou un carré, on peut alors piocher une ou plusieurs cartes que l’on pourra utiliser dès le début du tour du joueur suivant, et qui sont souvent très puissantes (sans réel déséquilibre, cela dit, ce qui n’est pas un mince mérite).

Les stratégies sont donc légion : jouer à plein le talent de sa fripouille, défendre au maximum et gratter des points autant que faire se peut, précipiter les libérations, viser la libération de ceux que les autres n’ont pas encore libéré pour ensuite tenter de les ruiner et donc les éliminer, encore un jeu simple, intuitif et bien pensé, à la profondeur bien réelle tout en préservant une accessibilité totale.

Maublanc et Cathala font du Maublanc et Cathala. Dès lors qu’ils sont confrontés à ce type de jeu, ils récitent, pour ainsi dire, le bréviaire du parfait petit alchimiste, qui transmute à chaque fois un jeu apparemment simple en petite merveille tactique, au plaisir immédiat et à laquelle toute la famille pourra jouer. Dés plus cartes, cela fait beaucoup de recours à la chance, bien sûr, et l’on pourrait vouloir un jour voir ces deux géants s’aventurer à nouveau sur des jeux beaucoup plus ambitieux (qui a parlé d’une imminente sortie chez Days of Wonder), mais comment bouder son plaisir face à ce nouvel indispensable opus ?

 

 desperados-of-dice-town