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Radiant Historia – Perfect Chronology : La 3DS accueille un grand JRPG !



Radiant Historia est un JRPG qui comme nous l’avons dit en introduction, n’est malheureusement jamais arrivé sur notre territoire. Pourtant, il faut dire que ce titre a rencontré un beau succès au Japon et aux Etats-Unis lors de sa sortie, respectivement en 2010 et 2011. Son scénario très travaillé avec multiples choix n’y est d’ailleurs pas étranger.

Les phénomènes du temps

L’histoire débute sur le continent « Vainqueur » qui subit une désertification, un phénomène naturel qui transforme les plaines et les environnements fertiles en terre sèche et recouverte de sable. Ce continent est divisé en cinq nations mais deux d’entre elles se livrent une guerre farouche qui oppose Granorg à l’ouest, et Alistel à l’est. Granorg souhaite s’emparer des terres fertiles de son voisin pour survivre.

Stocke, agent des Renseignements d’Alistel (et accessoirement, protagoniste principal) reçoit une mission d’ordre capital : évacuer l’un des espions de leur nation infiltré dans le camp ennemi, celui-ci venant d’être découvert. Pour cela, le supérieur de Stocke, Heiss, donne à ce dernier un livre porte bonheur, le White Chronicles et lui adjoint deux subordonnés, Raynie et Marco. Seulement lors de la mission, l’espion Marco et Raynie meurent, tandis que Stocke est très mal en point, après avoir reçu une grave blessure.

C’est alors que deux gardiens du livre White Chronicles (des êtres quelque peu elfiques) emmènent Stocke à Historia, un lieu étrange. Arrivés sur place, ils indiquent à Stocke qu’il a le pouvoir d’altérer le passé pour changer le dénouement du futur, mais que seuls certains points vraiment clé sont modifiables : des choix importants vont s’imposer à lui. Cependant pour changer le cours de l’histoire, Stocke doit avoir assisté aux événements présents. D’abord, ce dernier émet des doutes sur ce pouvoir mais avec lui il va tenter de sauver ses compagnons ainsi que l’espion de sa nation, avant d’apprendre un peu plus tard que ce pouvoir limité lui est destiné pour une raison beaucoup plus importante.

Le système de changement temporel a déjà été utilisé pour la série Chrono (Chrono Trigger,…) ou encore dans Final Fantasy XIII-2, là où le cours de l’action et les choix ont une répercussion (presque) directe sur le futur. Pour Radiant Historia, on est confronté assez régulièrement à des choix mais au lieu de changer seulement l’histoire sans voir l’autre partie, le soft d’Atlus mise à l’origine sur deux timelines distinctes. On doit donc avancer dans l’une des parties afin d’avoir accès à une faculté qui permet d’agir sur le terrain de la seconde timeline. En d’autres mots, ce scénario prenant, entre ses personnages développé, son contexte de voyage dans le temps, de guerre, de désertification en plus d’une mystérieuse maladie est particulièrement bien amené dans son système.

Le seul point négatif, si l’on peut dire ainsi, c’est que forcément il faut repasser par des événements déjà vus avant de découvrir de nouvelles choses, de l’autre côté. Cela permet de resituer le contexte du moment mais le véritable point négatif pour les non anglophones est l’absence de traduction française, ce qui peut très fortement gêner les personnes qui n’ont pas une bonne compréhension de la langue de Shakespeare, le soft demandant un bon niveau afin de profiter pleinement de l’histoire.

Par ailleurs, on est un peu déçu sur la troisième timeline, spécialement conçue pour cette version. Non pas en terme de narration mais en terme de progression qui ne se résume finalement qu’à quelques missions type « annexe ». Le reste des données (une petite partie d’un passé) se trouve dans un DLC payant, de quoi peut-être faire grincer des dents.

Une progression « classique » avec des pouvoirs amenés d’un monde à l’autre

Avant de commencer l’aventure, il y a un choix à effectuer en ce qui concerne la trame scénaristique. On peut soit commencer par le mode Perfect qui nous permet d’explorer d’emblée trois timelines (dont la nouvelle exclusive à cette version), soit débuter par le mode Append, ce que l’on conseille lorsque l’on découvre le soft pour la première fois. Cela permet d’explorer les deux timelines propres à la DS (les deux de bases) et de découvrir la troisième timeline à la fin de l’aventure, tel un New Game+.

Le déroulement du gameplay se joue sur deux parties, en plus des voyages dans le temps : les phases de terrain et les combats. Sur le terrain c’est assez classique, on retrouve le sel d’un JRPG, on évolue dans des maps au Level Design assez correct, on explore pour récupérer des coffres parfois cachés, on parle aux habitants en vue de réaliser des quêtes annexes (quêtes pouvant d’ailleurs influencer également le cours de l’histoire), on assomme les ennemis grâce à son épée afin d’éviter le combat ou pour prendre l’avantage, on achète des équipements dans les commerces et on utilise des capacités spéciales pour progresser dans l’aventure.

Concernant ces capacités spéciales, pour donner un exemple concret si on se réfère au début de l’aventure, des barricades (des caisses en fer) bloquent un passage ce qui nous oblige à prendre une autre direction. Plus tard, en acquérant le pouvoir de déplacer des objets, on peut retirer ces barricades du passage afin de progresser, changer le cours de la timeline ou encore récupérer certains coffres requérant des facultés diverses. Un système certes connu dans divers titres qui est bien amené ici mais le soft n’est pas si simple, il y a aussi des subtilités avec ces pouvoirs qui peuvent réserver de bonnes ou de mauvaises surprises scénaristiques.

Des combats addictifs et stratégiques

En fonction de la difficulté choisie en début de parcours (modifiable via les options, soit trois difficultés de base), on a la possibilité ou non de recommencer les combats. Pour ceux qui aiment les challenges, n’hésitez pas à télécharger le DLC contenant une difficulté supplémentaire gratuite. En revanche, si c’est seulement l’histoire qui vous intéresse, il est possible d’opter en jeu de « manière irréversible » pour le mode Friendly. De cette manière, cela revient à jouer à un jeu d’Action puisqu’assommer les ennemis reviendra à les vaincre et à engendrer de l’expérience et objets directement. Evidemment les combats importants restent obligatoires.

Mais clairement, ce serait dommage de passer à côté de ces combats qui sont classiques en apparence, mais qui recèlent des subtilités les rendant stratégiques et addictifs. Les combats se déroulent en tour par tour à la différence que les ennemis sont placés sur des cases qui forment un carré de 3×3 (soit neuf cases en tout).

Pour mieux visualiser, ce carré de neuf cases est réparti en trois lignes, trois colonnes et des diagonales pour former une sorte de damier au sol. L’une des particularités de Radiant Historia se trouve donc dans le placement des ennemis sur ces différentes cases. Par exemple sur trois ennemis, l’un d’entre eux peut se trouver tout en bas à gauche, le second tout en haut à gauche, et le dernier tout en haut à droite (etc…). Plus le placement de l’ennemi est proche, plus lourds sont les dégâts reçus par nos combattants.

Concernant nos guerriers sur le terrain, ceux-ci sont disposés sur la droite en dehors des cases, et disposent logiquement d’attaques simples, de compétences, etc… La subtilité réside dans les diverses compétences de nos protagonistes qui viennent jouer un rôle déterminant dans le décalage du placement adverse. Pour expliquer simplement la chose par un exemple, si l’on effectue une attaque « push assault » l’ennemi recule de deux cases sur la même ligne. Dans cet ordre d’idée, on peut donc aussi bien faire descendre l’ennemi d’une case que l’amener sur une case plus près de soi.

Avec ces connaissances du système prenant et stratégique, on en vient donc à déplacer un adversaire sur un autre afin de réaliser un enchaînement qui enclenche des dégâts sur les deux adversaires, avant de les pousser sur un autre ennemi, et ainsi de suite jusqu’à l’extermination de tous les ennemis. Par la suite, plus on monte en Level plus on gagne de nouvelles compétences qui permettront de créer de meilleurs combos et ainsi de gagner davantage d’xp.

Pour plus de difficulté, les ennemis peuvent se mettre en formation pour nous engendrer de lourds dégâts, formation qu’il faut bien sûr défaire au plus vite, soit avec les compétences soit en prenant le risque de changer le tour des alliés. Mais cela a une lourde conséquence : lors de l’échange de l’ordre des tours, les alliés en question en deviennent plus vulnérables. Il faut donc bien réfléchir avant d’agir.

Autre faculté qui provient cette fois d’une nouveauté propre à cette version 3DS, les personnages qui ne participent pas au combat (ceux en réserve) interviennent aléatoirement afin de prolonger l’un des combos que l’on a préparé, avec par exemple des effets magiques boostés ou encore une attaque supplémentaire à la fin du combo. Nommé Support Skills, ce système peut amener beaucoup d’avantages lors des combats ou tourner à notre désavantage.

Apparence old-school et superbe OST

Cette version 3DS bénéficie de petits ajouts par rapport à son homologue DS permettant ainsi d’avoir un meilleur confort de jeu, avec l’ajout d’une sauvegarde rapide et temporaire très pratique (même si les sauvegardes traditionnelles sont plutôt bien placées), l’ajout d’une map sur l’écran tactile, un ajout de choix de difficulté et entre autre l’ajout du mode Friendly dont nous avons parlé plus haut dans ce test.

Concernant les graphismes, si l’on compare le soft à sa version DS on peut dire que les environnements sont plus nets et fins, le design étant plutôt bien réussi avec un aspect très old-school. On profite également de belles scènes en anime et de beaux artworks. Cependant, il ne faut pas s’attendre à un rehaussage complet de la version d’il y a 8 ans, mais cela reste tout de même agréable à l’oeil.

En ce qui concerne l’aspect sonore, un ajout de taille est à signaler, celui de dialogues anglais qui sont vraiment de bonne qualité et dans le ton, ce qui permet une meilleure immersion. La bande originale, elle, n’était composée à l’origine qu’avec une vingtaine de musiques. Pour cette version 3DS, cinq nouveaux morceaux font leur apparition et on doit dire que le talent de Yoko Shimomura qu’on ne présente plus (Kingdom Hearts, Final Fantasy XV,…) est toujours à la hauteur avec cette superbe bande-son.

Testé sur 3DS