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Aeterna Noctis : Des Ténèbres à la Lumière



Aeterna Noctis a été développé par le studio d’Aeternum Game Studios basé à Talavera de la Reina, en Espagne. Même si les membres de l’équipe ont connu diverses expériences (logiciels software, projets de jeux sur mobiles), ce Metroidvania Aeterna Noctis est en vérité leur tout premier jeu.

Comme la plupart des équipes indépendantes -et même parfois à plus gros budgets-, ils sont passés par une campagne Kickstarter en proposant également une démo jouable de ce projet. Si Aeterna Noctis a reçu des retours très positifs, malheureusement la campagne n’a pas aboutie faute de budget. Mais là où certains auraient tout simplement arrêté, les développeurs ont tenu bon et ont continué à peaufiner Aeterna Noctis, notamment par un tout nouvel aspect visuel.

Un univers/récit bien travaillé

Mais avant de parler de ce nouveau look visuel, intéressons-nous à l’histoire de ce Metroidvania. L’aventure prend place dans le monde d’Aeterna. Créé et façonné par Chaos, tout allait pour le mieux dans cette utopie mais les humains commencèrent à devenir avides de pouvoir. Ce faisant, deux camps distincts ont émergé, celui de la Lumière et des Ténèbres, ils se livrèrent alors à une guerre sans merci pour tenter de régner sur Aeterna.

Mais avant que l’équilibre ne soit bouleversé à tout jamais, Chaos avait tout simplement maudit le « chef » de chaque clan en lui offrant « l’immortalité ». Depuis lors, le Roi des Ténèbres et la Reine de la Lumière s’affrontent encore et encore pour remporter le trône à tour de rôle. Autrement dit, quand l’un d’entre eux trépasse, il revient à la vie et repart à l’assaut. Le cycle idéal de Chaos continue alors…

Aujourd’hui, c’est au tour du Roi des Ténèbres de prendre sa revanche. Mais avant de s’attaquer à son opposé, il doit reparcourir une nouvelle fois l’immense monde des mortels et récupérer ses pouvoirs…

Tel un Souls-like par exemple, l’histoire et le Background se dévoilent au fur et à mesure des pérégrinations, quêtes et discussions incluses. Plutôt bien travaillée dans son ensemble, l’aventure se laisse suivre agréablement, et même si l’on retrouve la vision classique de « l’opposition », le Roi des Ténèbres apporte vraiment sa pierre à l’édifice grâce à une certaine profondeur donnée par les développeurs.

De multiples inspirations et références

Profond aussi, ou du moins fourni, c’est ce que l’on peut dire d’Aeterna Noctis dans son ensemble, quitte à en faire parfois un peu trop, au risque de perdre le(la) joueur(euse).

Effectivement le soft s’articule autour de plusieurs genres distincts et les rassemble sous un seul et même univers. Nous avons une grande composante de Metroidvania que certain(e)s assimileront à Castlevania – Symphony of the Night ou Hollow Knight par exemple. Autrement dit, pour progresser dans l’aventure, il faudra effectuer une seconde relecture des lieux visités pour débloquer un accès ou des passages à l’aide d’une capacité « spéciale ». Le tout sans oublier les nombreuses zones secrètes plus ou moins dissimulées.

En second, on retrouve une touche Souls-like déjà vue dans les jeux estampillés Souls, c’est-à-dire qu’à votre mort il faudra alors récupérer vos « dû » sur le lieu de votre trépas, quitte à devoir refaire un passage délicat et difficile. Enfin si vous connaissez le titre Celeste, vous ne serez pas dépaysé par des phases de plateformes méthodiques et exigeantes au « pixel près ».

Avec ces multiples références, Aeterna Noctis est donc un soft difficile en mode Noctis par défaut. Mais en s’inspirant des grands Hollow Knight, Castlevania – SotN, Ori et Celeste, il possède une expérience gratifiante après la réussite d’un passage plus ardu. On peut toutefois vous rassurer tout de suite sur cette difficulté. En effet, depuis la sortie du soft milieu décembre (2021), les développeurs ont agrémenté le titre d’une difficulté secondaire (Aeterna), ceci afin d’offrir une aventure plus facile d’accès à un plus large public, au détriment toutefois de passages tout simplement « supprimés/transformés ». Autre contrepartie dans ce mode « Aeterna », les trophées sont tout simplement désactivés.

Beaucoup de contenu avec une très belle durée de vie

Pour la continuité de ce test, nous allons vous parler de notre expérience initiale, celle du mode « Noctis ». Comme les jeux Metroidvania dont il s’inspire, Aeterna Noctis se joue en 2D side-scrolling dans différents environnements. Ces derniers, reprenant parfois les thèmes sempiternels du genre comme une Forge (flammes), des caves,…, aux très beaux visuels soit dit en passant, interconnectés entre eux avec logiquement une certaine dose de verticalité.

Pour progresser, de prime abord, le Roi des Ténèbres possède peu de facultés restant efficaces : un saut plus ou moins haut en fonction de la pression sur la touche associée. Cette « figure » permettant comme d’habitude d’atteindre des plateformes en hauteur par exemple, d’éviter des pièges (piques, etc…), des frappes ennemies, etc… Nous avons aussi la fonction d’attaque à répéter pour réaliser des combos sur nos opposants, mais attention toutefois à bien observer leurs patterns pour éviter les déconvenues. Il y a aussi une « frappe plongeante » plus délicate à réaliser en raison de son schéma d’animation plus « tardif ».

Bien évidemment, comme le veut la tradition du genre, de nouveaux pouvoirs utiles et agréables sont accessibles au fil de notre avancée. On pense par exemple au double saut, ou encore le saut mural. C’est aussi avec ces nouveaux pouvoirs que l’on peut explorer les lieux plus en profondeur à la recherche d’objets secondaires, des secrets, augmentant par exemple le nombre de points de vie maximale.

Si ces atouts ont de quoi rendre certains passages délicats plus accessibles, certaines nouvelles sections se révèlent beaucoup plus pointues. Ces dernières peuvent d’ailleurs vous obliger à posséder une certaine dextérité en multipliant les associations de commandes « sans réel repos ». Si comme nous vous avez réussi à relever les multiples exigences de Celeste, au bout d’une multitude d’essais, dans les « Faces B et C », cela ne devrait donc pas poser de gros problèmes sur Aeterna Noctis. Et même si vous trépassez, le soft n’est pas avare en checkpoints plus ou moins bien placés.

Parlant justement de trépas, nous vous le disions tout à l’heure, Aeterna Noctis arbore une composante « Souls-like », autrement dit une mort fait perdre l’expérience acquise auprès d’ennemis. Outre une certaine feature que nous vous laissons découvrir, récupérer son dû -en fonction d’où il se trouve- peut autant être une partie de plaisir qu’un calvaire tant les passages peuvent s’avérer tendus.

Une fois que l’on possède suffisamment d’expérience (ou âmes entre guillemets), on peut alors renforcer les pouvoirs du Roi des Ténèbres via un arbre de compétences. Il ne s’agit cependant pas de capacités spéciales propres mais plutôt de boosts sur des branches distinctes, comme ceux de dégâts par exemple.

Terminons cette partie gameplay en vous spécifiant quelques ingrédients additionnels que l’on retrouve dans les softs Metroidvania -et pas uniquement- comme des énigmes plus ou moins faciles, des quêtes annexes agrémentant le Lore, d’autres axes d’améliorations/équipements, des armes ou encore des affrontements de boss plus intenses et difficiles, même si certains d’entre eux tirent parfois sur la longueur.

Attrayant

Visuellement, Aeterna Noctis est très attrayant. Entièrement dessiné à la main, le rendu oscille beaucoup plus vers le manga/anime que le réalisme. Chaque environnement traversé révèle toutes les nuances de couleurs apportées et colorées, les effets de particules,… ou encore les détails de l’avant à l’arrière-plan.

L’aspect sonore n’est pas en reste, les compositions de Juan Ignacio Teruel Torres amènent son lot de mystères, avec même des thèmes plus rythmés/épiques apportant de l’adrénaline lors des combats de boss. Terminons en précisant qu’en dehors des cinématiques profitant de doublages français, le reste du soft est en Aeternian, un dialecte créé spécialement pour l’occasion. Les sous-titres eux sont évidemment dans notre belle langue, même si l’on dénote quelques petites fautes par-ci par-là mais rassurez-vous, l’ensemble reste compréhensible.

Testé sur PS5

Des versions PS4 et Nintendo Switch seront disponibles dans le courant de l’année.