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Arietta of Spirits : La magie de l’esprit



Arietta of Spirits a été conçu par Third Spirit Games, un studio finlandais fondé en 2018 et composé de trois personnes. Matti Ervasti à la réalisation en Pixel Art, Samuli Siimestö pour la partie musicale qu’il s’agisse de l’OST et du Sound Design mais aussi pour la partie narrative, et enfin la programmation fut confiée à Kimmo Bordi. Pour Arietta of Spirits, leur toute première production, l’équipe a également reçu l’aide extérieure d’Eugeniya Guteneva (art additionnel). Après cette petite présentation, passons à l’histoire de la jeune Arietta et malheureusement cette dernière est en pleine période de deuil…

Une histoire aux thèmes forts

Tout commence durant ses vacances, Arietta, du haut de ses bientôt 13 ans et ses parents sont en route pour rejoindre la cabane familiale de sa grand-mère. Mais aujourd’hui est un jour tout particulier pour le trio, car ce sera la première fois qu’ils retourneront dans ce foyer depuis la disparition de la vieille dame, décédée l’année passée…

La douleur est encore vivement palpable au sein de la famille, arrivée sur place, tous essaient de s’occuper comme ils le peuvent. La nuit venue, la jeune fille (Arietta) fait la connaissance d’Arco, une créature fantastique qui lui confie un pouvoir : celui de voir les esprits. Ce faisant, elle devient comme certaines personnes, une « liaison ». Grâce à cette nouvelle capacité, Arietta peut aider l’esprit des défunts à quitter « l’entre-deux » et ainsi rejoindre le Royaume des Esprits. Mais dans cette quête, rien n’est jamais simple, des Errants (« monstres ») viennent perturber le cours de l’histoire.

Le titre, bien que coloré avec une palette de couleur chaleureuse, nous plonge dans des thèmes difficiles : la mort et le deuil. Que ce soit au travers de son acceptation, sa douleur, ces moments hésitants, le silence durant les discussions ou encore le fait d’être mal à l’aise,… Mais les développeurs ont aussi amené quelques passages humoristiques, des références à d’autres jeux ainsi que du fantastique et du spirituel avec les esprits ou encore Arco.

Les bases rétrogaming / « old-school » 

Comme déjà indiqué lors de notre introduction, ce premier titre de Third Spirit Games n’est pas sans rappeler d’anciens titres The Legend of Zelda ou d’Action-Aventure 16 bits tels que Soleil, Thor, Secret of Mana,…

On retrouve ainsi une structure « old-school » comme pour les titres précités, c’est-à-dire que chaque map, de taille variable, est découpée en plusieurs sections, elles-mêmes disposant de plusieurs embranchements. Lors de l’exploration, en forêts, plaines, grottes,…, on peut aussi bien découper de hautes herbes, des champignons afin de récupérer des cœurs de vie ou encore réaliser quelques quêtes annexes (on en reparlera un peu plus tard). Et bien évidemment, des petites bébêtes ainsi que des Errants sont présents pour nous mettre des bâtons dans les roues et entraver notre progression. Précisons que si certains de ces opposants peuvent laisser des cœurs de vie en fonction des blessures subies, d’autres apportent un petit plus pour la santé, mais chut !

Accessibilité, réalisation de quêtes, exploration

Arietta est une jeune fille débrouillarde. Elle peut évidemment se mouvoir, interagir avec des éléments, frapper à l’aide son bâton en bois (puis une épée spéciale) ou encore faire des roulades. À ce sujet, si vous les enchaînez trop vite et régulièrement, la demoiselle s’épuise rapidement et ne couvre plus qu’une distance très courte. Avec ce « réalisme » bienvenu, on vous conseille de bien gérer ce paramètre lors des combats.

Si la prise en main est extrêmement rapide et vite assimilable par quiconque, quelques frappes suffisant pour venir à bout des opposants, il y a une technique à bien prendre en compte, on s’explique. En rendant hommage à la période des jeux 16 bits, les développeurs ont opté pour le confort de déplacement dans les huit directions (points cardinaux et diagonales), mais ce n’est pas le cas pour les attaques à l’épée/bâton. Ces dernières s’effectuent comme à l’ancienne, uniquement dans l’une des quatre directions (haut, bas, gauche et droite) mais lorsqu’Arietta est orientée en diagonale, la frappe associée se lance dans l’une des deux orientations liées à sa position, ce qui peut provoquer quelques imprécisions et subir des attaques malencontreuses dans le dos.

Même si l’on s’en accommode assez rapidement en se réadaptant à ce système old-school, les novices risquent de tiquer un peu sur cette maniabilité particulière. C’est dommage parce que les Errants et certains ennemis du monde des vivants, proposent des patterns plus qu’intéressants : l’envoi de projectiles, de flammes, de tirs lasers,… Mention spéciale à quelques boss demandant un minimum de réflexion mais nous n’en dirons pas plus, le titre ne durant qu’une poignée d’heures, on préfère vous laisser le loisir de ces découvertes.

On précisera juste, bien que ces boss soient plus imposants que les autres, qu’Arietta of Spirits profite de plusieurs choix de difficulté. Ces dernières ajustant le nombre de cœurs pour partir à l’aventure mais aussi celui des opposants. Par contre on préfère vous prévenir, si Arietta débloquera bien un « sort spécial », ne vous attendez pas à y trouver les mêmes facultés que dans d’autres jeux du même genre, ici la simplicité est de mise, ce qui pourra autant séduire que dérouter.

En plus de sa quête d’aider les esprits en accomplissant plusieurs missions (récupérer des ingrédients, etc…), la jeune fille pourra aussi résoudre des missions annexes en aidant des personnages spécifiques. Ces dernières se résument à trouver des objets particuliers selon un descriptif donné, et retrouver une vingtaine de bébés disséminés çà et là sur l’île entière. Alors oui, pour un premier jet cela peut faire léger mais là encore il s’agit d’une porte d’entrée intéressante pour les néophytes voulant s’initier pas à pas dans une courte aventure. Aventure proposant également une liste de « faits » (ou succès) à accomplir (comme aider son père, interagir avec une photo,…) pour allonger un peu plus la durée de vie.

Un rendu en Pixel Art très joli

Pour sa palette graphique, les développeurs ont utilisé une approche en Pixel Art, aussi bien durant les phases de gameplay que durant les dialogues. Se situant sur une île, la variation des lieux est certes logiquement limitée mais la D.A, la présence de plusieurs petits détails, les animations et quelques endroits spécifiques possèdent une ambiance plus travaillée. On pense par exemple à l’extérieur d’un cabanon à l’esprit enchanteur et empli de magie. Au passage, le design de la jeune Arietta risque de vous faire penser à Celeste, « l’héroïne » du jeu tiré du même nom.

Pour finir, les différentes musiques, plutôt douces, accompagnent bien l’ensemble. Enfin, sachez que les textes sont intégralement traduits en français.

Testé sur Switch