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Ary and the Secret of Seasons : Les quatre saisons de Vi(e)…Valdi



Le titre a été développé par l’équipe indépendante bruxelloise eXiin fondée en 2015. Avant de s’attaquer au développement du premier épisode de la franchise Ary, les développeurs ont réalisé en début d’année 2016, leur second jeu mobile (Afterloop), un soft qui fut porté sur sept plateformes différentes : Apple TV, Android TV, Proximus TV, iOS, Android, Windows Phone et Windows Store. Après cette sortie, ils ont décidé de revenir à leur premier intérêt : faire des jeux d’aventure sur PC et consoles. Cette nouvelle IP Ary (Ary and the Secret of Seasons) est donc leur première œuvre vidéoludique sortant sur consoles et PC après quatre années de développement.

Cependant eXiin n’a pas été seul pendant ce développement puisque Ary a été codéveloppé par Fishing Cactus qui a aussi porté le jeu sur consoles. Cette collaboration étroite est donc le fruit de deux équipes belges indépendantes.

Fishing Cactus, ce second studio disposant de 25 membres, est basé en Belgique à Mons, en région wallonne. Cette équipe aime réaliser des jeux qui permettent de s’évader du quotidien, laissant un sentiment de changement. En plus de Ary and the Secret of Seasons, ils ont réalisé trois autres jeux : Epicstory – Typing Chronicles, un jeu d’Action Aventure 3D, Shift Quantum, un soft de réflexion disponible sur consoles et PC, et Nanotale que l’on espère voir débarquer un jour sur consoles.

Une aventure à la sauce Disney

L’aventure livrée par les développeurs est agréable à suivre et peut faire penser à des œuvres Disney, comme la séquence où Ary se coupe les cheveux mais pas uniquement. Sans en dire trop, on rencontre aussi plusieurs situations où l’on en apprend plus sur l’héroïne et son caractère bien trempé, ainsi que sur son évolution au fil du jeu. En outre plusieurs thèmes sont abordés comme l’amitié, la confiance et même une facette un peu plus sombre.

L’histoire prend place il y a bien longtemps dans le monde de Valdi. Un sorcier, avide de pouvoir, voulait tout avoir pour lui, il menaça le royaume en utilisant le pouvoir des saisons. Une bataille éclata ensuite et ce mage maléfique fut enfermé dans un tombeau par celui que l’on nomme Le Guerrier Légendaire.

Ce dernier confia à quatre mages la mission d’empêcher ce sorcier maléfique de s’enfuir, ils jurèrent alors de protéger ce tombeau pendant des générations et des générations. Grâce aux pouvoirs des saisons, ils étaient devenus les premiers Gardiens des Saisons, une organisation secrète.

De nos jours, soit des siècles plus tard, nous incarnons Aryelle (surnommée Ary), fille du gardien de l’hiver. Attristé par la mort présumée de son fils Flynn qui était également son apprenti, le père d’Ary est incapable de prendre ses fonctions lorsqu’il est convoqué à une réunion de ses confrères mages. Aryelle, voyant que son père est toujours aussi dévasté, décide contre l’avis de sa mère, de reprendre le flambeau et d’aller à cette réunion. La jeune fille commence un long voyage à travers Valdi et ses saisons détraquées.

De très belles inspirations POUR ce monde semi-ouvert

Le gameplay d’Ary and the Secret of Seasons s’inspire de plusieurs jeux de l’ère PS1, PS2 et même de Nintendo 64, plus précisément entre les années 1995 à 2005 : Banjo & Kazooie, Mario 64, Tomb Raider, Jak & Daxter, The Legend of Zelda – Ocarina of Time et principalement Soul Reaver. Comme il l’a indiqué lors d’une interview, ce sont des titres avec lesquels a grandi Sebastien Le Touze CEO et Game Designer du jeu. Cette belle brochette d’influences se ressent tout au long du jeu, d’autant que les mécaniques de gameplay évoluent au fil de la progression dans le titre.

Les développeurs ont axé le soft sur trois fondements majeurs : l’exploration, les énigmes et les combats. Comme nous allons le voir ensemble, ces trois piliers ont une approche similaire à un Zelda-like ce qui n’est pas du tout déplaisant, bien au contraire.

L’évolution s’effectue dans le monde de Valdi, chaque région présente en son sein est en proie à des changements climatiques très étranges. Les saisons sont en effet perturbées par l’apparition des cristaux et c’est avec le premier pouvoir en poche, celui de « l’hiver », que l’on peut progresser à travers ce monde semi-ouvert. Car oui, mis à part le changement entre chaque zone, Valdi n’a pas de progression réellement balisée, il est tout à fait possible de s’écarter des chemins afin de découvrir des coffres bien cachés, des collectibles comme des lettres, ou encore des monuments permettant d’étoffer le background de l’univers.

Outre l’argent récolté dans des coffres et sur des monstres servant à l’achat de cosmétiques, d’armement et de progression de caractéristiques (agilité, etc…), il existe aussi plusieurs types de quêtes annexes apportant quelques situations sympathiques tout en en apprenant plus sur le caractère et les goûts de la jeune demoiselle. En résolvant les tracas des habitants, comme par exemple rapporter du poisson ou faire un cache-cache, on reçoit des récompenses (argents, cosmétiques,…).

Les saisons, une feature vraiment intéressante

Attention, qu’il s’agisse de quêtes, de collectibles ou de secrets, tout n’est pas accessible dans un premier temps et c’est là que réside le cœur du concept du titre : les saisons. Il s’agit d’une feature vraiment intéressante combinée à des phases de Plateforme traditionnelles des jeux d’aventure d’antan. En effet, si chacune des saisons est propice à un changement de décor dans un certain rayon, les lieux profitent de nouvelles modifications. Ainsi, si lors de l’été un lac gène la progression, en apportant une partie de la saison de l’hiver, ce même lac devient gelé et il est alors possible de découvrir de nouvelles choses, qu’il s’agisse d’une simple progression vers la suite de l’aventure, ou la découverte de nouveaux coffres par exemple.

Cette feature amène donc des énigmes vraiment appréciables où le changement de saison est véritablement requis pour la progression, d’autant que retourner dans les lieux précédemment visités permet davantage de découvertes ou simplement de rechercher des éléments que l’on a manqués préalablement comme des collectibles et des passages secrets. En plus de regrouper des quêtes et des collectibles, les lieux abritent aussi quelques donjons, ces derniers faisant évoluer le panel d’action d’Aryelle.

En effet, au tout début de l’aventure, la jeune fille peut seulement utiliser une roulade ainsi qu’un saut, et bien sûr se battre à l’épée. Mais après des recherches en donjons, il lui sera possible d’effectuer un double saut pouvant lui permettre d’atteindre des plateformes en hauteur par exemple.

Mais que ce soit en donjon ou en plein extérieur, des ennemis (hyènes, etc…) lui barrent la route. Pour les vaincre, rien de plus simple, il suffit de locker un adversaire et de lui asséner plusieurs coups avec son arme (une épée par exemple) et d’effectuer quelques roulades afin d’éviter les coups. Voilà pour les bases. Dommage néanmoins que la réactivité ne soit pas totale. En effet lors d’affrontements, il arrive que l’on se prenne bêtement des coups alors que l’on a bien effectué une roulade afin d’esquiver les frappes adversaires. On vous rassure, selon la difficulté choisie il n’y a pas de réelle incidence sur le long terme, d’autant que les combats sont rapidement expédiés et c’est bien regrettable car il y a du potentiel à revendre.

En effet, le pouvoir des saisons est aussi utilisable durant ces mêmes batailles en temps réel. Printemps, été, automne ou hiver, chacune des saisons peut avoir l’ascendant sur nos opposants et nous aider à nous en défaire. Il est par exemple possible de faire fondre des boucliers de glace mais aussi d’électrocuter des ennemis, même si en pratique ce n’est pas évident à cause d’un mapping des touches pas très optimal.

Des problèmes en partie résolus

Malheureusement, même si cette aventure était agréable à jouer, on a rencontré plusieurs problèmes pouvant être gênants tout au long de la progression. Par exemple, certaines quêtes de PNJs ne s’enclenchaient pas et l’on se retrouvait à avoir une boîte de dialogues entièrement vide, on a aussi rencontré des ralentissements fréquents et une caméra capricieuse pouvant se nicher entre deux rochers, ce qui est assez délicat lors de combats. De même, certains sauts lors de phases de plateformes étaient un peu délicats à gérer, et l’on avait tendance à glisser sur des surfaces plates.

Depuis notre prise en main, les développeurs ont heureusement pris les retours en considération puisque des patchs se sont déployés au fur et à mesure. Si des problèmes sont encore présents comme certaines boîtes de dialogues vides, on note l’apparition d’une ombre pour Aryelle pouvant aider à mieux gérer les atterrissages lors des phases de plate-forme, les affrontements profitent désormais de loot avec des pièces lâchées par les ennemis, et la fluidité est davantage au rendez-vous. On ne peut donc que vous conseiller de télécharger ces patchs, qui même s’ils ne résolvent pas la totalité des soucis rencontrés, apportent une meilleure expérience de jeu.

De jolis panoramas

D’un point de vue graphique, les développeurs d’Ary and the Secret of Seasons ont donc utilisé le moteur Unity avec un rendu plutôt correct, même s’il est quelque peu dépassé par rapport aux productions actuelles. Le titre offre de jolis panoramas avec ce mélange des saisons qui se chevauchent. On émettra toutefois deux regrets, premièrement que les décors soient assez vides dans l’ensemble et le second que les textures subissent des pop-up. La partie sonore, elle, accompagne bien l’histoire et ses moments d’aventure. Pour finir, les voix sont en anglais avec des sous-titres français.

Testé sur Xbox One X