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Atelier Lydie & Suelle Alchemists of the Mysterious Paintings : La conclusion



Eh oui, cela fait désormais 20 ans que la franchise Atelier a débuté avec Atelier Marie – The Alchemist of Salburg, un soft étant sorti en exclusivité sur le territoire Nippon. La série Atelier est une licence très prisée au Japon mais peu connue des Européens. Il est vrai que nous n’avions pas (forcément) connaissance de cette franchise avant la sortie d’Atelier Iris – Eternal Mana paru sur PS2 en 2006, soit presque une décennie après le début de la licence. Depuis 20 ans, l’alchimie est au centre des softs avec un scénario gravitant autour.

Une promesse à tenir

Pour cet épisode, les objectifs de Gust sont clairs, le studio veut repartir (et donc renouer) sur une aventure scénarisée pour finir la trilogie Mysterious en beauté. Pour cela, le soft ne manque pas d’humour, il puise dans nos connaissances et suit l’évolution de personnages que l’on a côtoyés depuis plusieurs épisodes. Mais malgré ces points positifs, il faut dire que certains éléments sont annoncés de manière trop précipitée ce qui ne donne pas l’impact attendu que l’on avait espéré.

Pour ce troisième opus, nous nous trouvons dans la ville de Merveille, la capitale du Royaume d’Adalet, un lieu bien connu des apprentis alchimistes en herbe de la trilogie Mysterious (d’où proviennent certains personnages). Nous suivons ainsi l’histoire de deux soeurs jumelles : Lydie « la grande » est plutôt réservée, calme et posée, ce qui fait d’elle une combattante défensive, alors qu’au contraire sa « petite soeur » Suelle (Sue pour les intimes) a un sacré tempérament en plus d’être pétillante, son caractère lui permet d’être un personnage offensif.

En tant qu’apprenties alchimistes, toutes deux vivent chez leur père Roger, un alchimiste et surtout artiste peintre à ses heures, soit très souvent. Il en « oublie » de réaliser et de livrer les commandes de ses clients, laissant tout le travail à ses deux filles. Pourtant cette famille, plus particulièrement les deux jumelles aspirent à une chose : devenir l’atelier d’alchimie le plus renommé de tout le Royaume, une promesse jadis faite à leur mère disparue.

Mais avec un père « très occupé par sa passion de la peinture » qui va même jusqu’à dépenser l’argent de ce dur labeur, il faut dire que le train de vie quotidien n’est pas de tout repos, et que l’alimentation n’est faite dernièrement que de soupe. Mais les deux jumelles vont voir ce quotidien bouleversé en étant aspirées par un tableau « caché » dans le sous-sol de l’atelier de leur père.

En terrain connu / En terre inconnue

Vous connaissez la chanson, un titre « Atelier » met l’alchimie au centre du jeu pour créer des décoctions de plus en plus performantes, élaborées grâce aux matériaux que l’on récolte en arpentant les divers lieux. En fonction du temps, de la météo, de l’heure et du climat, on récupère différents ingrédients pour nos mixtures. Ainsi en fouillant les environnements, on récupère les objets au sol, dans des forêts,… en détruisant des éléments comme des roches, en tuant des monstres ou encore en faisant tomber des fruits des arbres. Puis avec ces éléments et une recette, on retourne à l’Atelier pour créer ces différentes mixtures. Pour cet épisode c’est sensiblement la même chose, sauf que pour les 20 ans de la série, le soft de Gust est une sorte de mélange de plusieurs anciens épisodes.

Contrairement à Atelier Firis – The Alchemist and the Mysterious Journey où l’on avait le loisir de découvrir un monde semi-ouvert et le plaisir de créer des mixtures sur les routes, Atelier Lydie & Suelle – Alchemists of the Mysterious Paintings revient vers un fonctionnement plus classique avec une ville centrale.

Le déroulement revient vers un système plus classique, semblable à ce qu’avait proposé Atelier Shallie – Alchemists of the Dusk Sea. En terme de progression, cela se résume à des chapitres sans limite de temps. Pour changer de chapitre, c’est très simple, il suffit de faire progresser l’Atelier d’un rang. Pour cela, avant de prétendre à l’examen de passage, il faut gagner suffisamment de réputation et donc réaliser diverses tâches du quotidien. Là encore le système est semblable à Atelier Shallie, les missions étant similaires et consistant à vaincre un certain nombre d’ennemis, à trouver des ingrédients, à synthétiser des objets en particulier, etc…

Mais pour créer ces mixtures, encore faut-il des recettes ! Et justement, pour cet épisode on reprend également le système de « trouvaille de recettes » déjà vues dans Atelier Sophie et Atelier Firis, c’est-à-dire que pour avoir certaines idées, il faut créer plusieurs mixtures ou faire plusieurs fois la même action comme récupérer le même ingrédient, ou bien encore affronter les mêmes ennemis. Un concept assez classique donc.

Reprendre des choses que l’on a déjà vues c’est bien, mais c’est sans prise de risque alors qu’innover c’est beaucoup mieux. C’est ainsi qu’Atelier Lydie & Suelle – Alchemists of the Mysterious Paintings puise une nouveauté qui se devine dans son titre : les tableaux. Après avoir exploré les environs de Merveille, les jumelles vont pouvoir se rendre dans le monde de ces dessins peints à la main et ainsi découvrir des environnements ayant chacun une thématique particulière.

On a par exemple des jardins fleuris ou encore une ambiance typique d’Halloween, ce qui permet un dépaysement sympathique et la découverte de nouveaux ingrédients d’alchimie encore plus puissants. Cependant, tout comme pour les extérieurs, on perd une grosse partie de liberté que l’on avait acquise dans Atelier Firis : l’exploration est bien trop courte, on récupère seulement les objets, on affronte des monstres et on rentre en ville pour préparer nos mixtures. On ne comprend vraiment pas pourquoi le studio n’a pas donné suite à ces idées d’Atelier Firis en gardant un monde semi-ouvert, tout en ayant des environnements (les tableaux) beaucoup plus grands.

Une alchimie encore plus poussée

Au niveau de l’alchimie et de la décoction de mixtures que l’on affectionne beaucoup dans les épisodes, tout se passe dans l’atelier des jumelles. Pour cet épisode, là encore le principe de base est en réalité un mix des épisodes d’Atelier Sophie et d’Atelier Firis. Comme d’habitude, il faut choisir une recette de base pour pouvoir créer un objet et ensuite choisir divers ingrédients, ces derniers sont d’ailleurs toujours divisés en plusieurs catégories pour plus de facilité d’accès. Ensuite on choisit chaque ingrédient de manière séparée, en fonction de sa qualité et de sa quantité puis on les place sur une grille à la manière d’un Tetris/Match 3. En fonction du placement de chaque ingrédient que l’on effectue sur la grille, divers bonus peuvent s’ajouter. A cela on ajoute le principe du catalyseur d’Atelier Firis c’est-à-dire l’association de cases de couleur, en plus d’un agrandissement de la grille.

Mais qu’est-ce que la formule d’Atelier Lydie & Suelle – Alchemists of the Mysterious Paintings apporte de plus ? Eh bien, un peu plus d’innovation avec un élément inédit que l’on nomme les Agents. En gros, ils s’utilisent une seule fois durant la synthétisation d’un objet ce qui permet une meilleure performance. Il existe divers types d’Agents, il y a ceux qui changent la couleur de certaines cases, d’autres changent la couleur de cases adjacentes, ou encore certains permettent de repeindre diverses cases d’une autre couleur.

Avec ce nouvel ajout, les possibilités de création s’enrichissent, gagnent en complexité et en profondeur pour notre plus grand plaisir. Il faut un certain temps pour une maîtrise complète et ainsi se créer des équipements performants, car les combats (si l’on est en difficulté difficile du moins) proposent un bon challenge.

Des combats intéressants

Comme d’habitude, pour engager un combat sur le terrain il faut entrer en « contact » avec l’ennemi ou prendre l’avantage en le frappant, une transition s’effectue ensuite laissant place à des combats en tour par tour. On peut bien sûr attaquer, utiliser des compétences (ayant un coût en PM) pour retarder le tour de l’ennemi par exemple, ou encore utiliser des items.

Pour tout dire le principe des soutiens reprend la base d’Atelier Escha & Logy – Alchemists Of The Dusk Sky, c’est-à-dire que l’on retrouve une formation en deux lignes de trois personnages (des duos que l’on forme avant les combats), ceux à l’arrière faisant logiquement office de soutien à leurs camarades avec un grand panel de capacités.

Ce duo que l’on a formé préalablement peut être déterminant pour l’issue du combat en cours, chaque membre de l’équipe s’entendant mieux avec certaines personnes plutôt que d’autres. Pour faire simple, si l’on opte pour le binôme Suelle et Lydie, on obtient un équilibre fortement puissant : à l’arrière Lydie opte pour le rôle d’un personnage défensif, une soigneuse en somme, alors que si on inverse les rôles, Suelle assiste sa soeur dans ses attaques par exemple, mais ne peut pas la soigner en contrepartie. Oui c’est assez étrange, on vous l’accorde.

Comme vous venez de le lire, pour rendre un duo le plus efficace possible, il faut une bonne entente mais aussi réfléchir aux actions que l’on effectue pour que son soutien puisse agir et réaliser de nombreuses attaques et compétences ou encore des attaques spéciales liées conjointement avec son/sa partenaire.

Un côté stratégique qui n’est pas déplaisant du tout, mais quand on remarque que Firis fait de lourds dégâts en « soutien » comparée aux autres personnages, on y voit un certain déséquilibe surtout qu’elle ne peut agir que très rarement. Mais vous vous en doutez, en optant pour les bons enclenchements Firis peut agir plusieurs fois par tour et tout canarder sur son passage, à se demander ce qui a pu se passer depuis Atelier Firis…

Lors de ces confrontations, on peut désormais utiliser l’alchimie en plein combat grâce aux jumelles et ainsi fabriquer des bombes par exemple. Une idée intéressante mais qui dispose de deux lacunes, d’une part les fabrications sont limitées et d’autre part, seules les deux soeurs peuvent utiliser l’alchimie alors que l’on a plusieurs alchimistes dans le groupe…

Un choix discutable qui n’est pas le seul d’ailleurs, quand on voit l’énorme place que certains personnages prennent dans le scénario (ils sont très présents) et que le seul moyen de pouvoir en prendre possession est de passer par la case DLCs (payants)…

Dans la lignée de la série

En ce qui concerne les graphismes, comme nous l’avons déjà dit lors de précédents tests, les titres Atelier ont toujours un retard sur le plan technique. Nous n’avons donc pas de grands bonds en avant avec cet opus, même si comme d’habitude les personnages sont bien travaillés, les artworks sont jolis à regarder et les environnements des tableaux sont bien représentatifs. Le jeu est fluide sur PS4 Pro et tourne sans chute de frame. Du côté sonore, pas de surprise non plus, on reste dans de belles musicalités « apaisantes » fidèles à la série, des voix japonaises et des sous-titres exclusivement en anglais.

Testé sur PS4 Pro