- Article publié sur MaXoE.com -


Don’t starve : don’t despair !



DS-logo

Imaginez un Minecraft. Mais un minecraft glauque, burtonien, et surtout hardcore à l’extrême, et vous aurez une vague idée de ce qu’est Don’t Starve. Une vague toutefois, car les petits gars de Klei ont une nouvelle fois sorti la sulfateuse à coups de génie.

Vous incarnez Wilson, un scientifique projeté dans un monde onirique par l’étrange Maxwell. Véritable copie du barbier de Fleet Street du très oubliable Sweeney Todd, le malheureux Wilson se retrouve donc totalement démuni dans un monde loin d’être aussi idyllique qu’il pourrait le sembler au premier abord.

D’abord, on est séduit par l’esthétique du jeu, des décors en 2D sur lequel se déplacent des personnages ou des animaux comme s’il s’agissait de figurines de carton. L’ensemble baigne dans une espèce d’atmosphère de pantomime absolument charmante, tout en distillant savamment l’angoisse.

dontstarve-9

Car d’angoisse il s’agit bien, et il va vite falloir vous organiser pour ne pas mourir! Car Wilson va finir par avoir faim, il va falloir avoir au moins de la lumière et peut-être un abri pour la nuit, se protéger du froid et des bêtes féroces…

Wilson va donc collecter des matières premières pour se faire des outils de fortune, puis il essaiera de chasser, ou de cueillir, il s’armera, s’équipera, fabriquera des pièges, des outils plus élaborés. Il lui faudra aussi se vêtir, pourquoi pas créer une canne à pêche pour aller taquiner le goujon, essayer même de dresser une bestiole…

L’ensemble est du reste loin d’être évident car la faune est parfois hostile, et chaque nouvelle partie créant un nouveau monde, on peut arriver dans une zone où la simple collecte des matières de base peut s’avérer problématique…

Le joueur aura en tous cas tout intérêt à surveiller les trois compteurs en haut de l’écran.

dont-starv3

Le premier, c’est la santé. S’il tombe a zéro, en principe, on meurt. En principe. Et si on meurt, on perd TOUT, et on doit recommencer une partie. Recommencer toutes les actions de base, refaire les premiers outils, etc. Autant dire que Don’t Starve s’adresse aux joueurs qui sont patients, qui ont des nerfs d’acier et que la frustration, même extrême, n’atteint pas. Car je vous assure que la première fois que votre avatar se fera tuer comme un malpropre à cause d’une mauvaise rencontre, vous aurez vraiment les nerfs en pelote. J’ai testé pour vous. Et finalement quoi de plus gratifiant que de se nourrir de ses échecs passés pour se renforcer, partie après partie?

Le second, c’est la faim. Si Wilson a faim, sa santé s’en ressent. Et en plus, le bougre ne mange pas n’importe quoi : d’abord il peut s’empoisonner, ensuite la nourriture crue peut potentiellement parfois le blesser, si elle est par exemple avariée ou simplement indigeste, ou lui causer d’autres soucis, comme la perte de santé mentale.

Car le troisième compteur, c’est la santé mentale. Tuer un animal innocent, croiser un monstre terrifiant, être poursuivi par un essaim, attaqué, ça vous rend le plus brave des hommes un brin chafouin. Ah oui, c’est facile de faire un piège, d’y placer une carotte et de capturer un lapin. Oui oui. Mais quand il faudra l’égorger pour le cuire, ça la ramènera moins, on vous le dit ! Cela étant, la faim justifie les moyens (excellent calembour, ne me remerciez pas, c’est tout naturel), et la survie de Wilson sera parfois à ce prix. Seulement… plus la psyché de Wilson diminue, et plus la nuit paraît hantée par d’indicibles terreurs, des monstres effrayants, des yeux qui vous scrutent dans le noir alors que votre feu faiblit et que vous n’avez plus de bûche pour l’alimenter…

Fort heureusement, tout n’est pas que vexation dans ce jeu! Ainsi, vous pourrez par exemple utiliser votre folie pour découvrir la magie et accéder à un monde encore plus étrange. Ce n’est qu’un exemple, et c’est précisément ce qui fait que ce jeu est extraordinaire : la fantastique richesse des possibilités. On peut faire, construire, concevoir tant de choses dans ce titre que les joueurs curieux en ont pour des heures et des heures à s’amuser, découvrir, tâtonner. Car rien n’est mâché : si les recettes sont connues, beaucoup d’applications ne le seront pas, et vous serez parfois surpris de tenter quelque chose et de le voir réussir. Cette impression de liberté est tout à fait unique, et renforce encore le côté attachant du jeu.

Ajoutons à cela qu’à la différence d’un Minecraft le jeu a un but : retrouver Maxwell. On ne vous dira évidemment pas comment (en tous cas comment commencer, votre serviteur n’en finissant plus de mourir en essayant), mais le jeu a bel et bien un but, caché au milieu du mode survie originel. Quelle idée splendide.

On peut encore embellir le tableau en rajoutant que le jeu est truffé de références, de clins d’oeil qui raviront les joueurs de tous poils, parfois même des hommages croisés, et surtout que c’est en perpétuelle évolution : régulièrement, toutes les trois semaines environ, les développeurs font apparaitre une nouvelle option, une nouvelle idée, un bonus. Un travail d’écoute et de mise à niveau exceptionnel, d’autant que le jeu est vendu à petit prix, seulement une quinzaine d’euros, et que ces mises à jour continueront, gratuitement, jusqu’au mois d’octobre prochain. Ensuite, suite ou DLC payant, nous verrons.

Vous n’osez pas vous lancer ? Vous pensez, à raison, que le jeu va vous fesser comme une maîtresse sadomaso n’oserait pas le faire (je ne sais pas non plus, c’est Tof qui m’a dit ça après la dernière conférence de rédaction avec Maxime mais je n’en sais pas plus !) ? Et bien ce serait oublier que Klei, pourtant pas avare en jeux difficiles, sait aussi respecter ses joueurs, et inclut à chaque début de partie des options de personnalisation extrêmement poussées pour adapter la difficulté du jeu ET qu’à chaque fois que vous mourrez, vous obtiendrez de l’expérience qui vous permettra de débloquer des boni, comme de nouveaux personnages jouables avec des compétences particulières.

DS_04_0