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Dragon Ball : Xenoverse – lavage au gant de Krilin



DBXV_Corp_Site_HEROTout commence par une intro doublé d’un mini-tuto, ou vous revivrez de très brèves séquences de la saga originelle, généralement les coups mortels infligés aux ennemis les plus emblématiques, comme Frieza, Cell ou Buu. Vient rapidement, ensuite, après une brève mise en bouche via un anime un peu saccadé mais plutôt agréable à suivre, la possibilité de créer votre avatar. On ne peut pas dire que le jeu soit particulièrement généreux en termes d’apparence physique, mais entre cela et les nombreuses personnalisations ultérieures, il est largement possible de se faire son personnage vraiment unique, comme vous pourrez le constater en furetant sur le net, malgré une présence lourde, évidemment, des Saiens, qui ont un peu tendance à tous ressembler à vous savez qui (encore que Vegeta semble avoir des fans hardcore). Senzu sur le gâteau, votre personnage apparaitra durant les cinématiques avec son équipement. Et ça, ça mérite un grand oui.

Premier détail, fort plaisant, vous allez choisir votre race parmi 5 mais, parti pris séduisant, 4 de ces races proposent une réelle distinction mâle/femelle et un impact de la taille ou du gabarit. Bonne idée.

Parmi ces races, on retrouve les humains, équilibrés comme d’habitude, les Saiens, de vrais canons de papier qui excellent souvent dans l’art d’utiliser les kikohas, les attaques énergétiques, les Acosiens, la race de Frieza pas très puissante mais très rapide et capable de paralyser ses ennemis, les Buu, qui encaissent les coups sans broncher, et les Namek qui tankent par l’évasion et sont capables de se régénérer. Si on ajoute donc à cela que chaque personnage repose sur 6 caractéristiques, que les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes (et ont d’ailleurs ensuite des tenues et techniques qui leur sont propres), et qu’un choix de départ conditionnera vos premières techniques, on voit que finalement le champ du possible est assez vaste et que les personnages seront très différents.

Partons donc pour un Namek, auquel nous allons donner une stature haute et imposante pour en faire un bretteur de mêlée remarquable. C’est un choix délicat, car les Namek ont des attaques de base assez faibles, il va donc falloir surjouer mes talents ou compenser mes faiblesses.

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Le dénommé Kougan entre alors dans le scénario, car il y en a un : partout à travers l’histoire, de grandes scènes de la réalité sont altérées par une force inconnue. Ainsi, par exemple, Goku seul meurt face à Radditz, lequel ensuite extermine un peu tout le monde. Ce n’est qu’un exemple mais le jeu propose ainsi de revister quelques morceaux choisis, quitte à faire l’impasse sur quelques segments (Gero et les cyborgs jumeaux sont ainsi plutôt boudés par le scénario).

Ainsi donc, Trunks, policier du temps travaillant pour la Kaio Shin du temps, qui ne peut pas intervenir lui-même pour ne pas entrer en contact avec ses proches ou avec lui-même (ah bon ? il ne l’a pas fait 20 fois dans la série ?), invoque Sheron et lui demande de lui envoyer un puissant combattant pour l’aider. Ce combattant, c’est donc vous, et donc ici Kougan. Première mission : aller sauver Goku des griffes de Radditz puis administrer une volée à celui-ci. Et il faut quand même dire que la mise en scène est efficace, et que tout est fait pour vous faire vous sentir un héros. C’est simple, j’ai eu parfois envie de me lever de mon siège pour exécuter une danse de Recoome du plus bel effet.

Vous allez parcourir l’histoire, en évitant qu’elle ne soit corrigée, à travers un scénario pas folichon pour un sou mais qui permet quelques batailles homériques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la revue d’effectif inclut tout le monde, jusqu’aux plus obscurs hommes de main de Frieza (Navel ? vraiment ?), SAUF Dragon Ball et Dragon Ball GT (ce dernier n’existant de toutes façons pas. C’est caca). A noter que même Beerus, Dieu de la destruction du dernier OAV, fait une apparition. De plus, les personnages affrontés rejoignent ensuite votre roster pour les quêtes annexes.

Néanmoins, pour quelqu’un qui ne connait pas la saga, il va parfois être difficile de suivre le scénario. Ca ne pose évidemment aucun problème, mais par exemple, les événements amenant Beerus sur Terre seront inconnus de beaucoup.

Passons à la castagne : si les décors sont fidèles à la série, les personnages très bien animés et les commentaires souvent dans le ton et adaptés aux forces en présence, il faut admettre que les arènes sont un peu petites, et que heurter un mur invisible en plein ciel peut surprendre. Cela, une caméra un peu hésitante et des déplacements aériens un peu délicats au début est le prix à payer pour voir 6 ou 8 personnes s’affronter simultanément dans un environnement où tous les déplacements sont permis et où il est possible de casser le décor. On s’y fait, même si parfois la caméra vous mettra en rogne.

Le gameplay, en lui-même, est assez simple : des attaques faibles et lourdes avec lesquelles il est possible de faire des combos, des brise-gardes, des gardes donc, des projections, des vagues d’énergie, un verrouillage de cible, et avec les gâchettes (n’essayez pas de jouer au clavier) la possibilité d’accéder à quatre attaques spéciales, deux attaques ultimes et une évasion. Evidemment, tout cela est assez simple, mais bien placer ses coups spéciaux, notamment, demandera un peu de doigté.

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Les attaques spéciales peuvent être des coups martiaux ou des attaques énergétiques, comme les attaques ultimes, au prix de beaucoup de ki. Les évasions, en revanche, permettent de casser un enchainement adverse mais consomment de l’endurance. Parfois, certains attaques vous donneront des pouvoirs particuliers, comme se transformer en Super Saien ou devenir plus puissant en mêlée.

C’est déjà là que se distinguent les personnages. Selon qu’ils mettent des points en santé, endurance, ki, attaques de base, super ki ou super frappes, ils ne choisiront pas les mêmes techniques et ne joueront pas de la même façon.

Entre deux missions du mode Histoire, vous pourrez revenir à Tokitoki, la base de la police du temps, qui servira de Hub et permet à ce DBXV de se prétendre un MMO qu’il n’est pas vraiment. Ici, pas de monde ouvert ou d’artisanat chiche au possible.

En revanche, d’abord, vous y trouverez des mentors, des personnages qui vous donneront de temps à autres une quête pour vous apprendre une de leurs techniques. Ainsi, Piccolo vous apprendra le Makanposanpo, qu’il est le seul à pouvoir vous enseigner. On trouve des mentors prestigieux comme Vegeta ou Gohan, mais aussi des plus comiques comme Satan ou Gyniu (même si ce dernier donne des sueurs froides en PPV).

En parlant de PPV, on y trouve aussi de quoi déclencher ledit PPV, autrement dit des matchs versus contre l’IA ou de vrais joueurs, pour gagner de l’argent et des rangs.

On y trouve aussi le vrai cœur du jeu : chaque mission de l’histoire réussie donne accès à une nouvelle quête annexe. Pour chacun, vous avez une condition de victoire et une ou plusieurs conditions de défaite. Chacune d’entre elles peut aussi vous permettre d’obtenir un équipement, une technique, une tenue, bref, un peu de tout. MAIS pour ce faire, vous devrez parfois ruser.

D’abord, chaque quête a deux conditions de victoire cachées qui, si elles sont remplies, altéreront le déroulement de cette quête et offriront de plus belles récompenses. De même, il vous faudra parfois vous y prendre d’une certaine manière pour déclencher des événements optionnels qui vous apporteront des récompenses souvent parmi les meilleures du jeu.

Un exemple : vous affrontez Piccolo et Gohan. Vous battez Piccolo en premier, ce qui fait venir Goku, et à ce moment-là vous battez Gohan. Le père, furieux, devient alors Saien, ce qu’il n’aurait pas fait si vous aviez vaincu son fils alors qu’il n’était pas là ou si vous l’aviez vaincu avant son fils. Plutôt amusant.

A noter que toutes ces quêtes peuvent être accomplies avec des joueurs humains ou avec leurs personnages recrutés en tant que bots contre quelques zenys, ou bien encore avec les personnages débloqués en cours de jeu. Et croyez-moi, une team avec Beerus et Gogeta SSJ4, ça envoie.

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De même, certaines quêtes ne seront débloquées qu’en remplissant des missions secondaires au profit de PNJ.

Enfin, pendant les combats, vous pourrez scanner les environs pour trouver des boules de cristal. Si vous trouvez les 7 durant vos quêtes, vous pourrez invoquer Shenron et obtenir des personnages, des attaques, une réinitialisation de vos points, et ainsi de suite.

Bref, du contenu, il y en a, et je ne vous parle même pas des capsules utilisables en combat, des éléments de tenue qui regroupent absolument tout ce qui est apparu dans la série, ou encore les célèbres Âmes Z, qui donnent un bonus passif à votre personnage, et dont certaines ne seront obtenables qu’en en fusionnant deux chez l’artisan. C’est ainsi que mon Kougan est finalement un handicapé du Kikoho, mais une machine à tanker qui profite de son endurance énorme pour se téléporter à l’envi et frapper avec des boni qui décoiffent. Même si de gros archétypes émergent (le tank Namek, justement, ou le Saien qui abuse des Kamehas), les techniques sont si nombreuses qu’aucun ne ressemble à un autre.

De plus, ces quêtes serviront également à gagner en expérience, et à monter jusqu’à l’ultime niveau 80 et ses 237 points d’attributs.

Même si le grind est omniprésent, cela reste un jeu de combat, et aucun combat n’étant identique au précédent, le farm récurrent ne posera pas problème.

Vrai jeu de combat, même s’il n’est pas très élaboré, ce DBXV n’est pourtant pas un MMO, malgré sa petite dimension communautaire : pas de guilde, pas de monde persistant, rien de tout cela. Il reste pourtant un titre à la générosité agréable par son fan service et qui manifeste un souci d’exhaustivité tout à fait remarquable.

Pour les fans. Car la vraie question que l’on se pose lorsque l’on pose la manette, c’est de savoir si quelqu’un qui connait peu la saga va prendre le même plaisir.

Comme jeu de baston, il est loin d’être aussi riche que les ténors du genre. Il est rapide, nerveux, très bien animé, mais on est loin d’un gros titre. Et là où le fan va prendre plaisir à intervenir dans des événements qu’il connait par cœur et à rencontrer des PNJ mémorables, le profane risque surtout de se focaliser sur les soucis de caméra, de gameplay parfois, et d’ignorer le reste.

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 Testé sur une version PS4