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Dragon Ball Z Kakarot : Il a la patate !



Bien sûr, ce n’est pas la première fois que DBZ est retranscrit en JV, la franchise au format jeux vidéo s’est essayée à de nombreux genres : baston 2D, combat 3D, JRPG au tour par tour, Action-Aventure,…), certains avec des scénarios inédits et d’autres suivant la trame de l’anime/manga Dragon Ball (Z). Les développeurs d’Arc System Works avaient fait fort avec leur excellent jeu de baston en 2,5D Dragon Ball FighterZ. Kakarot lui revient à un système de combat 3D. Mais c’est le seul point qui pourrait être comparable, car à la différence de FighterZ, Kakarot dispose d’une épopée également en 3D avec de l’exploration et beaucoup d’Action-RPG.

De l’arc Saiyen à l’arc Buu !

L’aventure commence avec des moments de complicité entre Son Goku et son fils Son Gohan permettant l’introduction de plusieurs subtilités du titre : mini-jeux, récolte, axe RPG,… Tout cela se passe pendant que Raditz voyage afin d’arriver sur Terre et mettre la main sur son frère Kakarot alias Son Goku.

La trame de cet opus suit les péripéties de l’animé de la partie Dragon Ball Z, l’œuvre d’Akira Toriyama est ici découpée en quatre arcs allant de l’arc Saiyen avec l’arrivée de Raditz sur la belle planète Terre à l’arc Buu, en passant évidemment par l’arc Cell et celui de Freezer. Des moments forts et cultes sont donc au programme et sont réalisés de manière fidèle à l’anime, ce qui ne peut que nous ravir et appuyer un effet de nostalgie bien senti, surtout durant les cinématiques associées.

Par contre et là cela ne plaira pas à certains, outre des soucis de censure, ce sont les divers manquements de l’œuvre. Alors oui avec plus de 291 épisodes que composent ces arcs DBZ, il a certainement fallu faire des concessions, du coup on passe soit par des coupures de moments marquants ou par des discussions classiques via boîte de dialogues avec des animations ici plus rigides que lors de cinématiques.

Mais peut-être est-ce aussi dû au fait que CyberConnect 2 ont plus de facilité avec le manga/anime Naruto qu’ils connaissent maintenant sur le bout des doigts et qu’ils ont simplement moins de maîtrise côté réalisation sur ce DBZ Kakarot. Il faut d’ailleurs signaler qu’il s’agit simplement de leur premier opus jeux vidéo de la licence. Quoi qu’il en soit, on salut l’effort d’avoir implémenté des « collectibles photos » nous relatant des faits de l’enfance de Son Goku dans Dragon Ball, un vrai plaisir supplémentaire.

Des zones ouvertes, des activités en pagaille, et beaucoup d’éléments RPG

Pour résumer, le gameplay de ce Dragon Ball Z Kakarot est un concentré d’Action-RPG avec des combats en temps réel se déroulant après transition. L’évolution ne s’effectue non pas dans un monde ouvert mais dans plusieurs zones ouvertes plus ou moins grandes et abritant de nombreux lieux iconiques de la saga comme la maison de « Tortue Géniale » par exemple.

Lors de son exploration, on peut découvrir des endroits importants mais aussi réaliser toutes sortes d’activités comme la pêche avec une notion QTE ou encore la récolte d’ingrédients. Ces deux éléments ne sont d’ailleurs pas anodins, car non contents de plaire à un Goku affamé et gourmand, cuisiner la nourriture à un feu de camp et l’ingérer a un impact direct sur sa santé générale, et plus encore quand c’est Chichi (la femme de Son Goku) qui régale avec un repas complet. Les effets positifs temporaires ou définitifs comme une augmentation de PV maximum, une meilleure défense, etc… dépendent alors de son choix culinaire et cela est évidemment bénéfique en combat.

En plus de la cuisine et de la pêche, on peut aussi suivre la trame principale ou se détendre en réalisant des quêtes annexes. Si ces dernières ont le mérite de mettre certains personnages et situations en avant pour faire plaisir aux fans et récupérer des emblèmes d’âmes (on y reviendra), les quêtes s’avèrent assez classiques pour le genre RPG avec par exemple le fait de devoir se rendre dans un lieu spécifique, retrouver des objets, rechercher des documents ou autres éléments, collecter des ingrédients ou affronter quelques monstres.

Ces derniers sont bien sûr présents et visibles dans les environnements avec un halo de couleur pour différencier leur niveau mais ce ne sont pas les seuls à vagabonder sur la planète puisque l’on peut chasser des dinosaures, et ce même en volant notamment via le célèbre nuage magique. On peut même faire quelques cabrioles et vols accélérés pour traverser des lieux ; petit regret au passage, ils sont assez vides la plupart du temps. En outre, en plus d’activités que l’on vous laisse découvrir, il est possible de partir à la chasse d’Orbes Z, également récupérables en bon nombre lors de batailles. Ces Orbes Z sont disséminés en grande quantité dans les environnements sous plusieurs types de couleurs : les bleus étant proches d’étendues d’eau par exemple.

Cependant comme on en récupère déjà beaucoup durant les missions, cette chasse, en plus de rendre les décors souillés et donc moins immersifs, peut vite devenir superficielle. Mais peu importe où ils sont récupérés, ces orbes ont une grande valeur car ils permettent l’obtention de plusieurs capacités dans un arbre de compétences propre et similaire à chaque personnage jouable dont Soku Goku et Piccolo, améliorant par exemple des dégâts de tirs Kikohas.

L’axe RPG ne s’arrête pas là, l’évolution des caractéristiques de nos personnages évolue en fonction de notre niveau et donc de l’expérience obtenue, mais aussi de nouvelles techniques pouvant être apprises à un centre d’entraînement en échange de Médailles Z trouvables.

En complément, on a aussi des tableaux communautaires répartis en sept grandes communautés : Guerrier Z, Cuisine, etc… En y plaçant des emblèmes d’âmes, des jetons de personnages en somme, on gagne divers bonus comme des ristournes d’achat, une meilleure attaque au corps-à-corps, davantage d’XP, etc… Ce qui est aussi intéressant, c’est que chaque emblème dispose d’une ou plusieurs communautés de prédilection mais on peut aussi les associer stratégiquement par affinité pour décupler le niveau du personnage de l’emblème, ce qui a pour effet d’augmenter celui de la communauté associée par la même occasion. On peut aussi offrir des cadeaux pour renforcer ces emblèmes. Vous l’aurez compris la partie RPG de ce DBZ Kakarot est assez complète avec pas mal de possibilités, tout en restant accessible.

On émettra juste deux bémols sur le manque d’ergonomie de certains menus qui auraient mérité de bénéficier de quelques « raccourcis », même si l’on arrive à s’y faire au bout d’un moment, mais aussi de la récolte bien trop facile des Dragon Ball.

Qu’en est-il des affrontements ?

Eh bien ils sont à la fois dynamiques et plaisants notamment grâce à la mise en scène et aux effets mais comportent aussi plusieurs faiblesses liées au genre. Le déroulement s’opère après un contact avec l’ennemi et donc après une transition. Dans les faits, on peut rapprocher l’expérience d’un mélange entre Tenkaichi et Xenoverse, donnant un gameplay on ne peut plus dynamique avec l’envoi de Kikohas, d’attaques vives au corps-à-corps, de poursuites vers l’ennemi (système de suivi d’attaque en somme), des combos à réaliser ainsi que des téléportations servant aussi d’esquives. On a également des compétences spéciales liées au Ki style le Kaméhaméha par exemple, la recharge de Ki, une parade, des frappes de soutien, des transformations du guerrier et la possibilité d’utiliser des objets si nécessaire.

On se prend alors rapidement au jeu, on assène plusieurs frappes en combats, on enchaîne avec des Kikohas, on esquive, on se téléporte derrière l’ennemi et l’on continue à le frapper, et ainsi de suite. Le cocktail est très satisfaisant dans un premier temps avec justement cette dynamique, ces effets de frappe et la combinaison de divers éléments, dont les personnages de soutien pouvant être utiles lors de joutes à plusieurs et leur faculté de la combinaison Z afin de réaliser une attaque combinée. Tout cela en plus d’appuyer l’aspect nostalgique assure le spectacle en plus d’être agréable à l’œil.

Seulement, outre quelques soucis de caméra, on remarque rapidement que le comportement des adversaires suit le même schéma, et ce malgré leur panel de coups. À partir de là, on répète les mêmes techniques, on attend l’ouverture pour bien asséner nos coups. Mais le pire dans tout cela est que les vaillants ennemis de l’anime sont ici extrêmement vite expédiés car trop simples, et finalement seuls quelques combats sont un peu plus complexes. En l’état, comme la difficulté ne vient que du rapport entre le niveau de notre protagoniste et des antagonistes, le mieux est de se présenter avec un niveau bien inférieur ou de se retrouver contre plusieurs adversaires à la fois. Un équilibrage du comportement des ennemis pour les rendre plus imprévisibles et plusieurs choix de difficultés auraient été plus intéressants pour rendre l’expérience meilleure.

UNe DA RECONNAISSABLE et de très belles cinématiques

Pour son enrobage graphique, l’équipe de développement a opté pour l’Unreal Engine 4. Clairement, la direction artistique respecte l’anime avec des lieux emblématiques et des personnages reconnaissables immédiatement, même si certaines modélisations de personnages sont moins avantageuses, tout comme les animations via les boîtes de dialogues. En revanche, les cinématiques sont extrêmement bien réalisées et feront forcément plaisir aux fans. Toutefois, on émettra plusieurs bémols sur la technique générale. Outre quelques soucis de caméra en combat, et même si les personnages sont assez soignés, certaines textures en particulier au sol, ne sont pas très flatteuses avec un aspect baveux, tout comme la reprise tel quel de plusieurs éléments du décor sans retouche, il arrive même qu’un ralentissement survienne avant la transition d’un affrontement.

Concernant la bande sonore, là encore les amateurs(trices) de l’anime seront aux anges grâce aux musiques officielles qui font mouche, d’autres thèmes remixés sont aussi présents en étant plus ou moins agréables à l’oreille. Précisons tout de même que si vous faites l’acquisition de la version Ultimate, onze musiques supplémentaires seront disponibles plus tard. On termine en signalant que le choix des voix est en anglais ou japonais et ces dernières sont à privilégier, même si curieusement la synchro labiale n’est pas au top. Bien entendu, les sous-titres sont en français.

Testé sur Xbox One X