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Evolve : The next BIG thing ?



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On le sait, les colonies spatiales, c’est toujours la berezina. Pas moyen de ne pas tomber sur des saletés hostiles, des virus, des trucs qui font muter ou que sais-je encore. Mais c’est ainsi, l’homme a un besoin vigoureux d’explorer et d’aller coloniser son voisin, que ce soit pendant la conquête de l’ouest ou pour le barbecue du dimanche. Or donc, la planète Shear ne fait pas exception, puisque de vilaines et grosses bêtes ont décidé de transformer les gentils locaux en kebab de luxe.

Gameplay asymétrique, donc, entre un joueur qui jouera le monstre, et quatre autres qui joueront le rôle de chasseurs. Enfin de chasseurs… Faut le dire vite.

Au programme, quatre modes de jeu : la Chasse, aussi appelée extermination dans ta gueule, le Nid, où les chasseurs doivent casser les œufs du gros ovipare, le sauvetage, qui ressemble un peu beaucoup trop au mode Chasse, ou la défense, qui est en gros un Alamo. Soit. En match unique ou en succession lors de laquelle chaque victoire donne un bonus pour le match suivant.

On le voit, les fondamentaux sont là.

En revanche, premier écueil, la maniabilité : sur consoles, en tant que chasseur, on regrette toujours un peu le combo clavier/souris dans un FPS. En revanche, en tant que monstre, même si le mapping des boutons laisse franchement à désirer, on est beaucoup plus à sa main, le monstre étant vraiment dans une logique TPS, voire jeu d’action. Mais du coup, sur PC, la donne s’inverse. L’avantage du PC étant qu’il est simple d’y ajouter une manette.

Vos chasseurs, revenons à eux, seront au nombre de 12, soit 4 classes, et 3 représentants à chaque fois : les Assauts sont des gros bœufs, avec boucliers et gros flingues, les Soutiens ont des buffs comme de l’invisibilité, les Soigneurs… bon ben soignent quoi, et le Trappeur, lui, est un traqueur, qui va repérer la bête et ne plus la lâcher, puis éventuellement la piéger. On va être clairs : le dernier est de loin le plus sexy.

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De monstres, il y en a 3. Le Goliath est un béhémoth, qui saute, rue, cogne et lance des objets. Le Kraken, lui, est un cousin de Chtulhu, qui peut voler et lancer la foudre, entre autres. Enfin, le Spectre est invisible, peut se cloner, et autre horreurs. Autant dire que ce dernier est de loin le pire de tous et qu’il exige de TRES bien jouer pour le vaincre. Pour chacun d’entre eux il va falloir manger de petites bêtes pour évoluer, puis se lancer dans la mêlée.

Evidemment, tout cela se résout en partie par une course à l’expérience pour débloquer les nouveaux personnages. Pourquoi pas, même si ce genre de mécanisme oblige à jouer des persos que l’on n’apprécie pas. Enfin, c’est toujours mieux qu’un DLC, hein ? AHAHAHAHAH. Oh wait… Mais nous y reviendrons.

Non, déjà, le gros souci, c’est que lors d’une partie, on sait au bout de 3 à 5 minutes quel camp va gagner, et qu’on aura beau dire ou beau faire c’est à peu près systématiquement ce camp-là qui gagne. Les parties ont beau n’être pas très longues, tout cela n’est guère agréable.

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Le jeu en lui-même, pourtant, est sympathique : jouer le monstre est grisant, jouer les chasseurs est toujours un petit défi… A 5.

Car si Evolve a une tare, c’est d’être totalement inadapté au jeu en pick-up. Pour le monstre, cela se sentira s’il tombe sur une équipe coordonnée. Pour les chasseurs, jouer avec des inconnus aboutit à des aberrations stratégiques qui vous condamnent… En plus, une contrepartie perverse s’est glissée dans le jeu : quand vous allez en multi, on vous demande de classer par préférence les rôles que vous voulez jouer, puis on vous place en fonction des possibilités et de votre ordre de préférence. Seulement, d’une part, les joueurs solo sont favorisés pour incarner le monstre. Zut. Ensuite, tout cela aboutit à un joyeux bordel avec des bugs, des placements parfois idiots (on ne tombe pas dans la même partie…), et quelques autres joyeusetés. Enfin, c’est un problème sans en être un : les salons ne sont pas saturés, tout simplement parce que les joueurs ont vite compris qu’il fallait jouer à 5, or tout le monde n’a pas 4 joueurs dans son entourage, et l’info ayant tourné il n’est pas certain que le jeu se soit arraché (ce point étant, je le précise, pure conjecture non chiffrée).

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Cela dit, à 5, on rigole. Ca vanne, ça chambre, un peu comme dans le mode Zombie de Dying Light. Mais pas longtemps. Parce que le contenu est trop chiche pour rester longtemps sur le jeu. Pas assez de personnages, pénibles à débloquer, trop peu de cartes, et des modes de jeu pas assez variés à part la défense. En fait, au bout du compte, on tourne en rond.

On s’amuse vraiment, pourtant, mais par petites sessions, de temps en temps. Du coup, le prix se justifie-t-il, dans un secteur ultra-concurrentiel ?

De plus, certains problèmes, comme une interface lourdingue et envahissante, deviennent pesants assez rapidement.

Et pour couronner le tout, les jeunes gens de Turtle Rock ont un peu abusé de trop bonnes choses. Ainsi, ils ont multiplié les boni de précommande, aggravé d’un Season Pass, lequel Season Pass donne un voire deux monstres de plus on ne sait plus très bien, et a lâché sur sa boutique des rayons entiers de skins qui non seulement n’ont aucun intérêt mais en plus sont hors de prix…

Testé sur PS4