- Article publié sur MaXoE.com -


Foretales : La vie est un jeu d’cartes



Foretales a été développé par le studio Alkemi. Fondé en 2011, ce studio français, composé de seulement cinq personnes, se concentre essentiellement sur la création de titres uniques et soignés.

Parmi leurs précédentes productions, on pense à Transcripted un mélange entre Twin Stick Shooter et Match 3 Mashup, ou encore l’hybride RPG / Shmup à scrolling horizontal : Drifting Lands. Leur dernière production est donc Foretales, mélange de mécaniques traditionnelles et jeux de société aux multiples inspirations : Reigns, TIME Stories ou encore Cultist Simulator.

Une histoire aux multiples changements, vraiment bien contée

L’aventure de Foretales nous emmène à la rencontre d’un univers/monde type médiéval composé d’animaux anthropomorphes. Parmi eux se cache Volepain, notre principal protagoniste, un être qui excelle en toute discrétion dans l’art du vol. Ce voleur aviaire est accompagné dans ses méfaits par Léo, un tigre très doué à l’arc.

Alors que le duo poursuit son petit bonhomme de chemin, ils sont interpelés par une personne haut placée qui leur confie une nouvelle mission : voler un précieux instrument. Logiquement, ils acceptent au vu de la récompense promise et réussissent à subtiliser l’objet avec brio, seulement Volepain est soudain pris de nombreuses visions ! Il voit un monde qui s’effondre, du malheur s’abattre sur ses ami(e)s et même sur sa famille. En connaissance de cause, pourra-t-il empêcher ces « prophéties » de se réaliser ?

Avec un narrateur jouant vraiment bien son rôle, mais aussi des personnages aux dialogues parfois humoristiques montrant bien leur personnalité, l’histoire de Foretales est vraiment très plaisante à suivre. De plus, le soft, en intégrant des répercussions sur la suite des événements en fonction de l’ordre choisi pour les missions, apporte une très forte rejouabilité.

Le choix des lieux, les répercussions et trois phases

Cette rejouabilité fait partie intégrante de ce voyage narratif transposé ici sous forme de jeu de cartes. Durant l’aventure, il y a pour ainsi dire trois phases distinctes : en premier, les missions / World Map, en second l’exploration et enfin les affrontements.

Commençons directement par la présentation de la World Map. Concrètement, celle-ci constitue et constituera la rejouabilité principale de l’histoire, on y trouve des missions/chapitres accessibles ou verrouillées, mais un point important est à prendre en compte : chaque mission est disponible durant un laps de temps prédéfini.

En choisissant une mission plutôt qu’une autre, les répercussions sont différentes. Attention donc, le choix est vraiment crucial mais aussi cornélien. D’ailleurs, si vous voulez découvrir le « meilleur pan du scénario », il faut/faudra retenter l’expérience plusieurs fois pour trouver un ordre prédéfini.

Deckploration : combinaison de cartes et d’effets

Continuons par la seconde phase : l’exploration. Sans partir dans des explications trop alambiquées et complexes, cette exploration ne se fait pas de manière traditionnelle, mais toujours avec des cartes à jouer.

Ainsi nos deux compères possèdent chacun des affinités et capacités particulières : Volepain sur la discrétion (écoute de ragots,…) et le vol, Léo davantage sur les spécificités offensives liées à son très cher arc.

En fonction des utilisations de chaque compétence sur les différentes « cartes lieux », et même des ressources acquises (nourriture, or, infamie, gloire), on accède à d’autres cartes lieux. Par exemple, en volant de la nourriture dans un marché, les gardes pullulent ensuite sur les nouveaux lieux découverts, à contrario en donnant de l’or à un marchand, on peut découvrir de nouvelles cartes lieux ou obtenir des informations intéressantes, etc…

Tout est donc sujet à expérimentation, tentative,… mais il faut savoir que toutes ces cartes « compétences » utilisées doivent ensuite être « rechargées » via un repos (usant une ressource de nourriture), cependant ces mêmes repos sont limités avant de subir un Game Over. Par contre, les cartes dites ‘ressources’ ne se régénèrent pas d’elles-mêmes. Autre point à prendre en compte, il est parfois possible -via le facteur chance- de se retrouver dans une impasse ou coincé en fonction de ce qu’il nous reste, ou même d’avoir affaire à des groupes ennemis sur toutes les cartes lieux à visiter. Du coup, soit le Game Over peut arriver, soit on rencontre une certaine répétitivité par le fait de revoir plusieurs fois les mêmes cartes « lieux » faisant tourner en rond, avec pourtant des choix effectués différemment sur celles-ci. C’est vraiment dommage, parce que l’exploration et la narration sont très bonnes.

Des affrontements jouant sur la persuasion

Terminons par la phase des affrontements, faciles à comprendre mais pas pour autant encouragés par le soft. En effet, si l’on peut être un bon samaritain comme nous le disions tout à l’heure, devenir un vil mécréant décimant tous les opposants reste logiquement faisable. Mais par contre, fatalement, les ennemis vont rappliquer de plus en plus, nous obligeant ainsi à devenir plus discret et plus gentil, comme via la personnalité initiale de Volepain en somme. Un peu dommage de ne pas utiliser les extrêmes jusqu’au bout.

Pour en revenir purement aux combats, ils prennent une forme de tour par tour plus classique dans la forme, mais toujours retranscrit par ce jeu de cartes / plateau. Ainsi lors de cette phase, on peut y aller directement de manière frontale ou persuader des adversaires de ne plus participer à la bataille juste avant d’y prendre part.

Pour cela, il y a plusieurs possibilités comme les soudoyer avec de l’or, jouer sur la réputation de nos personnages (infamie et la gloire) ou alors leur offrir de la nourriture. Si malgré vos tentatives, tous les ennemis ne sont pas conciliants, vous pouvez prendre les armes ! Les compétences de chaque personnage agissent en faisant office de frappes traditionnelles, ou d’étourdissement par exemple. A vous donc de bien gérer vos quelques possibilités en poche pour ne pas vous retrouver dans une nouvelle impasse, et surtout gérez bien vos actions avant les batailles car vos adversaires n’hésiteront pas à faire appel à des alliés !

Bonne ambiance

En guise de ‘toile’, Foretales utilise un rendu façon jeu de plateau et cartes. Inutile donc de préciser que si vous êtes adepte de l’ambiance « JDR » (jeu de rôle papier/plateau), vous ne pourrez que succomber à son charme. Les différents visuels présents sur les multiples cartes (personnages, lieux, bestiaire, objets,…) étant vraiment très réussis. Musicalement, nous sommes aussi sur des thèmes (sonorités musicales, discrètes,…) bien choisis et des voix anglaises dans le ton. Pour finir, l’interface et les textes à l’écran sont en français.

Testé sur Switch