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It Takes Two : Une lettre d’amour à la coop’ !



Mais avant de nous intéresser pleinement à It Takes Two, revenons brièvement sur le parcours des développeurs : Hazelight Studios. Il s’agit donc d’un studio indépendant créé en 2014 et basé en Suède, plus précisément à Stockholm avec Josef Fares à sa tête. Le fondateur est entre autres réalisateur et créateur du soft Brothers – A Tale of Two Sons.

Quelques années après la disponibilité de ce dernier, Hazelight Studios a collaboré avec le label d’édition indépendant d’EA (EA Originals) pour la sortie de A Way Out, un jeu pleinement coopératif (jouable en local ou online) dans l’univers carcéral qui n’a malheureusement pas su convaincre notre rédaction. La faute a des situations se répétant trop souvent ainsi qu’au manque d’impact sur les choix effectués en cours de partie et ce malgré le fait que le titre ait été primé aux Bafta Awards.

Avec It Takes Two, nous attendions donc de voir, avec une certaine impatience, si nos anciennes craintes et manques de renouvellement sur le long terme de A Way Out avaient disparus au profit d’une meilleure expérience de jeu.

Recoller les morceaux

Pour cette aventure où la coopération à deux est indispensable (nous y reviendrons), Cody et May sont les heureux parents de la jeune Rose. Tout allait pour le mieux et dans le meilleur des mondes mais petit à petit les parents de Rose ont commencé à se déchirer avec notamment des disputes, des désaccords, des reproches,… Et forcément au bout d’un moment leur amour s’en est trouvé largement affaibli.

Aujourd’hui, l’ex-couple annonce leur séparation et leur divorce à leur fille. Cette dernière, bouleversée, trouve refuge dans l’abri de jardin, et demande l’aide du Dr. Hakim (un livre) afin que l’amour triomphe à nouveau. En pleurant, la petite fille dépose ses larmes sur ses deux poupées à l’effigie de ses parents, et Cody et May sont alors transférés dans les corps des deux jouets de Rose : une motte d’argile et une poupée en bois. Rapidement, le duo rencontre le Dr. Hakim, représenté ici sous les traits d’un livre de thérapie sur l’amour, et ce dernier fera tout pour refaire jaillir leur amour passé, et cela passe évidemment par la collaboration et l’entraide.

Un départ touchant et familier pour les nombreuses personnes ayant vécu le divorce de leurs parents mais aussi le souhait de les voir se rapprocher à nouveau. It Takes Two est perçu par ses développeurs comme une comédie romantique, ce qui est vraiment le cas, et malgré quelques clichés on y retrouve un sentiment de légèreté grâce à beaucoup d’humour distillé çà et là au fil de nos pérégrinations à deux.

La surprise du duo, leurs répliques et les vannes qu’ils se rétorquent sont relativement amusantes notamment lors de situations et de rencontres loufoques face à des personnages secondaires inattendus. On regrette juste que l’épopée ne puisse s’effectuer qu’en VOSTFR, car pour les non-anglophones et les enfants, il peut être difficile de suivre les conversations et punchlines en pleine action. En dehors de cela, l’histoire reste relativement agréable et bon enfant, et se doit d’être dégustée entre deux ami(e)s ou avec sa moitié.

À deux, rien n’est insurmontable

À ce sujet, comme pour A Way Out en son temps, il est obligatoire d’être deux (en local ou online) afin de découvrir It Takes Two. Si cela peut être compliqué de se retrouver « localement » par temps de confinement, Hazelight Studios a réutilisé deux systèmes provenant de leur précédent jeu : un Pass Ami et du split-screen.

Pour être plus clair, comme A Way Out un Pass Ami est disponible gratuitement via téléchargement ce qui veut dire que si votre ami(e) est connecté(e) en ligne et ne possède pas It Takes Two, vous pouvez l’inviter à jouer avec vous. De quoi allier l’utile à l’agréable ainsi que diviser par deux la somme investie : deux jeux pour le prix d’un, et ça, c’est une excellente nouvelle pour les petits budgets.

Concernant la feature du split-screen, nous la retrouvons dans les deux cas (local comme online), avec parfois une partie de l’écran empiétant sur l’autre quand l’action effectuée est importante. L’intérêt de cet écran scindé est simple : suivre à tout instant la progression de son/sa partenaire afin de l’aiguiller et/ou l’aider sur la marche à suivre si nécessaire.

Le soft est doté d’une prise en main intuitive avec des facultés de base pour chaque protagoniste allant du double saut à la frappe au sol, en passant notamment par des sauts muraux. Par la suite, Cody et May auront des capacités différentes permettant de les rendre uniques et apportant ainsi une rejouabilité pour celles et ceux voulant découvrir le « second point de vue » de gameplay. Chaque personnage devient ainsi indispensable au second pour une aventure vraiment faite pour un duo et dont les mécanismes et phases se renouvellent régulièrement, avec même des mini-jeux orientés sur la compétition à découvrir et à chercher en guise de « collectibles ».

L’épopée se déroule donc aux commandes de deux êtres miniatures se trouvant dans un monde où tout est à taille humaine, il s’agit plus particulièrement de lieux connus par la famille. Sans vous spoiler trop de lieux, il est ainsi possible de découvrir un abri de jardin ou encore la chambre de Rose, cette visite de lieux « immenses » rappellera peut-être à certains d’entre vous le film Chérie, j’ai rétréci les gosses ou encore la licence vidéoludique Unravel pour ne citer qu’eux.

Ces endroits recèlent d’objets en tout genre comme des outils, des fusibles, des scies circulaires, etc… dont il va falloir se servir pour progresser mais aussi faire des rencontres inattendues. C’est le cas par exemple d’un aspirateur, sujet de dispute du couple, l’un l’ayant cassé alors que le second ne l’a jamais réparé, chaque situation de ce genre amène une crédibilité supplémentaire dans la surprise du duo mais aussi des vannes savoureuses.

Savoureux, c’est aussi le terme que l’on peut employer pour qualifier ce « melting pot » aux allures de Pixar -aussi bien visuellement que narrativement- alliant habilement de multiples phases de gameplay et de rythme avec de la plate-forme, de la résolution d’énigmes, du shooter ou encore des combats de boss. Alors oui, les amateur(trice)s de jeux vidéo découvriront peut-être moins de surprises totalement inédites par rapport à la concurrence mais le studio a su les instaurer et les lier ensemble d’une très belle manière, ce qui fait que toute personne, adulte comme enfant pourra passer un bon moment en compagnie de It Takes Two. Et ce, d’autant plus que la mort n’est jamais pénalisée malgré quelques plans de caméra parfois hasardeux et quelques ralentissements que l’on a rencontrés lors de nos phases de jeu.

Un bel enrobage avec de nombreux détails et une VO crédible

Vous l’aurez sans doute remarqué, nous sommes restés volontairement évasifs sur le renouvellement des mécanismes de jeu, en privilégiant plutôt notre ressenti, car pour nous le soft d’Hazelight Studios se doit d’être découvert dans les meilleures conditions possibles, c’est-à-dire en en divulguant et en en sachant le moins possible.

Parlons à présent de la technicité et de l’enrobage de It Takes Two. S’il ne s’agit pas du jeu le plus impressionnant auquel nous ayons eu affaire, il n’en demeure pas moins très agréable pour la rétine. C’est simple, les environnements réalisés sous Unreal Engine sont divers et variés, ils ont reçu un grand soin et profitent évidemment de nombreux détails, d’autant plus que les éléments/objets sont interactifs comme un plancher en bois mal cloué au sol où des parties s’abaissent et grincent lorsque l’on marche dessus, des bocaux en verre brisables, entre autres. Sans oublier la présence de multiples références au monde vidéoludique et pas seulement. Un constat plutôt enthousiaste même si sur Xbox Series X, nous avons rencontré quelques bugs, les deux mentionnés plus haut (ralentissements et quelques soucis de caméra) ainsi que des personnages restant parfois bloqués dans le décor.

On termine par la partie sonore. Si l’OST général est très discret tout en s’alliant parfaitement avec les situations vécues et lieux rencontrés, les différents bruitages sonnent bien et donnent un sentiment immersif à l’ensemble. Mention spéciale pour le jeu des acteurs de la VO très crédible dans leur rôle respectif. Dommage, encore une fois, que l’on ne puisse pas profiter d’un doublage vocal français, notamment pour les plus jeunes.

Testé sur Xbox Series X