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La-Mulana 1 & 2 : dans la peau d’un Indiana Jones punitif et exigeant



Développé par Nigoro, le premier La-Mulana est donc paru sur Windows en 2005 avant de s’exporter sur PS Vita et le Wiiware de la Wii, ces derniers ayant d’ailleurs profité d’une refonte graphique pour un rendu 16bits au lieu de 8bits. De son côté, La-Mulana 2 est arrivé une bonne dizaine d’années plus tard (en 2018), toujours en 16bits mais avec l’intention de gommer les défauts de son prédécesseur, ce qu’il a réussi à faire.

Des ruines qui veulent la ruine

Pour leur scénario, les deux opus sont liés avec un intervalle de plusieurs années, chacun avec l’archéologie et la découverte de ruines en leur cœur.

On sait qu’il y a fort longtemps, une entité nommée Mother est arrivée sur Terre. Cette dernière désirant retourner chez elle, demande à ses « enfants » de l’aider et évidemment parmi eux il y a les êtres humains.

Dans le premier opus, Lemeza Kosugi, âgé de 31 ans, est un passionné d’archéologie. Ce professeur habillé comme Indiana Jones et portant également un fouet, est à la recherche des ruines de La-Mulana. En arrivant près de sa destination, il rencontre Xelpud, un sage qui lui confie un ordinateur portable dernier cri mais il met Lemeza en garde : quiconque ayant tenté de percer le mystère de La-Mulana n’en est jamais revenu. Le professeur s’y rend malgré cet avertissement.

Dans le second opus –Attention Spoil– bien des années ont passé, Xelpud toujours en vie et en pleine forme, envoie une lettre au professeur Lemeza pour le prévenir que dans les ruines qu’il a explorées autrefois, des monstres continuent d’affluer et d’en sortir, ce qui n’est évidemment pas très sain pour le business. Il faut dire que depuis la première aventure, Xelpud s’en est mis plein les poches en faisant de La-Mulana un site touristique.

Cependant, ce n’est pas Lemeza qui répond à son appel mais sa fille Lumisa, qui a subtilisé la lettre adressée à son père. En arrivant sur les lieux, elle rencontre à son tour Xelpud qui lui demande son aide, elle se décide alors à entrer dans les ruines de La-Mulana où des tablettes résument la première aventure. C’est là-bas qu’elle fait une nouvelle rencontre qui lui indique que les monstres arrivent de Egg-Lana, la seconde facette de La-Mulana, des ruines dans des ruines en quelque sorte.

Classique sur la forme, l’histoire générale est assez cryptée et réside dans de nombreuses tablettes à déchiffrer dans les ruines pour en apprendre plus. En complément, on accède à un ordinateur permettant d’activer certains programmes et de recevoir des mails ; d’ailleurs Xelpud ne va pas s’en priver, et au fil du temps le bougre que l’on prenait pour un sage devient assez vite envahissant et blagueur.

Un mélange des genres appréciable

En matière de gameplay, les deux softs ont des bases très similaires, même si La-Mulana 2 sorti bien plus tard, profite d’ajustements permettant une meilleure expérience. Tous deux optent pour un mélange des genres avec de l’Action, de l’exploration, un aspect Plateformer ou encore des énigmes rappelant les jeux Metroidvania, ces jeux nécessitant une relecture des lieux, des donjons ou même des niveaux grâce à de nouvelles connaissances, capacités, etc…

Chaque environnement que l’on parcourt est scindé en plusieurs « sous-écrans » à l’ancienne (The Legend of Zelda, Metroid, Castlevania et bien d’autres), c’est-à-dire que dès que l’on franchit le bord de l’écran dans l’une des quatre directions (haut, bas, gauche et droite), on découvre une autre parcelle du lieu, sa continuité en somme. Chaque tableau parcouru recèle donc une multitude de choses, des objets destructibles comme certains pans de murs, de nombreux pièges parfois imperceptibles et donc mortels pour la plupart, des coffres et bien sûr des ennemis car les lieux sont on ne peut plus hostiles.

Tout cela offre un mélange des genres et un Level-Design relativement appréciables compte tenu des nombreux secrets mais la difficulté et la frustration peuvent aussi pointer le bout de leur nez. En effet, si notre personnage se défend bien avec son fouet disposant d’une bonne portée et utilisable uniquement en direction horizontale (gauche et droite) puis muni d’un arsenal plus complet avec des shurikens, etc… recevoir des dégâts faisant perdre de la santé est monnaie courante. Jusque-là, c’est normal mais cela arrive très souvent à cause d’un mauvais calcul ou de l’impossibilité d’esquiver les attaques adverses.

Comme le soft est découpé en de multiples tableaux (sous-écran), chaque ennemi réapparaît si l’on revient sur ses pas, qu’il soit vaincu ou non, on a donc une grande probabilité de recevoir des dégâts en passant à peine par la « porte » menant à ces écrans. De la même manière, certains mouvements de Lemeza sont plus limités que dans les jeux d’aujourd’hui utilisant le même procédé. Pour donner deux exemples, il n’est pas possible de s’accrocher à une échelle en plein vol, dommage car cela aurait été utile. Deuxième exemple, si le dosage d’un saut est paramétrable, lors de celui-ci on ne peut pas rebrousser chemin, on peut donc rater son saut et recommencer plusieurs écrans plus bas ou se heurter « violemment » contre un ennemi.

Reprendre de la vie est donc le seul moyen de ne pas mourir trop régulièrement puisque le titre souhaite notre mort à tout prix avec les moyens en sa possession. Façon Die & Retry, il faut donc apprendre par la mort ce qui pourra en frustrer plus d’un, malgré son exploration et son mélange des genres agréable. Pour récupérer de la santé et donc faire grimper une jauge dédiée, il faut vaincre des ennemis afin qu’ils laissent des « gemmes » de vitalité. Seulement, il y a un petit « hic  : les ennemis sont très radins en « gemmes », prendre son temps est donc la clé ! On vous donne un petit conseil : pour ne pas mourir inutilement, restez proche d’un point de sauvegarde puis tuez quelques ennemis, changez d’écran, faites la même chose, revenez et rebelote, c’est une sorte de farming à l’ancienne.

Bien heureusement, même si La-Mulana 2 s’avère plus difficile et présente plus rapidement ses boss, deux éléments gênants du premier opus ont été corrigés partiellement. Lumisa, sans doute plus agile que son père, peut s’accrocher à une échelle en plein vol et elle a aussi une petite manœuvre d’évitement lors d’un saut en allant dans une direction opposée, ce qui est plus appréciable. La patience, la persévérance et la connaissance sont des points-clés permettant de venir à bout des deux œuvres de Nigoro.

A l’ancienne

Les amateurs(trices) des graphismes rétro old-school à la Pixel Art seront ravis de cette réalisation 16bits typée SNES assez proche des productions Metroidvania, Castlevania et Metroid en tête. Mais qu’on se le dise, La-Mulana 2 est déjà plus agréable visuellement et plus détaillé aussi par rapport à son grand-frère. Par ailleurs, ce dernier profite de quelques ajustements avec par exemple des « artworks » lors de conversations et une interface plus lisible durant les contacts avec les marchands.

D’un point de vue sonore, les OSTs accompagnent bien l’ensemble et les sous-titres sont en anglais. L’option permettant de changer la langue dans le premier opus ne fonctionne tout simplement pas, même après la sortie du jeu. Dernier point, les possesseurs des softs d’origine via d’autres plateformes, dont le premier en version liftée, n’ont rien de plus à se mettre sous la dent, pas de musée ou de donjons supplémentaires, on tenait à le préciser.

Testé sur Xbox One X