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Life is Strange True Colors : À cœur ouvert



Initialement développé par Dontnod Entertainment, la licence Life is Strange a vu le jour en 2015 de manière épisodique, le premier jeu a d’ailleurs reçu de bonnes critiques grâce à une belle narration et des thématiques fortes. Un second opus (Life is Strange 2) est sorti peu de temps après (2017) toujours sous la houlette du même studio.

La même année (2017) sortait Before The Storm, préquelle à la première aventure, cet épisode fut confié aux bons soins de Deck Nine Games, connu à l’époque sous le nom d’Idol Minds, ce studio indépendant fondé au Colorado en 1997 par Mark Lyons avait déjà réalisé des titres comme la série Cool Boarders, My Street ou encore Neopets – The Darkest Faerie.

C’est ce même studio qui était en charge du développement de ce dernier Life is Strange sous-titré True Colors que nous vous proposons en test aujourd’hui. Un opus totalement inédit sortant directement en format complet et non épisodique.

Une nouvelle vie commence

Cette aventure nous met dans la peau d’Alex Chen, une jeune femme ayant vécu en foyer d’accueil. Aujourd’hui, elle démarre une nouvelle vie en retrouvant son grand-frère Gabe, qu’elle n’a pas vu depuis huit longues années, à Haven Springs.

L’accueil des habitant(e)s de cette jolie petite bourgade, qu’il s’agisse de la fleuriste ou encore du meilleur ami de Gabe, est pour le moins très chaleureux. Il faut dire que le grand-frère d’Alex -comme tout frangin qui se respecte- a parlé de sa petite sœur et de son arrivée imminente. Tout va donc pour le mieux lors de ces retrouvailles, et la nouvelle vie d’Alex commence alors. Mais un événement tragique et dramatique arrive…

Sans en dévoiler davantage afin de vous laisser découvrir un maximum de choses sur la narration et la future enquête qui en découlent, précisons d’emblée que le soft profite d’une version française intégrale, ce qui est forcément un grand plus pour l’immersion.

Si les différents protagonistes restent assez bien écrits, on peut le dire, à force de la côtoyer, l’héroïne Alex devient très vite attachante. Par contre, même si le récit s’avère agréable à suivre et plaisant avec des moments plus accrocheurs et des informations spécifiques disponibles dans le journal d’Alex ou sur les applications de son téléphone, nous sommes un peu restés sur notre faim. Non pas que les quelques rebondissements présents ne nous ont pas plu, mais on s’attendait à ce que l’ensemble soit davantage rythmé, à l’image des épisodes/chapitres plus tardifs de l’aventure.

Un petit coin de paradis

Quoi qu’il en soit, durant la dizaine d’heures en compagnie d’Alex et ses nouveaux(elle)s ami(e)s, nous avons pris plaisir à partir à la découverte des extérieurs d’Haven Springs tout comme les intérieurs des différentes bâtisses. Le lieu est en effet très charmant avec une direction artistique convaincante, comme par exemple lorsque nous avons découvert cette petite rivière et cette ambiance reposante allant de pair, aussi bien visuellement que musicalement. Il n’y a pas à dire, ce petit village fictif du Colorado possède un cadre vraiment idyllique, et l’exploration de ce petit « coin de paradis » chaleureux s’avère agréable.

On regrettera juste qu’à l’heure de l’écriture de ce test, certains passages soient soumis à des chutes de framerate sur PS5, et que certaines textures soient un peu en deçà, même si nous avons tout de même de très jolis panoramas.

La base habituelle, du contenu annexe mais un manque d’impact

Comme les autres opus Life is Strange, progresser dans l’aventure se résume à trouver des indices, des objets d’interaction, faire de la lecture, et bien sûr discuter avec les autres personnages. Mais le point le plus important reste bien sûr les nombreuses décisions narratives à prendre et les conséquences qui en découlent.

Si certaines d’entre elles sont plus difficiles à choisir que d’autres, malheureusement on ne ressent pas cette sensation d’être tiraillé positivement ou négativement, ou d’être assailli de doutes après nos réponses. Mais peut-être est-ce simplement dû au fait que les softs réalisés par Dontnod avaient placé la barre tellement haut que l’on en attendait peut-être trop pour cet opus.

À ce propos, si vous souhaitez explorer les différents embranchements scénaristiques possibles, ou découvrir une multitude d’éléments annexes que nous ne spoilerons pas, il faut rajouter quelques heures supplémentaires au compteur initial, car comme toujours plusieurs fins et choix importants sont disponibles dans une production de ce genre narratif.

Ressentir les émotions, une bonne ou mauvaise chose ?

Comme souvent dans une expérience narrative -en particulier les opus Life is Strange-, Alex dispose d’un « pouvoir » spécial. Non, il ne s’agit pas de remonter le temps comme Max (l’héroïne du premier soft) mais de « ressentir » les émotions. Pour expliquer simplement la chose, Alex prend ce pouvoir comme une sorte de malédiction qu’elle possède depuis l’enfance.

Grâce à cette faculté d’empathie, elle peut ressentir la colère, les joies et la tristesse que les personnages ressentent. Ce faisant, il est alors possible d’enclencher de nouveaux dialogues spécifiques, dialogues aux conséquences plus importantes. Malheureusement pour la jeune femme, si elle peut vivre et ressentir pleinement les émotions des autres interlocuteur(trice)s, elle peut aussi « absorber » cette négativité quitte à influer sur son propre comportement.

En vous laissant quelques surprises, l’idée de ce nouveau pouvoir est très bonne, et apporte des moments marquants et réussis à l’image du ressenti d’une maladie incurable d’un certain personnage. Si cette scène particulière est très bien retranscrite pour nous cueillir sur le plan émotionnel et visuel, malheureusement là encore, ces scènes sont peu nombreuses, on aurait vraiment aimé que le potentiel de l’empathie soit beaucoup plus exploité et surtout beaucoup plus poignant.

Une bande-son accompagnant bien le visuel

Visuellement nous vous l’avons dit, Haven Springs est un petit village très chaleureux, les nombreuses teintes de couleurs chaudes accentuent ce sentiment en extérieur, tandis que les intérieurs sont vraiment bien détaillés. Au niveau des personnages, nous restons dans un aspect mélangeant réalisme et cartoon, par rapport à d’anciens opus, les animations faciales sont un peu au-dessus et font mieux transparaître certaines émotions et mimiques.

Du point de vue sonore, nous rappelons que le soft est en version française intégrale avec plusieurs grands noms de doubleurs au casting : Geneviève Doang (Ciri dans The Witcher 3) prêtant sa voix à Alex, Stéphane Fourreau pour Gabe, Bastien Bourlé, Alice Taurand ou encore Adeline Chetail (Ellie dans The Last of Us) pour la voix de Steph. Les thèmes musicaux, eux, très bien choisis au passage, oscillent entre des compositions originales du groupe indépendant Angus & Julia Stone et plus connus, dirons-nous, comme celles de Dido, Kings of Leon,…

Pour finir, si à l’écriture initiale de ce test le rendu avec ou sans Ray Tracing actif subissait des problèmes de framerate, depuis très récemment (il y a quelques jours), un patch a été déployé afin d’ajouter un mode Performance supplémentaire (60FPS). Bien sûr nous avons effectué un essai sur ce mode, et l’on peut dire que cela nous a paru stable et nettement plus agréable/confortable.

Testé sur PS5