- Article publié sur MaXoE.com -


Mad Max : un bel hommage à défaut d’un grand jeu



crop2_mad-max-game-informer-trailer1

Le mythe est respecté

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’univers Mad Max (heu… sérieusement ?), voici une petite piqûre de rappel !

Suite à de multiples conflits générés par la raréfaction des sources énergétiques et des bouleversements climatiques apocalyptiques, le monde a sombré dans le chaos. Plus de nations, plus de cités et surtout plus de pétrole… Les survivants ont peu à peu constitué des ersatz de civilisations particulièrement barbares autour de chefs de guerre décadents et sanguinaires. Quant aux religions, elles ont disparu au profit d’un culte unique, celui de la Mécanique. Ainsi, des hordes de véhicules customisés et boostés à la nitro parcourent des étendues désertiques en quête de l’or noir. Mad Max lui est un loup solitaire qui a la malheureuse habitude d’attirer l’attention et les ennuis.

Bon d’accord, au niveau scénario, faut pas s’attendre à de la très haute facture. Mais reconnaissons qu’il y a là de quoi élaborer un jeu bien décoiffant ! Reste à savoir si les studios Avalanche ont rendu honneur à une telle légende. Verdict.

Un V8 sinon rien !

Le jeu ne reprend pas exactement la trame du dernier long-métrage. D’ailleurs, Max Max ne présente pas les traits de son interprète à l’écran, le buriné Tom Hardy, mais celui d’un beau gosse barbu évoluant entre le hipster et le bûcheron canadien. A y repenser, il fait assez furieusement penser à Joel de The Last of Us.

Ceci dit, le postulat de départ reste le même : Max se fait capturer par la horde d’une sorte d’empereur local, Scrotus, un géant énorme peinturluré de sang et préférant aux chevalières et autres gourmettes des chapelets de têtes tronçonnées. Un type pas sympa et sérieusement dérangé au niveau du casque !

Après s’être échappé, Max se retrouve sans son fidèle bolide. Et dans les plaines désolées, le piéton a l’espérance de vie d’un poisson rouge… Mais le destin réserve parfois des rencontres providentielles et notre héros se lie avec un mécano difforme et totalement illuminé qui se targue de lui élaborer le bolide ultime. Il vous accompagnera d’ailleurs tout au long de votre aventure ponctuant vos exploits de louanges empreintes de mysticisme. A ses yeux, vous êtes clairement une sorte de Messie. Reste à trouver les pièces détachées ou plutôt à les dérober et en particulier un bon gros V8, saint Graal de cette quête apocalyptique.

MAD....

Road Trip

Mad Max se présente donc comme un jeu d’action de facture assez classique. Nous évoluons sur une Map raisonnablement vaste dont les différentes zones se libéreront au fur et à mesure que se déroulera l’histoire principale. Il ne s’agit pas véritablement d’un open world mais plutôt d’un vaste bac à sable dans lequel vous pouvez alterner quêtes secondaires et missions principales.  Il faudra, pour passer d’un territoire à l’autre, faire baisser le niveau d’alerte de celui-ci en détruisant des complexes de pompage ou des avant-postes tout en vous attirant les bonnes grâces de telle ou telle tribu.

La première chose qui suscite l’intérêt réside dans un game-design particulièrement réjouissant. Les ennemis et les caisses bardées de pieux et de lance-flammes évoquent parfaitement un univers furieux et délabré. Mais ce sont surtout les vastes environnements désertiques qui flattent le regard. Vos pérégrinations vous offriront de superbes panoramas avec une profondeur de champ très appréciable. Les effets de lens-flare ou de particules participent également à la beauté du jeu, sans parler des tempêtes de sable réellement impressionnantes. Mais passons au principal à savoir le gameplay !

KInKW

This is for players ! (who are not très exigeants…)

Pour schématiser, on peut considérer que Mad Max offre deux séquences de jeux distinctes : les courses-poursuites en caisses et des phases de combat à mains nues. Non, pas de séance de trivial Pursuit en vue mais une orientation clairement bourre-pif ce qui s’avère assez logique si l’on considère la violence de l’univers dans lequel notre héros évolue.

L’enjeu de l’aventure réside essentiellement sur l’élaboration du bolide ultime et l’acquisition d’un V8 permettant de rouler des mécaniques au sens propre comme au sens figuré. Pour cela, Max devra parcourir la map du sud au nord pour finalement trouver Petroville gouvernée par les sbires de Scrotus. Vos missions se limitent donc à collecter différentes pièces détachées vous permettant de customiser voire d’acquérir des véhicules. Vous pouvez ainsi renforcer vos blindages, acquérir des lance-flammes, un harpon et bien d’autres items qui vous permettront de résister aux assauts des véhicules adverses pour finalement les réduire en miettes. Ces phases de conduite, belliqueuses au possible, sont assez sympathiques : les sensations de pilotage sont agréables même si l’on peut regretter l’absence de drift, et les moyens d’annihiler les véhicules sont assez diversifiés. On peut ainsi « tamponner » les adversaires, les harponner pour déchirer le blindage ou arracher une roue. Max, en conducteur émérite, est également capable de tirer d’une seule main à l’aide de son shotgun. Sauvage et au final assez addictif !

Difficile en revanche d’être aussi élogieux en ce qui concerne les phases de beat’em all. C’est bien simple, les Studios Avalanche ont repris à l’identique le système des Batman Arkham… en moins bien.  A ce niveau, on peut presque utiliser le mot de plagiat. On retrouve donc une mécanique de combat à base de coups successifs sans pour autant parler de combos mais surtout de parades et d’esquives qu’il s’agira de déclencher d’une pression lorsqu’une icône apparaît au-dessus de vos adversaires. Mais là où la série des Batman a approfondi son gameplay au fur et à mesure des opus, on se limite ici à une jouabilité outrageusement basique vous limitant au final à quelques enchaînements répétitifs. Impossible de choisir des combos et même les take-down se déclencheront automatiquement sans que vous puissiez les utiliser au moment qui vous semble le plus opportun. Une jauge de fureur est également au menu mais là encore, vous n’aurez pas la main pour choisir de l’activer. On se sent rapidement dépossédé de toute influence sur les rixes qui se dérouleront selon un schéma invariable et passablement ennuyeux. Bon, il ne faut pas exagérer, c’est loin d’être nul… juste très basique et répétitif.

Et c’est bien dommage car rappelons-le, le packaging du jeu est très sympathique, parfaitement respectueux des codes de la licence. La bande-son est par ailleurs très plaisante avec des musiques alliant le tribal et le metal. Quant aux vrombissements des moteurs, pour peu que vous disposiez d’un caisson de basse, ils participent grandement au sentiment de puissance éprouvé au volant de vos bolides.

Testé sur une version PS4.