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Never Awake : Cauchemar en boucle



Never Awake est le fruit des développeurs japonais de Neotro Inc. Ce studio établi à Yokohama au Japon, a été fondé le premier juin 2017 et se spécialise principalement dans les jeux de tir et d’action. Les développeurs cherchent à concevoir de nouveaux jeux et contenus Web, tout en valorisant l’émotion du bon vieux contenu.

Pour l’anecdote, le nom de la société, à savoir « Neo+Retro » se base sur le proverbe japonais « Onkochishin », autrement dit « apprendre du passé ». Parmi leur catalogue, on peut citer Starmate – Puzzle Adventure (type Match-3 sur mobiles), VRITRA HEXA for exA-Arcadia (Shmup) et bien sûr Never Awake dont il est question avec ce test.

Une histoire à faire rêver ?

Alors oui, il y a bien un contexte scénaristique pour présenter Never Awake, et d’ailleurs il diffère des habituels véritables Shmups. Dans cette aventure, nous faisons la connaissance d’une petite fille clouée sur un lit, elle ne peut plus bouger, ni des bras, ni des pieds, ni du reste de son corps, en fait la jeune demoiselle est dans un profond coma.

Nous sommes alors transportés dans une sorte de songe, incarnant un esprit nommé Rem la représentant et l’aidant, combattant les plus féroces cauchemars (enfantins) de la jeune fille, comme par exemple des dentistes, des légumes, ou plus surprenant, des chiens. Il va donc falloir l’aider à surpasser ses propres peurs afin qu’elle puisse se remettre, lentement mais sûrement.

Bien entendu, même si le scénario et le visuel utilisent des éléments parfois ‘dérangeants’, il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’horreur à l’état brut, mêlant sursaut et autres jumpscares. Non, Never Awake s’appuie sur des peurs d’enfants que certain(e)s d’entre vous ont peut-être déjà vécu, distillés autant par l’axe graphique que par des informations données au compte-goutte (façon journal) sur la vie de la jeune fille.

L’histoire se laisse donc suivre, d’autant que le titre de Neotro possède plusieurs fins différentes, nous n’en dirons évidemment pas plus pour ne pas gâcher ce qu’il se passe ! Sachez juste que les textes affichés à l’écran ne sont pas traduits dans notre belle langue de Molière, mais sont disponibles en japonais, chinois ou anglais ; pour ce dernier, avoir les bases devrait vous suffire à en comprendre la majeure partie.

Un Shmup nerveux et un peu différent

Never Awake associe le Shoot’em Up avec un bon quota Bullet Hell, et donc un certain sens de la difficulté. L’aventure se présente sous forme de plusieurs mondes (représentant une peur différente à chaque fois), scindés en une dizaine de niveaux chacun, eux-mêmes comportant quelques boss.

Lors du déroulement d’un Level, nous y incarnons donc Rem, une aide précieuse pour la jeune fille. Comme pour les Shmups traditionnels, Rem peut se mouvoir sur tout l’écran et utilise un tir de base directionnel, à l’aide du second Stick. Cette approche Twin Stick Shooter assez nerveuse, est ainsi assimilable très instinctivement, il suffit d’abattre des ennemis/opposants, multipliant les attaques envers Rem arrivant de tous les côtés. Une excellente observation est donc de mise, d’autant que chaque Level possède ses propres subtilités d’approche (scrolling horizontal, vertical, sens de départ,…)

Jusque-là, nous sommes donc en terrain classique, sauf que contrairement aux autres Shoot’em Up, ici pour passer un Level, il faut accumuler des âmes et atteindre le seuil requis de 100%. Autrement dit, une fois vaincus, la plupart des adversaires du bestiaire laissent des âmes derrière eux, il est alors nécessaire de les ramasser pour augmenter le pourcentage requis. Néanmoins, comme dans tout Shmup qui se respecte, la collecte est parfois difficile avec les Bullets adverses remplissant l’écran, ou même parfois des obstacles.

Dans ce fracas, on peut choisir à loisir d’utiliser un dash à tout moment -mais attention cela peut se retourner totalement contre vous-, ou alors se servir de l’un des pouvoirs spéciaux. Le premier permettant par exemple de nettoyer une partie de l’écran et de vaincre des adversaires.

On préfère vous rassurer, car très rapidement au fil de l’avancée, toutes les âmes ne sont pas récoltables en une fois, à la place les Levels du soft utilisent un « loop ». Comprenez par là que les niveaux (plus de 80), très courts, font une « nouvelle boucle ». C’est-à-dire que l’on retrouve les mêmes Levels, mais avec des adversaires devenant de plus en plus puissants et difficiles à vaincre. Les ratés sont donc forcément de mise, même si l’on aurait parfois préféré pouvoir choisir directement un style de difficulté. Mais en même temps cette feature spéciale est aussi ce qui fait un peu le charme de Never Awake.

À force de progresser au fil des Levels et des mondes, de nouvelles options d’upgrades, payantes et utiles, font leur apparition. On peut par exemple modifier le pouvoir spécial par de multiples tirs aux munitions limitées, ou équiper quelques « accessoires » servant par exemple à restaurer la jauge du pouvoir spécial en récoltant des âmes.

Vous l’aurez compris, ces nouveaux atouts permettent d’upgrader son scoring en rejouant les Levels et ainsi atteindre des scores dans un seul Loop plutôt. Cependant, et c’est assez logique, l’impact de la découverte des niveaux n’est plus présente, impliquant de ce fait une certaine répétitivité. En dehors de cela, il existe aussi des combats de boss plus imposants, pour ces derniers on reprend une recette/formule plus classique des Shmups, c’est-à-dire des affrontements en plusieurs phases.

Visuel Burton-esque

Concernant la palette graphique, les développeurs ont opté pour des sprites 2D pour les adversaires, et en 3D pour Rem (notre protagoniste). Le bestiaire, alliant des insectes rampants à des chiens, en passant par des légumes, a une apparence très « Burton-esque ». L’ensemble, sans être effrayant dans le pur sens du terme, a tout de même un côté « dérangeant ». Un souhait des développeurs qui fonctionne, pour peu que l’on soit réceptif aux visuels (« monstres et ambiance »). Musicalement, les thèmes sonores et les bruitages accompagnent bien ce périple. Enfin, pour rappel, les voix sont en anglais, tout comme les principaux sous-titres.

Testé sur PS5