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Noctuary : Un résultat étincelant pour ce VN hybride !



Avant de vous dire pourquoi Noctuary nous a autant plu, on commence par un aparté traditionnel sur le studio de conception de ce titre. Le soft a été réalisé par l’équipe chinoise de Gratesca Studio situé à Chengdu, d’ailleurs auparavant, ce studio n’était pas nommé ainsi, il s’appelait HongCha Games. Outre Noctuary, on doit aux développeurs Far Away dans un registre proche, effectivement ce jeu est aussi un Visual Novel avec dans ce cas précis des choix multiples menant à différentes conclusions. Autant dire que pour celles et ceux connaissant déjà leur précédente production, Noctuary était attendu au tournant. Et question narration, on peut déjà vous dire qu’ils ont mis les petits plats dans les grands.

Passionnant

Cet univers difficile à suivre de prime abord, contient logiquement beaucoup de dialogues, Visual Novel oblige. Mais rassurez-vous, les développeurs ont intégré un lexique dédié aux termes généraux tout en étant explicatif pour ne pas être perdu ou même se rafraîchir la mémoire et être mieux immergé. Pour autant, une fois que l’on a saisi les informations, on se retrouve clairement happé par les multiples histoires, eh oui il y a plusieurs récits ainsi qu’un fil rouge global !

Sans faire dans le trop compliqué, l’univers nous envoie dans le royaume d’Inlixaland, subissant une dualité entre la Lumière et les Ténèbres, respectivement nommé les Illuminators et les Darkritters. Ici nous suivons Fancia Dream et Alina Nightsong, deux amis cherchant à devenir des Arborangers, autrement dit un groupe d’unité spéciale (gardiennes de la Lumière) visant à éliminer la corruption des ténèbres appelée les Darkritters (des créatures malsaines) afin de ne pas faire sombrer le monde. Au cours de leur mission, les deux amies font une rencontre inattendue, et ce n’est pas la seule car les Darkritters sont prêts à bondir…

Ce sera tout pour le contexte que nous avons essayé de rendre le moins complexe et le plus évasif possible afin de ne pas en dévoiler plus que nécessaire. En tout cas, sans trop en dire, que ce soit au travers des récits centrés sur les personnages avec des personnalités bien distinctes devenant rapidement attachantes, qu’au niveau de l’histoire globale, l’écriture profite tout simplement d’une très belle plume. Entre les moments tristes, plus joyeux et même parfois humoristiques, l’ensemble reste passionnant et plaisant à suivre. Un vrai plaisir !

Code ARPG respecté, rythmé et bien ficelé

On suit cette histoire captivante et rondement menée au cours de plusieurs chapitres, eux-mêmes scindés en plusieurs missions distinctes. Des missions principales et d’autres annexes toujours aussi bien écrites soit dit en passant, limitées dans le temps dont on effectue les passages par le biais de dialogues (entièrement en VN donc) ou alors lors d’une vue 3D isométrique où l’on joue en Action temps réel (façon ARPG).

Mais juste avant de parler du dynamisme de ces combats et de la façon dont on procède pour éliminer les Darkritters à partir d’une formule classique et efficace, il ne faut pas oublier de mentionner la partie RPG de cet Action-RPG/Visual Novel intervenant grâce aux récompenses acquises lors des missions/quêtes effectuées.

D’un côté nous avons les « Blessings » (ou bénédictions), une feature servant en quelque sorte de buffs avec par exemple l’augmentation de dégâts critiques. Bienvenus et utiles, les développeurs ont eu la bonne idée de les soumettre à un système de restriction dans le sens où il n’est bien évidemment pas possible de les équiper tous en même temps ; de quoi apporter de la réflexion supplémentaire lors des choix.

De l’autre côté nous avons les Photons qui cette fois font office de points de compétences à allouer sans surprise… dans un « arbre de compétences ». Là encore, c’est classique et efficace sauf que cet arbre est plus orienté dans les améliorations de statistiques au final, ce qui risque de chagriner quelques-un(e)s d’entre vous.

Mais rassurez-vous immédiatement, car le système de gameplay est tout simplement bien ficelé pour le genre ARPG auquel il appartient. En effet, lors de ces affrontements en temps réel, on peut réaliser des frappes à combiner pour effectuer des combos, se servir d’attaques plus puissantes encore (liées à une jauge spécifique façon MP à remplir en attaquant), utiliser des esquives limitées en nombre par un système de « Cooldown », se soigner (en nombre limité). Et ceci n’est que la base car le duo peut être switché à tout moment !

L’occasion de déclencher une frappe dévastatrice ou même de réanimer son alliée (vaincue au combat) en restant dans la zone d’effet établie. Mais pourquoi faire intervenir des personnages en dehors de cela ? Eh bien tout simplement pour avoir accès aux six styles de combat (trois par personnages, également switchable à tout moment) permettant d’alterner entre joutes et rapidité au corps-à-corps ou à distance avec élégance dans chaque cas. Pour résumer, c’est fun avec une bonne difficulté et dynamique comme il faut, le genre est donc bien respecté niveau Action tout en restant accessible. En revanche, on regrette de ne pas avoir affaire à une exploration en bonne et due forme, l’un de nos seuls regrets par ailleurs.

Ambiance immersive

Avant de passer à notre appréciation globale, parlons de l’axe technique, sonore, ainsi que de la palette graphique. Avec cette nouvelle production de Gratesca Studio, les développeurs ont donc opté pour le Visual Novel et par conséquent de nombreuses illustrations/artworks, et de l’autre (pour cette fois avec Noctuary), l’utilisation d’un moteur de jeu « 3D » pour le rendu in-game des affrontements.

En ce qui concerne la partie VN, on se croirait très clairement en train de suivre un manga d’une grande beauté, et même un anime lors de cinématiques. Ici, les développeurs de Gratesca Studio nous gratifient de magnifiques dessins, que ce soit au niveau des arrière-plans détaillés que pour le soin apporté aux personnages ainsi qu’à leurs vêtements.

Pour la partie dite combat, c’est très correct pour le moteur de jeu utilisé et comme avec les titres d’Action-RPG en général, les effets lors de techniques/capacités et même de frappes sont réussis en apportant un côté « pyrotechnique » coloré et soigné. Passons maintenant à la partie musicale, toute aussi brillante. Les compositions sont très belles, oscillant entre des moments calmes ou plus en tension accompagnant ainsi les événements vécus avec brio.

Précisons une nouvelle fois que les textes sont disponibles dans la langue de Shakespeare, ce qui est un grand frein pour les non-bilingues qui passeront à côté d’un titre très bien écrit et prenant… Enfin, sachez que les doublages sont accessibles en cantonais, mandarin et japonais.

Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur