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Pankapu : La plate-forme comme on l’aime !



Du Rêve au cauchemar

En pleine nuit d’orages, Djaha’rell un jeune garçon se réveille en sursaut après un cauchemar. Son père intervient immédiatement et lui dit : « Je vais te raconter l’histoire pour éloigner les cauchemars que ma grand-mère me lisait lorsque j’étais enfant. » C’est ainsi qu’il ouvre l’ouvrage et se met à conter l’histoire du monde des Rêves connu sous le nom d’Omnia. A Omnia, les êtres vivent paisiblement, remplissant le monde d’espoirs.

Mais malheureusement, un funeste jour, un « Voile » séparant les deux mondes, celui des Rêves et des Cauchemars, se déchire. De cette « fissure » apparaît de nombreux Hya’nagis, et ces monstres envahirent Omnia et répandirent la corruption. Le monde des Rêves était menacé, et tout espoir risquait de disparaître…

L’Hymne des Rêves, Iketomi se dit qu’il était temps d’agir. Avec ses pouvoirs, il réunit les derniers rêves pour donner naissance à un Gardien, Pankapu. Ce dernier se voit confier une première mission par Iketomi, celle de partir à la recherche d’Ohiti, l’esprit de la forêt.

Pour un titre qui se veut être un hommage aux plateformers des années 1990, l’histoire de Pankapu est bien travaillé et se lit de deux manières : celle d’un conte pour enfants avec l’histoire de Pankapu Gardien des Rêves, et de l’autre celle de Djaha’rell, garçon persécuté. Les scènes de l’histoire se déroulent sous forme de vignettes BD très agréables à regarder. Et même si le récit de fond « sauver le monde des cauchemars » peut être naïf, ce n’est qu’après avoir parcouru une partie de l’aventure que l’on se rend compte de notions bien plus matures. D’ailleurs le lexique du monde d’Omnia que l’on découvre est riche en information. Une suite est même envisageable.

Le plateformer d’antan

Ode à la plateforme en 2D des années 1990, Pankapu en reprend le fonctionnement même. C’est-à-dire que via une map, on accède à différents niveaux qu’il faut traverser pour progresser. Ces niveaux peuvent aller de la forêt, à la lave en passant par de la neige,… La découpe est très simple, chacun des niveaux possède sa dose de phases de plate-forme, d’élimination d’ennemis, de découverte d’objets et de collectibles cachés.

On progresse à l’aide des actions de Bravoure (Egide : classe de combat différente) de Pankapu, c’est-à-dire qu’au début, avec la classe Guerrier, on dispose d’une attaque à l’épée que l’on peut effectuer en une série de trois combos, une parade à l’aide d’un bouclier, le traditionnel saut et le martèlement au sol après avoir effectué un saut, voilà donc les actions de base, rien de révolutionnaire dans l’approche.

Si les premières phases de plate-forme sont assez simples à passer comme sauter de plate-forme en plate-forme, ou de plate-forme mouvante à d’autres qui « s’écroulent », la difficulté monte d’un cran lorsqu’il faut utiliser le saut à la seconde près. Pour vous donner un exemple, lors de certaines phases de plate-forme classique en apparence, il faut faire attention aux tirs ennemis voire à l’ennemi même, tout en prenant garde à ne pas se faire toucher par les éléments du décor (sorte d’électricité),…

Par la suite, ces phases se compliquent par l’ajout de nouvelles Egides puisqu’il faut jongler entre les différentes formes de Pankapu afin de progresser (double saut, planer,…). Ces phases de plate-forme ne sont donc pas insurmontables, mais demanderont de s’y reprendre à plusieurs fois, si vous n’êtes pas un(e) as de la plate-forme.

Dans la première partie du titre (l’épisode 1 sorti en 2016 sur PC) et armé de seulement trois points de
Lutanite (vie), les affrontements contre les ennemis ne requiert principalement que l’Egide de Bravoure (forme de combat Guerrier). Et même si cette Egide s’avère assez simple et efficace à utiliser, il faut quand même observer les patterns ennemis pour savoir quand esquiver et contre-attaquer. Mais certains de ces ennemis ne peuvent s’éliminer que d’une manière particulière.

La nébuleuse Nebula et les Egides

Comme nous venons de le dire, certains ennemis ne peuvent s’éliminer que d’une manière particulière. Pour se défaire de ces ennemis coriaces, on obtient assez rapidement au début de l’aventure une Nebula, c’est-à-dire un pouvoir élémentaire qui change les effets de chaque attaque. Et là cela devient intéressant, parce que non seulement les effets sont beaux à regarder, mais en plus ces Nebulas nous donnent accès à d’autres pouvoirs.

Par exemple l’Explosion de Bravoure de base de Pankapu qui n’est associée à aucun élément, et qui utilise une partie d’une jauge de l’anima (jauge de mana) liée à une Nebula (pouvoir élémentaire) spécifique devient trois petites sphères de protection. Et cela ne s’arrête pas là. Lors d’un martèlement au sol, si l’on est « équipé » d’une Nebula particulière, des roches sortent du sol pour occasionner des dégâts aux ennemis tout proche.

Mais qu’en est-il des ennemis éloignés ? Utiliser une attaque tourbillon à la manière de Dust (Dust – An Elysian Tail) n’est pas forcément la meilleure solution, tout comme sauter pour frapper au-dessus du vide, le mieux est d’utiliser une autre Egide (classe de combat différente), celle de Fougue. Après le Guerrier à l’épée et au bouclier (Bravoure), on peut choisir à l’envie (et par simple pression d’une touche pour switcher), un Archer qui tire des flèches à distance, muni d’un double saut mais aussi de dash.

Ou alors après la seconde partie (l’épisode 2 sorti en septembre 2017 sur PC et consoles), on utilise l’Egide de Foi qui nous permet d’incarner un Mage qui peut se téléporter, figer le temps ou encore planer. Là encore, chacune des Egides (classe de combat différente) liée à une Nebula (pouvoir élémentaire) permet de varier les façons de vaincre les ennemis, ce qui offre une belle diversité dans l’approche des combats et dans les combats eux-mêmes.

D’ailleurs parlant combat, pendant les phases de boss, c’est un réel plaisir que d’alterner entre ces différentes formes et de chercher la moindre faille pour utiliser des attaques, parce que ces boss sont pour le moins punitifs sur les bords. De même que la seconde partie du jeu demandant davantage de réflexe et où les morts semblent parfois inévitables la première fois. Heureusement de nombreuses sauvegardes (petit clin d’oeil au passage à Rayman, ces sauvegardes étant similaires aussi bien au niveau visuel que sonore), sont bien placées, généralement avant et après les passages délicats.

Ce qui peut sembler le plus dur, c’est de récupérer les différents collectibles : Mudjins, Fragment de Lutanite et autres objets, mais ce n’est qu’une apparence. Certains requièrent juste un bon sens de l’observation pour être repérés (mur de couleur différente, décor visuel au premier plan,…) mais d’autres nécessitent une relecture de niveaux après avoir acquis un nouveau pouvoir, à la manière d’un Metroidvania en quelque sorte.

Le seul bémol dans tout cela, en sus de la difficulté en « yo-yo », c’est que si l’on joue aux deux épisodes dans ce format complet, on ressent directement un certain déséquilibre. En effet la seconde partie gomme des erreurs de la première, mais tout comme le premier épisode, elle n’exploite pas à fond toutes les subtilités que le titre à mis en place. On attend donc avec impatience de voir de quoi il en retourne avec une éventuelle suite.

Enchanteur

L’univers onirique où évolue Pankapu est magnifique, le design et la direction artistique font penser à un certain Rayman dans la mise en place des décors et des choix de colorisation. C’est superbe avec une très belle animation style dessin. Chacun des plans a sa place, l’arrière-plan servant de décor, le plan principal de lieu d’évolution, et le premier plan a été utilisé astucieusement par les développeurs pour pouvoir y cacher de nombreux collectibles sur le plan principal. Du tout bon !

Au niveau de la sonorité, on a le droit à des musiques douces et calmes, l’une d’entre elles est la contribution de Hiroki Kikuta, compositeur se trouvant derrière l’OST de Secret of Mana, et on le ressent directement. Les musiques de boss quant à elles sont épiques, dommage d’ailleurs que l’on ne retrouve pas plus de musique de ce type dans le reste de l’aventure. Les bruitages pour leur part sont assez discrets, on aurait aimé plus de punch et de sons appuyés les concernant.

Testé sur une version Xbox One