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Rage 2 : Un FPS enragé à la Mad Max



Initialement développé par id Software, Rage premier du nom avait beaucoup de choses plaidant en sa faveur notamment ses combats relativement fun et son univers/background bien utilisé. Cependant il comportait quelques lacunes, dont une fin trop bâclée et une narration n’étant pas assez poussée. On attendait donc de voir si ce second Rage allait résoudre les défauts du premier soft en apportant quelque chose de neuf.

Première constatation, id Software est largement en retrait par rapport à Avalanche Studios, puisqu’ils n’ont que peu participé au développement de cette suite. En attendant de savoir si cela porte préjudice au jeu, vous pouvez relire le test du premier opus pour vous rafraîchir la mémoire.

Le retour de l’Autorité

Si son prédécesseur avait bien su mettre en avant son univers/background, ce second titre n’exploite pratiquement jamais cette ficelle pourtant intéressante. Toujours à Wasteland, ce nouveau pan d’histoire débute plusieurs décennies après les événements du premier Rage.

Cette fois c’est un personnage inédit qui est au cœur de l’action : Walker. Héros ou héroïne selon le sexe choisi, Walker vivait paisiblement dans sa bourgade de Vineland avec notamment les Rangers et sa tante adoptive, jusqu’au jour fatidique où l’Autorité a assailli la ville. Agissant sous les ordres du Général Cross (déjà connu dans le premier opus), Vineland a été saccagé, les Rangers abattus, le reste de la communauté aussi. En plus de cela la tante de Walker a été assassinée. Désormais devenu Ranger de substitution, Walker est la seule personne à pouvoir contrecarrer les plans du Général Cross, et il/elle compte bien mener sa mission au succès.

Même si ce second épisode part du bon pied, le scénario s’inscrit seulement sur quelques missions à peine, prenant davantage l’apparence de prétexte qu’autre chose. On retient alors principalement le côté déjanté/décalé, l’humour distillé çà et là, et l’univers post-apocalyptique à la Mad Max. On salue également le travail des développeurs qui cette fois ont pris les remarques en compte pour améliorer la fin mais évidemment nous n’en dirons pas plus.

Un Open-World bac à sable

Ce second volet nous fait une nouvelle fois arpenter les terres arides et désertiques du Wasteland mais pas seulement. En effet, contrairement à son prédécesseur, Rage 2 garde non seulement toutes les bases installées auparavant mais intègre également des nouveautés appréciables. À la place du monde semi-ouvert déjà vu précédemment, le Wasteland est devenu un open-world que l’on peut visiter à sa guise sans aucune restriction.

On peut bien sûr se déplacer sur ces grandes étendues à pied, mais rien ne vaut une bonne caisse pour voyager plus rapidement. D’ailleurs, on doit dire que comme d’habitude, la conduite des bolides customisables orientée sur l’arcade comme pour Mad Max, est assez fun même sur le long terme. Libre à vous donc de vagabonder avec une moto, des voitures de course, un char d’assaut, etc… même si rien n’équivaut véritablement la bagnole de base (le Phénix).

Monde ouvert façon bac à sable, arpenter le Wasteland nous permet de découvrir plusieurs missions majeures mais aussi une multitude d’activités annexes comme pour les softs du genre. Il est donc tout à fait possible de ne faire que la quête principale avec les armes de base, ou alors de se concentrer sur la recherche en explorant une énorme partie de ce terrain de jeu.

Parmi les activités annexes, on retrouve bien entendu des camps ennemis à détruire, des primes, des arches, des ressources à trouver, des coffres disséminés çà et là, des lieux d’intérêts, quelques courses et même des convois à abattre. Des quêtes que l’on répète inlassablement tout au long du jeu dans l’ordre que l’on souhaite et c’est là l’un des points noirs du titre.

Si l’on retrouve ce système dans de nombreux jeux bac à sable, ici la sensation de répétitivité se fait vite ressentir malgré la diversité apparente des missions. On en revient pratiquement tout le temps à faire la même chose, c’est-à-dire éliminer les troupes adverses. Alors pourquoi se préoccuper de cette partie annexe ? Pour pouvoir améliorer les capacités de son personnage et son bolide, tout simplement.

Un système de personnalisation sympathique

Outre l’exploration, le but principal du jeu est donc de contrecarrer les plans de l’Autorité. Pour ce faire et avoir des appuis, il faut venir en aide à trois personnes distinctes qui ont évidemment des tracas. Une fois leur demande résolue, le personnage associé apporte sa contribution en permettant à Walker d’acquérir de nouveaux éléments utiles (des compétences) grâce aux Projets.

Réparti en plusieurs arbres de talents, chaque personnalité importante a son propre style. Par exemple Lily Prowley (l’amie d’enfance de Walker) permet d’avoir un chargeur complet durant l’utilisation d’un Overdrive. Alors que de son côté le Dr. Kvasir peut nous permettre de découvrir les coffres d’emblée sur le radar, ou d’augmenter le nombre de potions transportables grâce aux ceintures à infusion.

Et bien entendu on ne vous cite pas tout ! Vous l’aurez compris, c’est à vous de choisir l’ordre d’orientation de ces facultés en fonction de vos priorités. Toutefois pour acquérir la compétence associée, il est nécessaire d’être en possession de points de projets qui s’acquièrent durant les activités.

Mais ce n’est pas tout, nous vous en parlions tout à l’heure, il est également possible d’apprendre des techniques spécifiques à Walker. Contrairement aux projets, l’acquisition de ces techniques requiert de se rendre aux diverses Arches disséminées çà et là dans le Wasteland afin d’être apprises. On peut ainsi acquérir divers types de flingues ou encore un double saut par exemple.

Et une fois en possession de ces compétences, on peut les perfectionner de nouveau à l’aide de Feltrite (ressource trouvable notamment dans les coffres), tout comme l’armement qui peut être doté de Mods. D’ailleurs pour ces derniers, on doit choisir ce que l’on préfère améliorer entre des munitions supplémentaires, des dégâts accrus, un meilleur maniement, etc… Toutes ces choses non obligatoires sont évidemment plus utiles lors d’un choix de difficulté plus élevé.

Des combats nerveux, violents, fun

En tant que FPS, Rage 2 a de beaux atouts dans sa manche concernant ses combats nerveux et fun. La vivacité et l’agressivité sont les maîtres mots de ces joutes. On retrouve un système de roue des armes pour sélectionner le flingue que l’on souhaite employer ou bien simplement en changer deux à la volée.

En parlant des armes, on peut en acquérir jusqu’à huit. Oui cela fait très peu, surtout que certaines d’entre elles sont plus complexes à utiliser pour élaborer une stratégie pendant un affrontement. Du coup, on a tendance à rester sur les éternels attirails connus : bazooka, fusil d’assaut et à pompe, des valeurs sûres.

À côté de cela, on a des pouvoirs spéciaux très efficaces en plus d’être jouissifs. Certes, au début ils ne sont pas faciles à mettre en place en combat mais une fois maîtrisés, on prend un malin plaisir à les utiliser. Combiner une attaque brutale au poing puis esquiver avec un dash au dernier moment avant de repartir à l’assaut est vraiment fun, et ce sans non plus oublier la technique d’Overdrive (une rage extrême en somme).

Bien que nous soyons en face d’un FPS très fluide, nerveux et rapide (à la Doom), certaines fois en difficulté élevée, il faut se la jouer à la « cool » et prendre son temps pour traverser certains lieux. Oui, car contrairement à d’autres titres, votre santé ne se régénère pas toute seule en se mettant à l’abri par exemple. Non à la place il faut quelque fois être plus discret pour vaincre des opposants et ainsi pouvoir se soigner avec de la Feltrite, ou tout simplement utiliser des potions.

Entre le bon et le moins bon

Techniquement, on peut le dire, Rage 2 est plutôt mi-figue mi-raisin. La première bonne nouvelle dont nous parlions dans la partie gameplay, c’est que le soft abandonne son aspect semi-ouvert du premier opus au profit d’un monde totalement ouvert. Cela permet d’apporter logiquement davantage de variétés aux environnements. Si l’on retrouve un style Mad Max avec des terrains arides et désertiques, ce constat post-apocalyptique devient un peu plus vivant grâce notamment à des marécages ou encore des jungles luxuriantes.

Vous le savez si vous avez précédemment arpenté un open-world, l’apparence visuelle ainsi que la technique peuvent subir des faiblesses considérables en fonction des maladresses (ou non) des équipes de développement. Et malheureusement, ce Rage 2 ne fait pas exception à la règle. Si sur Xbox One X on profite d’un framerate stable et solide à 60 images par seconde, ce qui est logiquement plus agréable lorsque l’on joue à un FPS (et TPS en voiture), des concessions ont dû être faites.

En effet, même sur la dernière Xbox One du marché, on a par exemple rencontré plusieurs problèmes de clipping, HUD qui s’efface, etc… Idem du côté des « graphismes purs » on est parfois en face de très jolis panoramas mais de l’autre les textures manquent de détails et de finitions ce qui gâche une petite partie de l’expérience. On a donc autant de belles surprises que de déconvenues.

Côté sonore, les bruitages (des tirs, des bagnoles, etc…) ainsi que l’OST participent bien à l’ambiance avec des moments calmes et plus rythmés selon les situations. Enfin, le soft dispose d’une VF intégrale, d’ailleurs l’une des choses sympathiques est que le personnage parle plutôt que d’être muet même si son bolide doué de parole lui vole la vedette.

Testé sur Xbox One X