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Recompile : Défragmentation réussie ?



Le soft a été développé par la très petite équipe de Phigames. Cette dernière, basée à Manchester (Royaume-Uni), est actuellement composée d’un trio : le compositeur Richard Evans, le développeur Phi Dihn (également programmeur, concepteur et directeur sur Recompile), ainsi que l’animateur James Vincent Marshall. Trois personnes connaissant déjà l’industrie vidéoludique avec la réalisation de Nuclear Autumn, un Platerformer en pixelart ou encore le Roguelike Tinykeep. Leur dernière production en date n’est autre que Recompile, le soft qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui.

Un virus dans un pc

S’inspirant d’œuvres cinématographiques futuristes à la Matrix, ou encore Tron par exemple, l’histoire de Recompile prend place dans un monde virtuel. Nous sommes dans la « peau » d’un programme informatique ayant été envoyé dans la « Mainframe » afin d’effectuer des réparations de manière « différente ». En d’autres termes, pirater un « superordinateur hostile » afin d’en reprendre possession et le redémarrer convenablement.

En choisissant le thème du monde virtuel et tout particulièrement celui d’un ordinateur, les termes utilisés comme les virus, les données informatiques, le codage, la programmation, le piratage, ou encore la défragmentation, parleront à coup sûr aux férus d’informatique. Et si de prime abord, l’histoire semble classique, elle met en avant davantage de réflexion comme une mise en garde sur les effets de l’intelligence artificielle et sa place dans notre société.

Mais pour découvrir l’histoire de « l’Hyperviseur » et ses origines, il faut vraiment vagabonder dans ce monde virtuel et effectuer de nombreuses recherches. Car la narration s’avère intéressante, riche, complexe mais aussi très cryptée avec des données disséminées çà et là dans les niveaux. Autant dire que si vous n’aimez pas revenir sur vos pas pour dénicher quelques informations, vous passerez à côté de beaucoup de choses, et ce d’autant plus qu’il est possible d’accéder à différentes fins en fonction de données récupérées.

Un Metroidvania surpuissant

En tant que monde virtuel, et plus particulièrement dans les tréfonds d’un superordinateur, certains lieux visitables se dégagent par une ambiance assez « sombre ». Grâce à cela et au travail de jeux de lumière, coloration incluse, Recompile a bien réussi à cerner ce que l’on attend de ce genre d’atmosphère virtuelle. Pour accompagner cela, nous avons aussi un lot d’évènement textuel, des scans, de faux « glitchs » ou bugs d’éléments, sans oublier les apparitions de langage informatique ou encore des logs, etc…

Que les novices se rassurent toutefois, sous cette apparence très bien construite se cache avant tout un Metroidvania classique dans la forme. De ce fait, vous ne serez sans doute pas surpris de découvrir un HUB central nous amenant aux différents environnements du jeu. Ces derniers, toujours associés à la thématique générale « virtuelle numérique », possèdent leur propre aspect labyrinthique et passages bloqués nécessitant une relecture des lieux après l’acquisition d’un nouveau pouvoir.

Cela peut se traduire par exemple par l’accès à la translation verticale, autrement dit le saut. Grâce à cette feature très connue, on peut alors accéder à des plateformes plus élevées, sauter au-dessus de précipices, se rendre dans des ascenseurs ou encore activer des interrupteurs dans l’optique de « rallumer des circuits ». Si l’aspect vertical est donc bien présent, la « descente dans les étages » entre guillemets est parfois plus délicate, la faute à ces teintes sombres justement nous empêchant de distinguer correctement les éléments du décor et leur angle. Il n’est donc pas rare de faire une grande chute équivalent à rendre notre « programme » (personnage) moins résistant (perte de « PV »). La précaution est alors de mise, il faut avancer prudemment mais aussi arriver à faire un repérage d’une forme « différente » comme un petit rebord afin de se glisser dessus.

D’autres pouvoirs sont également à la partie, sans tous les citer, on pense notamment à un « pseudo-flingue » permettant à notre protagoniste de viser et tirer, comme dans un TPS classique. Seulement même si le bestiaire de la Mainframe se compose de plusieurs types d’opposants, la caméra du système de visée est plus lente que la caméra traditionnelle, du coup les tirs sont assez imprécis. Nous avons donc largement le temps de nous faire canarder avant de pouvoir riposter. Une petite option de réglage de sensibilité ou une vitesse accrue (la même que la caméra traditionnelle) serait intéressante et comblerait ce problème.

Des problèmes, vous allez aussi en rencontrer dans la Mainframe, certains pans nécessitent en effet une « réparation » et donc la résolution de plusieurs puzzles/énigmes. Le but étant d’accéder à des passages inédits et/ou de nouveaux pouvoirs comme mentionnés plus haut. Ces énigmes sont par exemple à base d’ouverture et de fermeture de « portes logiques », le tout étant lié à des circuits électriques. Rassurez-vous tout de même, un bon sens d’observation et une bonne réflexion suffisent à leurs résolutions, même si certaines d’entre elles demandent un peu plus de jugeote et donc de temps.

Du temps justement mais aussi de la patience, il vous en faudra à force de tourner en rond si vous ne mettez pas la main sur la « World Map » des lieux. Cette dernière est effectivement inaccessible à moins de bien fouiller -petit indice- le HUB central. Au vu de son utilité et du marquage de données en légende, comme la zone d’acquisition de pouvoirs, cela serait dommage de s’en priver.

Surtout que ces pouvoirs se révèlent fort utiles, peut-être trop d’ailleurs avouons-le. Ainsi si les débuts sont difficiles, notre personnage, possédant une réelle courbe d’évolution, devient rapidement beaucoup trop puissant, de ce fait, la difficulté disparaît d’un coup. Dommage, car ce système possède de bonnes idées, mais avec cette surpuissance, cela gâche un peu l’expérience générale.

Une ambiance visuelle virtuelle

Disponible également sur PC, Recompile est sorti uniquement sur les plateformes de nouvelles générations PS5 et Xbox Series. Sur Xbox Series X, il n’y a pas à dire, le titre reste fluide pour une expérience optimale.

Concernant son enrobage, nous vous le disions en amont, les développeurs ont opté pour un rendu alliant teintes sombres et une colorimétrie façon « couleurs vives ». Même si l’ensemble peut faire minimaliste, avec également un design de codage d’un système informatique jusque dans la « World Map », la totalité fonctionne vraiment bien. Du tout bon de ce côté-là.

Tout comme pour la bande-son d’ailleurs avec plusieurs styles musicaux changeant à force d’avancer dans l’aventure. Dommage toutefois que l’ensemble se fasse trop discret. Pour finir, s’il n’y a pas de doublages, les différents dialogues sont écrits en français, de quoi profiter de ce Lore très riche.

Testé sur Xbox Series X