- Article publié sur MaXoE.com -


Resident Evil 3 Remake : Un Remake maîtrisé mais…



Cela n’a pourtant pas empêché le titre de s’être vendu à plus de 2,7 millions d’exemplaires fin juin dernier. Moins d’engouement que pour RE2 certes, mais peut-être est-ce aussi dû aux parties tronquées ou modifiées de l’aventure originale de RE3 sur Playstation en 1999.

Une revisite de l’opus original qui fera parler

Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, Resident Evil 3 n’est pas la suite de RE2 mais c’est plutôt le contraire. L’ordre de la chronologie, à l’image de certains jeux, peut sembler complexe pour un(e) néophyte en la matière. Pour vous aider, sachez que cet opus se déroule une poignée d’heures avant les débuts du second volet, et deux mois après le premier épisode se déroulant dans un manoir -no spoil-.

Une large épidémie sévit dans le monde. Pour minimiser et enrayer les effets néfastes, le président des États-Unis décrète la quarantaine pour la population du Midwest. Malheureusement au lieu de l’effet escompté, des émeutes éclatent à divers endroits, même dans la ville de Racoon City, théâtre de bien des événements.

Jill Valentine, héroïne et rescapée du premier opus, reçoit la visite impromptue d’un colosse pas commode du tout : le Némésis. Il s’avère que ce dernier recherche les membres du S.T.A.R.S dont Jill fait partie afin de la faire taire…définitivement. Fort heureusement, la jeune femme arrive à s’en sortir non sans quelques douleurs et frayeurs, et découvre les rues de Racoon City envahies de zombies. Secourue par Carlos Oliveira, membre de l’U.B.C.S, ce duo va devoir partir en quête d’un vaccin mais aussi affronter le redoutable et très collant Némésis.

Les connaisseurs(euses) du volet original (1999) l’auront compris à la lecture de cette trame, le commencement de l’aventure n’est plus le même pour ce retour « 2020 ». Cette section fait partie des changements opérés pour ce Remake. D’ailleurs la rencontre quasiment instantanée avec le colosse amène tout de suite le côté stressant. Il ne s’agit pas du seul changement effectué pour ce Remake, d’un côté on y découvre donc de nouvelles séquences, des personnages « secondaires » mis en avant et de l’autre des éléments et passages totalement disparus comme le beffroi. Malgré cela, cette nouvelle relecture reste intéressante à suivre, même si l’on aurait fortement apprécié en avoir plus, la durée de vie du soft étant relativement courte, à peine huit heures en prenant son temps, contre un peu plus d’une heure en « mode » Speedrun.

Un gameplay bien huilé mais rapidement trop porté sur l’action

Si vous avez eu l’opportunité de jouer au Remake de Resident Evil 2, dont vous pouvez retrouver notre test ici, ou à sa démo, vous ne serez absolument pas dépaysé. En effet, les modifications de gameplay y étant introduites ont également été apportées à cet opus dans l’optique de moderniser sa recette. Ainsi à la place d’une caméra à angle fixe, on se retrouve avec une vue à l’épaule dite TPS, ainsi qu’une caméra manuelle, bien plus pratique pour l’évolution dans l’aventure. D’ailleurs comme d’habitude, si la vitesse de rotation vous gêne, tout comme celle du réticule, n’hésitez pas à passer par les options pour toute modification.

L’aventure et l’exploration ne sont pas une mince affaire, car en dehors des traditionnels zombies bien plus résistants qu’à l’accoutumée -il faut plusieurs balles voire un bon chargeur pour s’en débarrasser-, le Némésis est un colosse coriace et hyper collant. Pire, ce « monstre » est invincible, il peut se servir de multiples armes comme un lance-roquette ou un lance-flamme, il est d’une grande rapidité, et il peut sauter pour nous barrer la route. Les premières heures sont assez oppressantes et stressantes, il est alors nécessaire de fuir dans un premier temps afin de rejoindre des immeubles et des pièces dans lesquels le colosse ne peut se rendre. C’est un bon moyen de souffler un peu, tout comme un tir bien placé dans des barils explosifs mais attention la fuite n’est pas toujours viable.

Comme l’auront compris les novices, le Némésis est notre principal adversaire, celui qui n’hésite pas à s’en prendre à Jill mais aussi à devenir de plus en plus impressionnant au fil de ses transformations que l’on vous laisse découvrir. Outre le Némésis et les zombies, le bestiaire se compose également de Pale Head, de Lickers provenant de RE2 mais aussi d’ennemis déjà présents dans l’opus RE3 de 1999 avec des chiens zombies ou encore des Hunters par exemple.

En avançant, n’hésitez pas à observer les alentours et les ombres sur les murs, même si l’on y trouve parfois un aspect « pixel », pour savoir à quoi s’en tenir. Face à un zombie, que l’on soit surpris(e) ou non, les développeurs ont intégré une fonction d’esquive parfaite façon « QTE » où le timing est primordial. Cependant, il faut dire que lors de nos sessions, une simple pression sur la touche associée ou de nombreuses pressions d’affilé, nous ont mis directement dans les crocs des zombies. Les fois où l’on a vraiment réussi cette manœuvre, une roulade s’est effectuée, si l’on dégaine pendant cette dernière, un petit effet de ralenti à la Bayonetta/Vanquish intervient, de quoi faire morfler nos opposants avec notre arsenal à disposition.

L’arsenal, parlons-en justement, on retrouve tout l’armement traditionnel des RE avec notamment un fusil à pompe, un lance-grenades, sans oublier le pistolet de base à améliorer par la suite. On peut également « crafter » quelques éléments comme du soin et des munitions à l’aide d’objets trouvés en chemin. RE3 Remake devient donc rapidement un jeu d’action pur quand on dispose d’un bon arsenal mais en comparaison avec les autres opus de la série, il est aussi trop pauvre en énigmes et manque rapidement de cet aspect « survival-horror ».

Un multijoueur anecdotique

En plus de ce Remake, RE3 s’accompagne de Resident Evil Resistance. Il s’agit d’un mode multijoueur asymétrique où l’on évolue en quatre contre un à l’instar d’un Evolve ou encore Predator Hunting Grounds. Dans ce mode, l’un des joueurs(euses) incarne le Mastermind, possédant un deck de cartes lui servant à déployer des zombies, monstres et autres pièges. Tandis que ses opposants sont des survivants devant collaborer pour s’échapper d’un complexe dans un temps imparti.

Clairement, le Mastermind reste avantagé grâce à son panel de possibilités pouvant permettre l’isolement des survivants pour les vaincre plus facilement. Le groupe de quatre doit donc être coordonné pour espérer remporter la partie, non sans réaliser quelques missions au préalable.

En conclusion, à moins d’être un chevronné du multi et de soft asymétrique, cette partie manque pour nous d’un Level Design plus travaillé et l’aspect répétitif peut vite prendre le pas sur la chose, on lui préfère donc nettement la trame principale. À savoir que depuis sa mise en route, ce mode a reçu diverses mises à jour, notamment en ce qui concerne l’équilibrage.

Flatteur pour la rétine

D’un point de vue esthétique, ce Remake utilise le RE Engine comme pour Resident Evil 2 Remake, Resident Evil 7 ou encore Devil May Cry V pour citer une œuvre plus récente, ce qui n’est pas le cas de Resident Evil Resistance, conçu avec un autre moteur.

Même avec une nouvelle année au compteur le résultat du moteur de Capcom est toujours aussi satisfaisant avec un grand degré de détails et des éléments très bien modélisés, les effets spéciaux (lumière, feu,…) ainsi que les personnages renforcent un côté réaliste. Un travail remarquable sur ce plan graphique et un framerate au top, même si ironiquement, le rendu des ombres n’est pas toujours au top niveau.

Du côté de l’OST, les fans ne seront pas dépaysés, car les thèmes restent dans le même genre que les précédents Resident Evil, tout en étant « remodernisés » pour l’occasion. Enfin les voix sont intégralement en français.

Testé sur PS4 Pro