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RPG Maker MV : La création rétro à portée de tous



Beaucoup d’apprenti(e)s programmeur(euse)s en herbe se sont essayé(e)s à RPG Maker (apparu au passage dans le courant des années 90 en Europe) pour voir de quoi il en retourne, et avec lui de nombreux jeux amateurs se sont installés sur la toile. Aujourd’hui avec plus de fonctions par rapport à son aîné, RPG Maker MV ne propose ni plus ni moins que de créer le jeu de ses rêves dans le style graphique 16bits SNES avec en plus l’histoire de son choix. Un concept alléchant que certain(e)s d’entre vous ont pu essayer d’élaborer avec une plus ou moins de patience et persévérance sur 3DS via RPG Maker FES, sorti en 2017.

Un tutoriel pour apprendre les bases

Le lancement des travaux débute par un tutoriel agrémenté pour le coup d’une petite histoire dans laquelle il faut aider le jeune Harold. C’est ainsi l’occasion de prendre en main un éditeur complet mais dont l’interface et l’ergonomie restent davantage pensées pour une mouture PC. D’ailleurs seules les bases sont expliquées par le tutoriel, pour le reste des éléments et des fonctions (et il y en a beaucoup, vous pouvez nous croire), il faut tâtonner et apprendre les fonctionnalités par soi-même. Pour naviguer dans ces nombreux menus, il faut multiplier les pressions sur une même touche jusqu’à ce que l’on arrive sur la partie que l’on souhaite.

Forcément au début des mots comme Chipsets, tuiles ou encore base de données ne parleront qu’aux plus passionné(e)s d’entre vous mais après plusieurs heures en compagnie du logiciel, de la communauté (on peut poser des questions à la communauté à partir du menu principal) et des aides, on commence à s’y faire davantage, même si l’on trouve que l’ergonomie n’est pas idéale pour une version PS4 bien qu’elle ait été adaptée pour le pad.

Un logiciel assez complet pour créer son propre titre / mais il manque d’ergonomie sur consoles

Une fois le tutoriel fini, c’est désormais la grande page blanche, et l’on doit choisir tout de A à Z, façonner son jeu en somme. Mais que les novices en la matière se rassurent, les développeurs ont intégré des maps d’exemples permettant une double utilisation : utiliser les maps préétablies pour son jeu (et/ou les modifier en partie) et s’aider de cette construction pour analyser les éléments et situations déjà mis en place. De quoi apprendre en toute simplicité, d’autant que le titre ne réclame aucunement d’être initié(e) à la programmation pour se lancer.

C’est lorsque l’on se sent véritablement prêt(e) que l’on se lance pleinement dans la création. Dans un premier temps il faut choisir les tuiles (éléments) que l’on souhaite incorporer à partir de chipsets prédéfinis (pour faire simple, il s’agit d’une photo remplie d’éléments), que l’on peut ajuster dans les options avancées de la base de données.

Il peut s’agir de sable, de plaines ou encore d’océans pour le « sol ». Bien sûr pour une première approche, rien ne vaut les éléments qui vont ensemble avant d’élaborer davantage et de voir plus grand ensuite. Prenons l’exemple d’une terre riche de vie, on y associe de la verdure et des reliefs comme des arbres, des cours d’eau, des montagnes, etc… Par la suite avec plus d’expérience, on peut inaugurer une World Map à l’allure post-apocalyptique, à l’ambiance japonaise ou réaliser un mix, tout dépend du type de chipset que l’on utilise en finalité.

Après avoir créé plusieurs maps, on les relie entre elles par un système de téléportation (des entrées et sorties pour changer de cartes si vous préférez), puis vient le temps de paramétrer des PNJs, leurs déplacements, textes et autres comportements, ainsi que des lignes de dialogues plus courtes, plus longues, avec choix de réponses,… tout cela selon votre inspiration. Par contre on préfère vous prévenir, écrire le texte s’effectue uniquement à partir de la manette. Si vous avez l’âme d’un romancier, autant dire que vous allez devoir avoir du temps devant vous -même à petite dose-, idem si vous aimez les histoires épiques.

En complément, il est également possible d’établir tout un tas d’autres paramètres comme la fréquence des combats, le nombre d’xp reçu par adversaire, les événements à planifier (interrupteur, quêtes, etc…), la modification des fiches du jeu avec les descriptifs d’objets, les objets en eux-mêmes, les classes de personnages, armes, sans oublier les ressources comme les musiques préinstallées que l’on peut associer à une map en particulier. Le format est donc relativement complet mais pour quelqu’un qui a déjà tâtonné sur la version PC du logiciel, il manque la possibilité d’introduire des éléments extérieurs à RPG Maker, donc aucune personnalisation supplémentaire n’est envisageable. Et c’est bien dommage, car même avec toutes ces possibilités, on aurait aimé pouvoir apporter notre propre touche personnelle.

Vous vous posez peut-être la question de savoir pourquoi réaliser le jeu de vos rêves, en connaissant forcément l’histoire, les quêtes et autres twists. Eh bien c’est très simple, grâce au logiciel et uniquement à partir de celui-ci, il est possible de partager son jeu avec la communauté, de quoi se soumettre à l’avis de joueurs(euses) afin voir si l’on a l’âme d’un(e) futur(e) développeur(euse). Il est donc possible d’essayer les créations d’autres personnes, et même de réaliser un jeu à plusieurs.

Une apparence pour les fans de rétro

Pour son apparence visuelle, RPG Maker MV utilise un rendu 16bits type SNES avec une vue d’hauteur pour l’exploration, ainsi qu’une vue à la première personne pour les combats, du moins par défaut. Autant dire que les fans de rétro seront ravis de voir leur jeu prendre vie sous leurs yeux. La partie sonore du logiciel intègre pas mal de morceaux avec des thèmes de châteaux par exemple. Enfin, sachez que le soft est intégralement sous-titré en français, même si l’on a déploré deux/trois petites erreurs dans les textes, mais franchement, rien de bien méchant.

Testé sur PS4 Pro