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Souldiers : Retro Forge Games signe un premier titre à ne pas rater !



Le soft, en création depuis plusieurs années, a été conçu par les développeurs chevronnés de Retro Forge Games. Située à Madrid, cette équipe est composée de seulement six personnes, dont Alberto Hernandez, directeur créatif. Premier titre du studio, Souldiers nous propose un mélange attrayant et accrocheur : des graphismes 2D 16 bits en pixel art de toute beauté, des mécaniques de combat s’approchant des Souls, une facette RPG, une exploration Metroidvania ou encore des phases de plateformes. Son histoire quant à elle, nous emmène dans un monde Heroic Fantasy aux inspirations d’antan et aux légendes.

Terragaya, un nouveau destin remplit de défis 

L’aventure commence auprès de la nation de Zarga, l’un des trois royaumes dirigeant le continent d’Ascil. Dans son fief, le Roi de Zarga et ses conseillers échafaudent un plan de guerre contre l’armée de Dadelm. Mais à la dernière minute, au lieu de retenir l’idée du général Brigard, le Roi et ses conseillers optent pour la sagesse du sorcier Arkzel : un changement de stratégie, plus semblable à une embuscade, et donc une attaque sur plusieurs fronts. Un peu plus tard, alors que le général Brigard et ses hommes arrivent sur place, et en attendant l’ennemi, un tremblement de terre survient, ils se retrouvent alors piégés dans une grotte.

C’est alors une Valkyrie légendaire apparaît devant eux et annonce qu’elle est là pour guider les défunts vers le prochain monde. Elle demande donc à Brigard et ses hommes de l’accompagner pour que leur existence se perpétue au-delà de ce monde. Réticents à cette idée, car ils sont toujours en vie, mais étant coincés dans cette grotte pour « l’éternité », la brigade accepte et se rend ainsi à Terragaya : terre mystique à la frontière entre la vie et la mort…

Ce scénario se suit sans cassure de rythme, en utilisant des mythes et légendes comme celles de la mythologique Nordique (Ragnarok, Valkyrie,…). Évidemment, si certains passages sont moins fournis en dialogues pour laisser place à l’action, des écrits trouvés ici et là, arrivent à approfondir le Lore du titre, tout comme les personnages secondaires aux personnalités distinctes, et leurs quêtes apportant d’autres informations. En somme, nous sommes face à un récit intéressant, efficace et « classique », le tout avec des textes rédigés dans notre belle langue de Molière.

Des choix cruciaux

Avant de découvrir cet univers à la plastique pixel art aguicheuse, féérique et très dangereuse qu’est Terragaya, il faut passer par un choix de difficulté et celui de la classe du protagoniste. En ce qui concerne le premier nommé, allant de « promenade » à « guerrier » quel que soit le choix effectué, vous ressentirez des sueurs froides face à des passages délicats ou via l’exigence des combats à l’essence Souls-like.

Rassurez-vous, même si l’on a éprouvé des moments difficiles -en guerrier-, ils ne sont pas insurmontables pour autant, et de grands moments de satisfaction se font sentir après un passage très délicat. Maintenant si cette difficulté vous fait vraiment peur, sachez que les développeurs sont d’ores et déjà sur le pied de guerre pour l’adoucir, afin que plus de monde puisse y jouer en toute quiétude.

Autre information très importante à savoir à propos de cette partie « d’introduction », si les difficultés sont modifiables en cours de partie -bien que cela altère l’obtention de trophées-, il est par contre impossible de changer de classes en cours de jeu. Celles-ci, au nombre de trois, doivent faire véritablement le choix d’une réflexion étendue en fonction de la façon dont vous souhaitez apprécier l’aventure.

Il est ainsi possible d’opter pour un « éclaireur » (ou soldat) adepte du corps-à-corps et pouvant notamment réaliser des combos et frappes à chaque instant. Il y aussi un « archer », en plus de ses tirs lointains il bénéficie aussi d’une petite touche en frappe rapprochée, et enfin un mage, ce dernier utilisant un bâton pour se défendre, ainsi que des sortilèges.

À l’inverse de l’éclaireur, pour ces deux derniers (archer et mage), l’utilisation de flèches et magies sont soumises à un effet Cooldown, autrement dit un laps de temps à attendre avant de pouvoir se servir à nouveau de l’action associée. Si les novices auront sans doute plus de facilité avec la prise en main de l’éclaireur, on vous conseille fortement d’essayer chaque classe indépendamment l’une de l’autre afin de sélectionner celle qui vous conviendra le mieux. Car comme nous le disions, chaque style octroie un gameplay (frappes à débloquer comme une contre-attaque et arbre de compétences inclus), et une expérience bien différente suffisamment intéressante pour instaurer une rejouabilité certaine. Tout ceci sans omettre que chaque classe partage également plusieurs subtilités comme l’exploitation de faiblesses élémentaires, et d’autres gadgets secondaires.

Des combats intenses/exigeants à la Souls

Outre son système de classes, choix et difficultés, Souldiers s’appuie sur plusieurs genres distincts. En premier, on y trouve des subtilités à la sauce Souls concernant ses combats, comme la réapparition de certains ennemis lors d’une sauvegarde, une jauge d’endurance principalement liée aux parades mais aussi par des combats intenses et rythmés, l’enrobage des Souls est donc bien présent, au grand bonheur ou désespoir de certain(e)s.

Pour espérer vaincre vos adversaires, vous l’aurez compris, il ne faut donc pas foncer tête baissée, chaque affrontement nécessitant d’observer les patterns ennemis, et de vraiment bien les analyser, d’exploiter les faiblesses élémentaires (feu, vent, etc…), et même d’éviter les altérations d’état (saignement, poison,…). Pour vous citer deux exemples, face à de petites araignées teigneuses se baladant sur les murs, si l’on prend par exemple l’éclaireur, il faut jouer de subtilité, d’esquives et de parades pour éviter les frappes/tirs adverses, tout en gardant un œil sur la jauge d’endurance, puis effectuer des frappes sautées au bon moment. Ou alors on peut se servir d’un pouvoir secondaire tel que des bombes, mais dans ce cas attention à la déflagration qui s’en suit.

Alors que si contre une araignée plus imposante et au sol, préférant lancer de grandes toiles ou nous foncer dessus, une bonne parade et des roulades (esquives) sont toujours à placer au bon moment, il est judicieux de placer une contre-attaque au bon timing. Ou encore un tranchant tourbillonnant (frappe après une roulade) pour lui octroyer des dégâts. Le tout en faisant attention aux pièges cachés dans les environnements, ces derniers sont toutefois à doubles tranchants : s’ils peuvent engendrer des dégâts, on peut aussi retourner la situation à notre avantage en s’en servant contre nos adversaires. Mais quel que soit l’opposant, un point crucial est à prendre en compte, il faut toujours avoir une portion d’endurance fonctionnelle, car brisée elle met un long moment à se régénérer complètement.

Un axe RPG simple à comprendre et efficace

Après ce débrief sur les affrontements, passons au second genre utilisé : l’axe RPG. Ici, on y trouve de l’équipement à améliorer en échange de ressources, des arbres de compétences comme mentionné plus haut, une montée en Level augmentant les statistiques, des achats de consommables en échange de piécettes. Ou encore plusieurs axes de boosts temporaires, nous rappelant un peu Crosscode sur certains points -et sans spoiler-. Les menus sont bien organisés pour s’y retrouver facilement, tout en restant efficaces même si certain(e)s risquent de regretter que l’évolution en puissance y soit très faible par rapport au degré d’exigence et patience que le soft peut demander.

Et une belle dose metroidvania

Enfin, dernier « grand style de jeu » : une grande et belle dose d’exploration à la sauce Metroidvania. Visitable en 2D, les terres de Terragaya sont un plaisir pour la rétine, les développeurs ont apporté un véritable cachet aux différents environnements. C’est simple, malgré certains passages ardus, on s’arrête volontiers pour contempler les multiples plans (avant comme arrière, les animations et le travail effectué réalisé). Pour une première production en pixel art de Retro Forge, c’est une vraie réussite.

D’ailleurs, ces pérégrinations sont à la hauteur de l’exploration. Reprenant donc les codes des Metroidvania et pour peu que l’on fouille tous les recoins, on peut dégoter des pièces d’or, du soin en terrassant les ennemis (même une recharge de « pouvoirs »), ouvrir des coffres, esquiver des pièges ou alors être en face de phases de plateforme nécessitant une bonne dextérité/patience. On peut aussi affronter des adversaires redoutables grâce à un bestiaire varié, résoudre des énigmes ou encore dénicher une multitude de secrets cachés.

Si vous connaissez ne serait-ce qu’un peu le genre, vous savez qu’il est tout bonnement impossible de tout découvrir lors d’une première lecture, il faut revenir avec un nouveau pouvoir en poche, comme des bombes explosant des fissures ou du feu pour allumer des lanternes et ainsi éclairer des salles obscures, ceci afin d’ouvrir des passages/portions supplémentaires.

À ce sujet, les développeurs du studio Retro Forge utilisent un Level Design vraiment bien construit, avec évidemment quelques moments labyrinthiques, le tout y en apportant une subtilité par rapport aux jeux habituels. Ainsi, si chaque « grand environnement (ou donjon) » est interconnecté les uns avec les autres par un temps de chargement, ces donjons présentent directement plusieurs « biomes » en leur sein. Cette variété est vraiment rafraîchissante et plus que bienvenue. L’exploration en est donc encore plus agréable, tout en récompensant les efforts effectués. Il y a même une fonction très utile pour celles et ceux ayant peur de se perdre dans ces « dédales » ou pensant ne plus retrouver les passages fermés : la map affiche directement les points d’intérêt que vous aurez croisés en cours de chemin.

Réussite totale

Nous le disions tout à l’heure, Souldiers possède un très bel attrait artistique : une réalisation en pixel art 16bits rétro. Les environnements sont variés avec une grotte étendue, un temple du feu ou encore un village, mais aussi extrêmement détaillés. Vraiment, la direction artistique flatte la rétine, les teintes de couleurs sont intelligemment choisies, les animations sont nombreuses et très bien réalisées, à l’image du « héro » grimpant sur le rebord de murs, d’un bestiaire varié, de la destruction d’objets et tous ces petits détails qui donnent vie à ce monde. Et encore on ne vous a pas parlé des très jolis effets de lumière et ombrage, ces derniers étant parfois régis par des lanternes, elles aussi destructibles. Sans en faire des éloges, l’univers de Terragaya est une franche réussite.

Cela se ressent aussi du côté de la bande originale, elle aussi ayant été concoctée avec un soin tout particulier. Les musiques sont rythmées, en accord avec les lieux traversés, mais aussi durant les affrontements, vous risquez même de les garder en tête après avoir éteint la console ! Enfin, précisons que les textes sont en français.

Testé sur PS5