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Tamarin : La plate-forme à l’honneur ?



Si cette combinaison (Plateforme/TPS) vous fait penser à Conker’s Bad Fur Day ou encore à Jet Force Gemini c’est tout à fait normal, car le studio derrière Tamarin n’est autre que Chameleon Games. Ce nom ne vous dira peut-être pas grand-chose mais il faut savoir que cette petite équipe indépendante est formée par d’anciens vétérans de l’âge d’or de Rare.

Ils s’appuient d’ailleurs sur des personnes de poids (David Wise, Richard Vaucher et Steve Mayles) pour ce premier jet vidéoludique indépendant. Cet hommage de l’ère des jeux Nintendo 64 a été développé bien avant la sortie de la Nintendo Switch, c’est pour cela qu’une version sur cette console n’est pas au programme.

Sauvetage périlleux

L’histoire du soft a une double signification puisqu’elle exprime la quête de ce tamarin mais aussi celle des développeurs ou du moins le message qu’ils essayent de faire passer. En effet, la nature et ses bienfaits sont menacés par les usines et les ravages causés par l’Homme. Ici, les développeurs ont mis en scène des fourmis armées jusqu’aux dents débarquant à la surface de la planète afin de tout saccager sur leur passage.

Cela inclut les lieux paisibles de la nature et le village des tamarins, dont les fourmis enlèvent les différents membres. Le seul petit singe rescapé de la bande va alors tout faire pour retrouver sa famille, ses amis oiseaux -également enlevés- et se débarrasser -au sens propre- de ces nuisibles, qu’ils soient en surface ou dans leurs usines souterraines.

Si cette trame se laisse suivre, elle est malheureusement assez vite expédiée. En complément à cette aventure, les développeurs ont intégré des « mémoires », ce sont des poèmes -que l’on trouve tout au long du parcours- permettant d’en savoir plus sur ce que ressent Tamarin. À ce propos, dommage qu’on ne puisse pas lire ces poèmes directement en jeu mais uniquement lors du chargement de la partie via le menu principal.

Un côté intérieur en deçà de la partie extérieure

Tamarin est donc un hommage à l’ère des jeux Nintendo 64 en particulier les « aventures ouvertes » de ceux de Nintendo et Rare. Ainsi le mélange Plateforme/Exploration et TPS utilisé rappellera forcément des jeux comme Conker’s Bad Fur Day, Donkey Kong 64 ou encore Jet Force Gemini. Néanmoins est-ce que chaque partie (Plateforme et TPS) est suffisamment intéressante et bien construite pour être à la hauteur de ces jeux d’antan ? Eh bien, pas tout à fait.

Disons que la partie TPS manque d’un petit quelque chose pour être passionnante, par rapport à sa variante plate-forme que l’on a trouvé nettement plus agréable. Si nous évoluons dans des environnements 3D, à l’extérieur le monde est plutôt verdoyant et plein de vie, alors qu’à l’intérieur les usines ressemblent à des constructions labyrinthiques dans des teintes ternes et grisâtres. Le contraste est total, tout comme la manière de jouer d’ailleurs : plate-forme à l’extérieur, TPS à l’intérieur.

Durant les phases TPS, notre ami tamarin -se la jouant bipède- est armé d’un uzi ou encore d’une mitraillette que l’on peut échanger à la volée afin de vaincre les différentes fourmis se dressant sur notre chemin. Pour ce faire, on essaye d’esquiver les salves de tirs ennemis d’un pas de côté ou en partant à l’opposé, puis on vise et on tire sur nos opposants, rien de plus classique en somme.

Mais même si cela reste très simple la plupart du temps, il y a tout de même une impression négative qui en ressort. En effet, sous le système de visée initial, les développeurs ont implémenté un lock-on à double fonction ne s’utilisant que sur deux types de fourmis, celles étant sur des plateformes en hauteur et les petites volantes.

L’idée de base est bonne, il s’agit d’un lock-on profitant d’un système de visée interne qui permet une orientation sur les différents membres des fourmis. Ce même système est utilisable afin de vaincre plusieurs fourmis volantes de très petite taille. Seulement voilà, au lieu d’effectuer une visée méthodique, on se retrouve simplement à bouger le curseur et à tirer non-stop en espérant faire mouche. C’est dommage, car il y avait un bon potentiel à exploiter. De plus, on regrette que le lock-on classique ne soit également pas présent sur les ennemis au sol, cela aurait été on ne peut plus intéressant pour les plus jeunes et les non-initiés au genre.

Une approche plate-forme comme à la grande époque : collectible, collectible et collectible

Si cette approche TPS manque encore de peaufinage pour être pleinement appréciée, la partie plateforme en revanche est nettement plus intéressante et agréable à jouer.

Tout d’abord, dans cette phase le comportement de Tamarin y est différent. En effet, à contrario du mode TPS, la boule de poil évolue ici sur ses quatre pattes ce qui permet de profiter de plusieurs facultés naturelles -déjà vues dans d’autres productions- et plus en adéquation avec des jeux de plateforme traditionnels.

Il est ainsi possible d’effectuer des sauts classiques afin de progresser de plateforme en plateforme, d’utiliser un saut en hauteur pour atteindre des endroits plus élevés, et se servir d’un saut suivi d’un martelage au sol. On peut également réaliser des roulades servant à se débarrasser d’ennemis (des coccinelles entre autres). Ou encore effectuer une frappe sautée pour vaincre les opposants mais aussi pour prolonger la longueur de son saut afin d’atteindre des plateformes éloignées.

Ces actions réalisables permettent une évolution très appréciable grâce à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le monde extérieur de Tamarin constitue une approche semi-ouverte avec des zones interconnectées entre elles à la manière des grands classiques de l’époque.

Ensuite, tout bon plateformer qui se respecte possède son propre système de collectibles et Tamarin ne fait pas exception à la règle, on peut même dire qu’il est gâté de ce côté-là avec différents types d’éléments à récupérer que ce soit dans la partie TPS ou dans cette phase Plate-forme.

On note par exemple la présence de collectibles dit classiques (groseilles et masques) servant à l’achat d’armement pour la partie TPS mais aussi à débloquer des features pour le monde extérieur comme des trampolines permettant l’accès à des lieux bien plus en hauteur. Mais aussi des collectibles d’améliorations pour augmenter la santé maximale de notre boule de poil ou encore pour augmenter son maximum de munitions. Et ce n’est pas tout ! En plus de cela, à l’instar des pièces rouges de Mario, dès que l’on récupère suffisamment de pommes de pin, on récupère des lucioles électrifiées.

Ces dernières sont très importantes car elles permettent d’« ouvrir » et ainsi d’accéder aux différents niveaux TPS. Il faut donc non seulement les récupérer en nombre suffisant grâce aux pommes de pin mais aussi trouver ces lucioles en explorant les différents environnements extérieurs comme les montagnes et fjords.

Enfin, il existe un dernier collectible permettant de recevoir des lucioles électrifiées supplémentaires. Seulement ici cela se complique un peu puisqu’il s’agit de collectibles vivants : des oiseaux. S’ils sont mouvants comme les lucioles, il faut savoir que les oisillons sont uniquement disponibles dans les niveaux TPS et sont parfois cachés.

Et comme nous l’avons dit plus haut, cette partie TPS n’étant pas tout à fait au point, le fait que les fourmis s’en prennent à ces volatiles et peuvent les tuer rapidement, rend ce sauvetage plus délicat à gérer. D’ailleurs nos tirs perdus peuvent aussi coûter la vie de ces êtres vivants.

Si un oiseau trépasse, tout n’est cependant pas perdu, il suffit de quitter le niveau en cours en ressortant à l’extérieur ou en finissant la zone pour qu’il réapparaisse. Il est néanmoins dommage que dans ces moments-là, toute la colonie de fourmis se réinitialise aussi, et donc que cette boucle délicate puisse recommencer à nouveau et nous oblige encore une fois à retraverser le niveau en cours. Les impatients seront donc forcément un poil agacés au bout d’un moment.

Et ce sera sans doute le cas aussi en extérieur, car malgré quelques indications sur des pancartes disséminées ici et là, il est facile de se perdre, aucune map générale n’étant présente. Ce manque de repères -aussi bien en intérieur qu’en extérieur- pourra également être handicapant pour les plus jeunes.

Contraste entre intérieur et extérieur

C’est dommage parce que la patte artistique fait penser à un univers enfantin coloré, du moins en pleine nature. Que l’on arpente des montagnes ou des fjords, le titre propose une fluidité constante mais aussi des ennemis mignons, tout comme Tamarin et son effet boule de poil. Dommage néanmoins que les environnements restent un poil trop vides, ce qui se remarque davantage lorsque les collectibles ne sont plus présents sur le terrain. Par contre en intérieur on passe tout de suite à l’opposé avec des teintes grisâtres façon complexe métallique ayant pour seule touche de couleur, les fourmis et les oiseaux.

La partie sonore a été réalisée par le duo Graeme Norgate (GoldenEye 007, Jet Force Gemini,…) et David Wise (Donkey Kong Country, Starfox Adventures,…). Pour Tamarin, ils ont produit des musiques douces accompagnant bien cette vision pour le monde extérieur, et plus rythmées/sauvages pour les niveaux en intérieurs. Enfin, les sous-titres sont en français.

Testé sur PS4 Pro