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The Dark Pictures Anthology – Man of Medan : En immersion dans l’horreur



Le studio britannique Supermassive Games s’est inspiré des atouts de son titre Until Dawn pour sa nouvelle licence The Dark Pictures Anthology. Man of Medan est le tout premier chapitre d’une longue lignée. En effet, sept autres parties sont prévues pour une sortie étalée sur quatre ans. Le second volet Little Hope ayant été dévoilé il y a peu, sera disponible début 2020. Et pour ne perdre personne en route, chacun des prochains chapitres disposera d’un scénario et de protagonistes totalement différents du précédent opus.

Vivra, vivra pas ?

Pour cette nouvelle expérimentation narrative, le scénario de Man of Medan s’appuie sur l’aspect horrifique mais plutôt que de réaliser un véritable film d’épouvante, les développeurs ont surtout accentué des moments de sursauts.

Sans en dévoiler trop sur la trame, le but d’une telle expérience est de la réaliser/découvrir par soi-même. En sachant que les différents choix que l’on effectue modifient vraiment le scénario plus ou moins en profondeur et parfois très tard dans le jeu, on préfère rester plutôt bref et évasif pour ne pas gâcher une bonne partie de l’intrigue.

Il y a plusieurs décennies, un cargo a été pris pour cible par un étrange phénomène presque surnaturel. Aujourd’hui, des apprenti(e)s plongeurs(euses) réalisent une excursion maritime avec leur guide du jour. Seulement, vous vous en doutez, ils vont se retrouver à bord de ce mystérieux cargo, pour le meilleur comme pour le pire.

Pour le premier soft de cette licence, Supermassive Games mise beaucoup sur les effets de sursauts, comme nous l’avons dit au détriment de son scénario. Ce dernier entrant bien évidemment dans la catégorie de productions de série B avec pas mal de références au genre. Inutile de préciser que si vous êtes fan de ce genre de film d’horreur, vous devinerez facilement ce qu’il va se passer en ouvrant un placard par exemple. De notre côté, on a quand même eu quelques sursauts bien placés et globalement la trame se laisse suivre agréablement, même si les personnages ne sont pas assez développés et manquent de charisme.

Des choix difficiles et des QTE très serrés

D’ailleurs, ce sont cinq protagonistes assez clichés que l’on incarne tour à tour dans ce périple, seul(e) ou en compagnie d’autres joueurs(euses) : jusqu’à cinq en local et à deux en ligne. En multi local, il faut simplement se passer la manette à chaque changement de personnage pour tenter de s’imprégner au mieux de l’ambiance et prendre des décisions irréversibles.

Car oui comme pour Until Dawn, l’axe narratif de Man of Medan nous met face à plusieurs choix de dialogues qui influent sur les relations entre les protagonistes et sur leur sort futur. Le but est évidemment de maintenir tout ce petit monde en vie.

Pour cela, le gameplay s’appuie non seulement sur ces phases narratives (plusieurs choix de dialogues liés à chaque personnage) mais aussi sur des QTE ayant un timing hyper serré qui surviennent à n’importe quel moment. À tel point que lorsque l’on suit une très longue séquence de conversations, on en oublie le pad, et dans ces moments-là, les QTE apparaissent.

On se précipite sur l’une des actions demandées mais soit il est trop tard, soit on se retrouve avec quelques ratés préjudiciables. À noter qu’il est possible d’enlever purement et simplement le timing des actions QTE mais on y perd « en stress et panique ».

Heureusement, toute cette expérience narrative n’est pas que sujette à des séquences de QTE. On peut se déplacer dans les lieux disposant d’angles de caméra fixes plus ou moins réussis. Cependant, même si cela fait fortement écho aux premiers Resident Evil, le personnage est d’une grande lourdeur à manipuler, et à chaque changement de plan, il faut arriver à trouver le bon angle afin de se mouvoir dans le bon sens.

Ces séquences en « mouvements libres » sont aussi l’occasion de rechercher des objets secrets (des lettres par exemple) mais également des tableaux qui peuvent prédire l’avenir ou du moins l’une des trajectoires possibles parmi les différentes fins du titre.

La rejouabilité est donc au rendez-vous pour toutes les personnes avides de succès (ou trophées) ou ceux/celles qui ont simplement envie de faire une partie opposée aux précédentes dans l’optique de faire mourir ou sauver l’équipe. Toujours est-il qu’il est possible une fois l’aventure terminée de commencer par les séquences de son choix, ce qui reste plus agréable lorsque l’on souhaite changer uniquement quelques interventions.

En ligne l’expérience est un peu plus originale dans le sens où les deux joueurs(euses) liés évoluent en parallèle mais pas forcément dans le même lieu. Certaines séquences étant différentes et inédites, les décisions (choix de dialogues) peuvent varier du tout au tout, allant d’un appui parfait à une mort non voulue.

L’ambiance cinématographique

Pour une totale immersion dans une aventure narrative, l’un des points essentiels de ce genre de jeu est bien entendu son ambiance et son style graphique. Disposant d’une optimisation Xbox One X (4K et HDR), The Dark Pictures Anthology – Man of Medan utilise différents plans cinématographiques parfois baignés de lumière ou plus sombres avec quelques effets de lumière (lampe torche, etc…) très réussis.

Cependant même si le constat est relativement soigné avec de nombreux détails, il arrive que des séquences ne rendent pas justice au soft, avec des saccades vers la fin et des coupures (un changement d’orientation très rapide avec une sorte de saut d’image très brusque).

Durant nos phases d’exploration, on a même trouvé des traductions de documents comportant des incompréhensions (des mots en trop, ou des lettres oubliées). Mais outre l’ambiance glauque qui colle assez au titre, Man of Medan s’appuie aussi sur plusieurs acteurs dont Shawn Ashmore, connu pour son rôle dans Quantum Break (le jeu et le film), Smallville ou encore X-Men.

La motion capture est relativement bien utilisée dans l’ensemble, sauf peut-être sur les visages qui manquent d’expressions faciales, là le rendu est plus superficiel avec un portrait plus plastifié. Du coup il arrive régulièrement que le doublage VF (avec notamment Benoît Allemane, le narrateur, et la voix française de Morgan Freeman qui fait toujours une aussi bonne impression) et les expressions ne coïncident pas.

Testé sur Xbox One X