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The Medium : la peur est au rendez-vous



Ce que ma petite introduction ne vous dit pas, c’est que l’ambiance est sombre, désolée, dévastée. Ceux qui ont visité d’anciens pays communistes ont déjà eu l’occasion de tester cette ambiance un peu triste et abandonnée. Et bien c’est ça, mais en pire et avec un petit coté effrayant. Pourtant l’attitude de Marianne a tendance a alléger cette ambiance. Par exemple quand elle parle avec le fantôme de la petite fille au doux prénom de Tristesse. Bien que le fantôme soit dérangeant dans son physique, Marianne reste calme et discute tranquillement avec la fillette, jouant et blaguant même avec elle. D’ailleurs Marianne n’arrête pas de parler puisqu’elle fait sa propre narration : on entend ses pensées et sa manière de raisonner. Cela aide beaucoup à s’attacher au personnage.

L’histoire

Mais parlons un peu de l’histoire. Marianne est donc une jeune médium qui vit en Pologne. Vous commencez le jeu en voyant un cauchemar récurrent qu’elle fait : une petite fille qui fuit et qui se fait tuer. Puis vous vous retrouvez dans la peau de Marianne, en train de préparer l’enterrement de son père adoptif (ils ont une maison funéraire). En cherchant son épingle de cravate, vous découvrirez un peu de leur histoire mais c’est surtout la phase tuto qui nous est proposée ici. Les amateurs de point’n click sont déjà familiarisés avec ça. Le tuto lié à ses pouvoirs a lieu quand le fantôme de son père apparait. Ce qui est un petit moment triste malgré le côté très inquiétant du monde spirituel. Mais l’ambiance est là et c’est très efficace.

Et une fois que vous avez aidé votre père à passer de l’autre côté, vous recevez un message qui va vous guider dans un hôtel abandonné où il s’est passé quelque chose d’étrange et d’inexpliqué. Et c’est là que tout commence parce que pour en savoir plus sur votre pouvoir et ce cauchemar qui vous hante, il va vous falloir découvrir ce qui s’est passé dans cet hôtel et celui qui en est responsable. Vous allez donc suivre les fantômes, les souvenirs, rassembler les pièces de ce puzzle (teintées de sang et de peur) et fuir LE monstre.

La particularité de ce jeu, c’est votre capacité à passer du monde réel au monde sprirituel, ou même à être dans les deux mondes à la fois, via un écran splité. Vous avez le monde réel, triste et désolé (hôtel communiste abandonné, je vous rappelle) et de l’autre côté, le monde spirituel, inquiétant, sombre et bizarre. Vous pouvez être à la fois dans les deux mondes, avec des actions à faire dans un monde ou l’autre, ou passer entièrement dans le monde spirituel. Mais attention, ce cas de figure est dangereux parce que si vous ne retournez pas à temps dans le monde réel, vous disparaissez. Et vous voyez votre corps spirituel disparaître assez rapidement. Vous pouvez vous retrouver bloquée devant un ascenseur, passer dans le monde spirituel pour chercher de l’énergie et revenir dans le réel pour décharger cette énergie sur l’ascenseur. Vous pouvez vous retrouver devant un champ de force qui vous empêche de passer, et dans le monde spirituel vous voyez une sorte de peau humaine qui bloque ce passage. Il vous faudra couper cette peau, ça, c’est très bizarre et un peu perturbant.

Mais Marianne a d’autres pouvoirs, elle peut voir et parler aux fantômes, bien sûr ou encore faire apparaître des souvenirs lié à des objets. Mais elle peut aussi invoquer un bouclier pour se protéger ou lancer une décharge d’énergie. Mais tout ça ne la protège pas contre le monstre principal. C’est un monstre qu’on ne peut pas tuer ni attaquer (à part quelques petites attaques défensives bien inutiles). Votre seule solution est de fuir ! Et là vous vous retrouvez face à un petit parcours de course où il faut prendre le bon chemin pour éviter de se retrouver bloquée face à un nuage de papillon de nuit. Sinon le monstre vous rattrape et vous recommencerez au début de la course. Plus tard, vous découvrirez que le monstre agit dans le monde réel aussi, mais il est invisible. Vous devrez donc ne pas vous faire attraper… En tout cas, sa voix effrayante et geignarde à souhait me met bien du stress !

Le jeu n’est pas difficile pour un point’n click. Je ne me suis pas encore retrouvée bloquée à un seul endroit. Mais la recherche d’indices et d’objets, les actions à faire dans un certain ordre le rendent suffisamment intéressant pour maintenir son petit cerveau actif.

Le jeu est beau, très beau même. Il n’est disponible que sur PC et sur les Xbox Series. Il est aussi très fluide. Pas de temps de chargement. La voix de Marianne est parfaite. Bien qu’omniprésente, le timbre de voix colle à l’ambiance du jeu : douce, presque discrète et remplie d’émotion quand il le faut. Le seul défaut qui est commun à bien des point’n click, ce sont les déplacements et les changements de caméra. Du genre on se déplace dans une pièce de gauche à droite sur l’écran et hop, la caméra bouge et on se retrouve de face. Ou le fait qu’on ne puisse pas voir ce que regarde notre personnage. Donc je peux diriger mon perso dans un coin, elle regardera dans son coin, mais pas moi. Moi je ne pourrai que regarder mon perso de dos, de face ou de côté sans pouvoir voir tout ce que je veux. C’est un peu frustrant mais c’est aussi propre aux point’n click.

Testé sur Xbox Series X