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Under the Waves : Une très belle plongée



L’aventure d’Under the Waves a été réalisée par l’équipe indépendante française : Parallel Studio. Basé à Montreuil, le studio a été fondé à la fois par Ronan Coiffec, Nicolas Bredin mais aussi par Sébastien Renard, des personnes connues dans l’industrie vidéoludique. Composé d’une vingtaine de personnes, on doit notamment à Parallel Studio : EQQO, Dark Days ou encore White Night, ce dernier ayant d’ailleurs reçu le prix du meilleur projet lors de la Game Connection en 2015, et du meilleur art visuel durant les Ping’s Award de 2016.

L’objectif du studio est simple : la réalisation d’expériences fortes et immersives avec un récit basé sur l’émotion, mais aussi accompagné d’une certaine atmosphère. Pour Under the Waves, les membres de l’équipe se sont penchés sur une lettre d’amour aux océans et à la beauté fragile de la nature, d’ailleurs, petite parenthèse, l’éditeur et les développeurs se sont associés à Surfrider Foundation Europe, une association à but non lucratif chargée de la protection des océans. Fin de parenthèse, précisons que le récit du titre fait état d’un sentiment, et donc d’un thème, lourd à supporter.

Une « double histoire »

Dans ce périple situé dans les années 70, en pleine mer/océan du Nord, nous découvrons (et incarnons), Stan plongeur professionnel de son état. Évoluant à plusieurs centaines de mètres de profondeur, son travail consiste à s’occuper de l’état des équipements de la société dans laquelle il est employé.

Si Stan arrive à gérer ses missions (on va d’ailleurs vivre son quotidien), l’homme a pourtant vécu un très grand drame. Sans réussir à le surmonter, il s’est donc retiré dans les océans pour s’isoler, vivre en solitaire, et par extension cacher sa peine.

Comme vous vous en doutez, nous n’irons pas plus loin, et nous sommes restés volontairement vagues dans nos propos afin de ne pas gâcher la découverte de ce jeu à la fois poétique, ayant un côté même « apaisant », bien que les thèmes soient difficiles. La narration passe ainsi par deux aspects, la première provient de l’écologie, où ici comme dans d’autres softs ayant été testés dans nos colonnes (Pronty – Mystères des Profondeurs par exemple), la pollution et la destruction humaine sont bien visibles et perceptibles, l’ensemble étant mêlé à la faune et flore locale -très bien animée au passage-. Et la seconde sur le drame vécu par Stan et toutes les émotions qui s’y trouvent, dont même quelques parallèles, pourrait-on dire, avec les océans, tout du moins l’ambiance de solitude qui s’en dégage par exemple.

Sous l’océan

Plutôt que de s’en éloigner, l’atmosphère, la narration et le récit d’Under The Waves se jouent également par son gameplay, à savoir une « certaine routine » du quotidien de Stan dans les océans, que ce soit pour la réparation des équipements donc, mais aussi par le nettoyage des fonds marins (idéal pour sensibiliser un peu plus les esprits), l’ensemble étant réparti sous « plusieurs jours » et moments-clés -que nous ne spoilerons pas pour des raisons évidentes-.

Entièrement sous l’eau, on peut réaliser les objectifs principaux pour progresser mais aussi d’autres choses optionnelles, nous sommes assez libres pour le coup. C’est d’ailleurs une liberté très appréciable, d’autant que l’on peut découvrir de nombreuses choses à l’instar de la faune et flore locales (baleines, bancs de poissons, etc…), ou encore de nombreux détritus laissés par la marque humaine : voitures, avions,…

Ainsi, l’exploration à la nage, ou alors à bord du sous-marin Moon n’est pas simplement laissée là au hasard, car outre la présence de collectibles, dénicher des détritus (des plastiques, du métal,…) révèle l’existence d’une fonctionnalité de craft très utile pour la progression. Eh oui, les fonds-marins ne sont pas sans risque, et vous vous en doutez peut-être, la gestion est aussi de mise : carburant pour notre sous-marin, oxygène pour Stan, mais pas seulement ! Il est donc primordial de collecter et de recycler pour bien avancer, une volonté là encore des développeurs de mettre en avant une sensibilisation à l’écologie.

La beauté des profondeurs

À présent, passons à la dernière partie de cette review en parlant de la technique et des graphismes du titre de Parallel Studio. Premier constat à signaler, si des bugs assez gênants furent présents lors du lancement du jeu, à l’instar de blocages purs et simples de l’aventure avec l’impossibilité de progresser due à des scripts ne s’enclenchant pas par exemple, des coupures sonores brutes, quelques crashs/ralentissements ou encore du tearing en veux-tu en voilà, les développeurs ont d’ores et déjà et continuent de planifier divers patchs.

Ainsi, le tearing omniprésent en déplaçant la caméra, tout comme les coupures de musiques/ambiance auxquels nous avons eu affaire, et sortant en partie de l’immersion, sont désormais corrigés, ce qui est forcément nettement plus agréable maintenant qu’auparavant, et ce même si l’on rencontre encore quelques ralentissements.

En dehors de cet axe technique donc, Under the Waves prend le parti pris d’une aventure sous-marine, et il n’y a pas à dire, entre les effets de profondeur, d’eau, les « lieux » à visiter, ou encore cette faune marine, très cohérente pour le coup, l’ensemble est à la fois cohérent, bien animé, mais aussi d’une grande beauté. Le tout sous couvert d’un « grain filmé » à la sauce de films anciens (ici des années 70 comme dit dans la partie associée). Si vous appréciez ce mélange, la direction artistique ne vous laissera pas du tout de marbre.

Musicalement parlant, les thèmes sonores nous proviennent tout droit de Nicolas Bredin, déjà à l’œuvre sur EQQO par exemple. Pour Under the Waves, l’homme a déployé une instrumentalisation spéciale (piano transformé notamment) apportant un rendu très immersif.

Pour finir, sachez que le soft est en version française intégrale, oui, oui, vous avez bien lu, bien qu’il y ait un certain manque de synchronisation labiale, découvrir l’aventure dans notre langue natale fait toujours plaisir, et ce d’autant qu’elle est bien dans le ton !

Testé sur Xbox Series X