- Article publié sur MaXoE.com -


Unexplored 2 – The Wayfarer’s Legacy : Un Roguelike/Roguelite atypique



Unexplored 2 – The Wayfarer’s Legacy nous vient tout droit des développeurs de Ludomotion. Basé à Amsterdam, ce studio indépendant a une affection toute particulière pour les éléments de génération procédurale, système dans lequel les membres se sont d’ailleurs spécialisés. On leur doit Sumico, un puzzle-game comprenant 84 niveaux réalisés à la main, Bezircle, un jeu de combat tactique, et bien entendu la licence Unexplored. Comme nous le disions en préambule, le premier opus avait été bien reçu grâce à sa génération procédurale de donjons, ainsi qu’à une certaine profondeur de contenu.

Un voyage vers l’inconnu

Pour ce second épisode, après les bases du didacticiel, nous sommes en mesure de créer notre propre protagoniste dont nous reparlons dans une section un peu plus bas.

Une fois cette intéressante phase de personnalisation effectuée, il est temps de partir à la recherche du Bâton de Yendor, relique qu’il prend d’ailleurs rapidement en main. Mais ne vous méprenez pas sur son intention, car contrairement à l’Empire qui cherche à s’en emparer pour répandre le mal, notre protagoniste doit le détruire. Pour cela, même s’il peut s’en servir au cours de son aventure pour lancer des sortilèges, il lui faudra retourner à sa source, la forge où cette arme a été conçue pour l’anéantir à tout jamais. Une lourde et périlleuse tâche, cela va sans dire…

Une tâche, et donc un début de scénario commun à toutes les personnes s’aventurant sur les terres d’Unexplored 2. Tout le reste, qu’il s’agisse de discussions, d’approfondissement ou d’événements (par exemple la mort du protagoniste et la continuité du monde), s’effectue au travers de la génération procédurale qui apporte un beau lot de rejouabilité.

Survie, création, chance, jeu de fortune, balance

En ce qui concerne son gameplay, le soft mélange des fonctionnalités Survie, Roguelike/Roguelite, une notion combat ainsi que d’autres facteurs liés à la génération procédurale à l’instar des donjons, pour un ensemble complexe de prime abord. Mais là où le soft risque d’en dérouter quelques-un(e)s, c’est qu’il est entièrement sous-titré dans la langue de Shakespeare.

Si l’anglais ne vous rebute pas, vous trouverez d’abord un aspect personnalisation/création et son importance sur l’avenir (traits à réitérer après chaque mort ou non d’ailleurs). Outre des paramètres influant directement sur le jeu comme les rencontres adverses, les faiblesses face à la météo (pour la survie), etc…, il est possible d’opter pour une race : Raafi étant la seule disponible au début du jeu, les suivantes se débloquant en faisant des cadeaux à certains personnages, chacune d’elles a ses atouts/traits (charme, endurance, stamina,…), ses facultés : archer, attaquant à une main, cartographe,… et ses types d’équipements. Des choix qu’il ne faudra pas prendre à la légère, sachant que le soft mise avant tout sur sa notion de survie, liée à l’Espoir du personnage. Grosso modo, l’Espoir (ou croyance du protagoniste en quelque sorte), peut être mis à mal en fonction des événements : faim, fatigue, froid, humidité…, ceux-ci s’accumulant entre eux, rétrécissant alors le quota d’Espoir et de bonus préalables.

Rappelant un certain Outward sur certains aspects, on retrouve tous les éléments de survie aussi bien en traversant la World Map du titre faisant office de jeu de plateau, que dans les lieux explorables comme des plaines enneigées, forêts, grottes,… À savoir que ces deux phases (World Map, terrain) sont générées de manière procédurale, par exemple on peut se retrouver aussi bien avec une contrée neigeuse dans une partie mais pas la suivante.

Les « rencontres » peuvent également être fortuites et bénéfiques lors de l’évolution sur un terrain. Par exemple selon les lieux, on peut camper, se reposer, se sécher, discuter avec des « amis/ennemis », crafter, réparer des armes, récupérer des ressources, manger un bon petit plat pour se restaurer,… Mais aussi provoquer des désagréments, par exemple si vous vous attaquez au bétail d’un fermier sans son autorisation, il vous poursuivra et attaquera sans relâche. Pour éviter ce genre de complications, il faudra mettre à profit son talent d’orateur, de déduction et de diplomatie, sous couvert de « chance » afin de ne pas sombrer face à l’adversité.

Cette mécanique, habilement adaptée à la narration, met en place des notions de choix, à l’instar de véritables jeux de rôle. Un peu comme un jeu de fortune, dès que l’on essaie d’ouvrir un coffre/porte pour les crocheter, de déchiffrer des inscriptions anciennes ou même de discuter avec des gens, il faut utiliser des « jetons ». Chaque jeton, symbolisant des réponses/réflexions aussi bien positives que négatives, se trouve parmi une pile. Pour convaincre, il faut donc piocher dans cette pile et espérer tomber sur une « pièce à la tendance positive ». Mais pour cela, encore faut-il savoir que le tirage est limité par des « sparks », mais que sont-ils ? Eh bien il s’agit tout simplement d’objets symbolisés par des résidus de magie élémentaire, trouvables en cours de jeu, cinq sparks octroyant un jeton supplémentaire. Au final, la victoire de ce jeu de fortune n’est donc jamais acquise à 100%. Et c’est là un sacré élément positif du titre, comme sa notion de survie, dont nous parlions plus haut.

Dernier point sur cette partie dite « exploration/survie », sans disposer d’or ni même de ressources d’expérience, le marchandage s’effectue par du troc. Ici, le but est d’équilibrer une balance afin d’accéder aux objets convoités. Inutile de préciser que tout est possible, par exemple vous pouvez vous débarrasser de vos bottes contre des consommables. Mais est-ce là vraiment un bon équilibrage et une bonne transaction ? Une réflexion parfois difficile à faire lorsque l’on se trouve en manque de nourriture ou fatigué, et que l’on n’a pas grand-chose sur soi…

Des combats lents et « réfléchis »

En vous laissant quelques surprises (inventaire, quêtes, détection de pièges et autres puzzles), parlons à présent des joutes rencontrées au cours de l’aventure. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au contraire des Roguelike/Roguelite très en vogue et récents, Unexplored 2 adopte une proposition plus lente et « réfléchie ». Qu’il s’agisse de dagues, d’épées ou même de haches, chaque frappe nécessite un temps de recharge pour les réutiliser, idem concernant les attaques à distance à l’arc, bien que ce dernier soit plus agréable à manipuler. Alors oui, on ne s’en cache pas, on aurait aimé plus de vivacité et de peps dans l’ensemble, et ce même si l’on arrive à s’accommoder du système établi. Petit conseil toutefois, après avoir éliminé un ennemi assez facilement, n’ayez pas un excès de confiance en vous frottant à plusieurs adversaires à la fois, au risque de le regretter très vite.

Effectivement, les monstres étant puissants et ne rapportant pas grand-chose, le 1vs1 voire 2vs1 est à privilégier au maximum pour éviter les déconvenues rapides, rappelons que chaque mort est simplement synonyme de retour à la case départ. Petite parenthèse, ce retour en début de course intervient juste après le prologue, tout le chemin ayant été effectué est donc perdu, comme la plupart des objets et traits, seulement quelques-uns peuvent être conservés ou récupérés par la suite. Durant ce laps de temps où votre protagoniste meurt, le monde continue de tourner, et l’Empire accroît de plus en plus son territoire. S’il arrive à prendre un certain endroit stratégique, c’en est fini de vous. Fermons maintenant cette parenthèse et passons à l’enrobage graphique.

Une palette « dessin/BD » agréable

Jouable sur plusieurs angles de vue, à alterner pour une meilleure vision de certains lieux/passages, les différents environnements, allant de forêts aux montagnes, à des déserts,… sont agréables à regarder avec une palette visuelle « dessin/BD » rappelant un certain Sable dans une moindre mesure. Les jeux de lumière étant intéressants et bien travaillés, profitent d’un « cycle jour/nuit » avec des variations selon différents moments de la journée, certains des éléments présents sont même destructibles (jarres, plantes, etc…).

Enfin, précisons une nouvelle fois que le titre est intégralement en anglais, ce qui risque facilement de rebuter les non-anglophones, d’autant qu’Unexplored 2 mise en grande partie sur sa narration et son aspect « jeu de rôle papier ».

Testé sur Xbox Series X